EN VOULEZ-VOUS, DES BONNES NOUVELLES?

Me revoici avec quelques suivis d’histoires que je vous ai racontées au fil des mois et des années. Ça tombe bien, ce sont de bonnes nouvelles.

UNE PETITE MAISON POUR KATOU

Le message est arrivé le 17 mars, sans prévenir, presque un an après avoir écrit une chronique sur Katou, les médecins venaient de mettre le doigt sur la maladie qui bousillait son développement depuis sa naissance.

À 14 ans, elle venait pour la toute première fois de marcher sans aide vers la maison et d’y entrer.

Ce message, donc, venait de Martin Auclair qui me demandait tout simplement, à brulepourpoint, ce qui ferait plaisir à Katou. Le vice- président vente et marketing de LAM-É St-Pierre venait tout juste de lire la chronique, avait été touché, voulait faire quelque chose pour aider.

J’ai tout de suite écrit à la mère de Katou pour lui demander ce qui leur ferait plaisir, elle a commencé par dire qu’elle était très touchée par le geste, qu’elle était gênée d’accepter. Elle a suggéré une maisonnette dans la cour, celle que Katou avait venait d’être démolie parce qu’elle était trop petite.

Et, sans maisonnette, il est très difficile de faire sortir Katou.

Chantal m’a réécrit quelques minutes plus tard, son chum suggérait plutôt une thermopompe pour mettre un peu de fraîche dans la maison l’été, Katou supporte mal la chaleur. Les quatre autres enfants ne s’en plaindraient pas non plus…

Martin n’a pas choisi.

Il a fait les deux.

Au mois de juin, il est débarqué avec une escouade chez Katou et ils se sont attelés à la tâche. À la fin de la journée, Katou était installée dans sa nouvelle maisonnette et l’air de la maison était juste assez frais. Chantal m’a envoyé des photos le lendemain et m’a écrit combien Katou était aux anges.

Martin, lui, m’a envoyé un petit texto. « Simplement pour vous informer que nous avons fait la petite maisonnette et qu’une thermopompe a été installée ce mardi. Merci de m’avoir mis en contact avec Chantal et sa famille. Nous avons rendu Katou et ses parents heureux. Mon but est atteint.»

Il a fait ça simplement, dans un élan du coeur, sans rien attendre en retour.

J’avais le goût de lui dire merci aussi.

EMMENEZ- EN, DES JEUNES LEADERS!

En mai, je vous parlais de Briguel Mambu Dos Santos qui voulait mettre sur pied un programme pour tendre la main aux jeunes immigrants, comme celle qu’on lui a tendue quand il est arrivé ici.

Sans ça, il ne sait pas ce qu’il serait devenu.

Et il y a plein de jeunes à Québec qui arrivent d’un peu partout dans le monde et qui n’ont aucune idée de ce qu’ils deviendront parce qu’ils ne savent même pas que c’est possible de devenir quelqu’un. C’est pour eux que Briguel a conçu, avec son ami béninois Kevin, le programme « Jeunes leaders » pour les immigrants de 15 à 21 ans, « pour qu’ils s’intègrent à la ville et à la société».

Au lieu de rester en marge. Il avait fait appel à la générosité populaire en passant par la plateforme de sociofinancement La Ruche et, bonne nouvelle, il a atteint son objectif de 27 000 $ grâce à 300 généreux contributeurs. L’autre bonne nouvelle, c ’est qu’un programme du gouvernement vient doubler la mise et que la Caisse populaire Desjardins de Limoilou vient ajouter 13 000 $ à la cagnotte.

Alors, jusqu’à l’été prochain, il sait qu’il aura les moyens pour accompagner plein de jeunes immigrants.

Il y croyait tellement qu’il s’est « lancé complètement dans le vide» en juin en lançant la phase 1 de son programme, un plan de match de 12 semaines dans lequel les jeunes, chaque soir de la semaine, vont suivre différents ateliers. Ça va du multimédia à la

danse, en passant par le soccer et la musique.

En fait, il avait commencé plus modestement l’année dernière avec une trentaine de jeunes, ils sont environ le double cette année, en plus d’une quarantaine de jeunes de 8 à 14 ans qui ont la chance d’avoir un camp sportif du lundi au jeudi. Avec les jeunes leaders, ils iront faire du bénévolat « pour leur inculquer cette valeur ».

Ils iront à la campagne aussi, certains ne sont jamais sortis de la ville.

Maintenant qu’il a obtenu son financement, il a pu embaucher deux personnes, il pourra donc lancer comme prévu en octobre la deuxième phase du programme, un mentorat pour tous les jeunes, pour les accompagner dans la réalisation d’un projet qu’ils auront imaginé et développé. « On veut que ça parte d’eux, que ça vienne de leur réflexion.»

Briguel tient évidemment à remercier tous ceux « qui ont cru à son projet et qui l’ont rendu possible » et les bénévoles qui donnent un coup de main.

Mais bon, le financement de programmes communautaires comme celui-là étant ce qu’il est, ce sera à recommencer l’an prochain. «On n’envisage pas de faire une autre campagne de sociofinancement, mais on va trouver une autre façon de trouver l’argent nécessaire pour continuer. On est correct jusqu’à l’été prochain.»

L’appel est lancé, quelqu’un a une idée pour que ça continue?

DE LA MAGIE CONTRE UNE MANGUE

Je ne sais plus combien de fois je vous ai parlé de David Philippe, ce Gaspésien qui a déjoué les sombres pronostics d’une récidive cancer et qui célèbre chaque jour où il est en vie, en y ajoutant au passage un peu de magie.

De la vraie magie.

Je le suis sur Facebook, il y raconte des histoires de son quotidien, des historiettes qui font sourire, qui font aussi croire à l’humanité. À sa façon, David, que les gens du coin surnomment Magic Man, apporte un petit supplément d’âme à la vie qui joue parfois de vilains tours.

Mardi le 20 juillet, il a écrit ceci : « Ce matin je pars faire une marche avec le chien et, rendu à la Maison Mowatt [ à Maria], je fais face à un homme aux traits asiatiques qui me demande quelques informations sur des activités du coin.

Ensuite, la discussion mène sur l’état de santé de sa femme qui vient d’être diagnostiquée pour un deuxième cancer, ils ont trois enfants dont l’âge se situe entre 9 et 13 ans. Ils viennent de Montréal, mais leur descendance est vietnamienne. Je lui demande où est sa gang, il me dit qu’elle est dans le mini-van.

Je lui demande 15 minutes, le temps que je retourne chez moi attraper mon coffre de magie, il accepte. À mon retour, deux jeunes filles et un garçon m’attendent les yeux scintillants. Je leur improvise un spectacle sur une table de pique-nique d’environ 45 minutes, leurs réactions valent de l’or. Ils sont subjugués puisque jamais ils ne se sont attendus qu’un tel événement arrive.

Nous échangeons nos coordonnées puisqu’ils visitent notre belle Gaspésie chaque année et leur coup de coeur est Maria pour sa tranquillité. Ils pensent même un jour s’y établir. Je reprends ma route après leur avoir fait un bref résumé de mon histoire médicale et en souhaitant bon courage à la maman, souriante et les yeux en larmes, en lui disant que « la vraie magie, c’est y croire!!!» »

David a ajouté une photo à son statut, une salade.

« … c’est en dégustant une salade concoctée avec la mangue marinée donnée humblement en guise de cadeau par mes nouveaux amis que j’écris ces mots! Que j’adore créer ces moments!!»

Sur ce, chers lecteurs et lectrices, je dépose mon clavier quelques semaines, le temps de souffler un peu.