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COMMENT DISTINGUER UN OISEAU DE PROIE D’UN AUTRE?

ÉRIKA BISAILLON ebisaillon@lesoleil.com

Cet été, Le Soleil se fait plus curieux que jamais. Dans les prochaines semaines, nous répondrons à des interrogations inédites. Peut-être ces questions ne vous sont-elles jamais venues en tête, mais nous parions que les réponses vous intéresseront. Cette semaine : comment faire pour distinguer un oiseau de proie d’un autre?

L’exercice est moins aisé qu’il en a l’air : le Québec compte 27 espèces d’oiseaux de proie, toutes protégées, qui peuvent être classées en deux catégories. La première est celle des strigidés (ou strigiformes), qui compte 11 espèces telles que les hiboux, les chouettes et les espèces apparentées comme les ducs, en grande partie nocturnes. La seconde est celle des oiseaux de proie diurnes, qui compte 16 espèces comme les aigles et les faucons.

Les oiseaux de proie diurnes se divisent à leur tour en différents groupes aux formes et attributs similaires, en fonction de leurs caractéristiques physiques.

1 L’AIGLE (PYGARGUE À TÊTE BLANCHE)

L’aigle est le plus gros des oiseaux de proie diurnes. Dans la région de Québec, le pygargue à tête blanche, le fameux aigle emblème des États- Unis, est facilement observable. Il est d’ailleurs un des seuls aigles observables dans le sud du Québec. L’été, il se tient près des cours d’eau pour faciliter sa pêche.

L’espérance de vie d’un oiseau de proie varie beaucoup entre les espèces. À titre d’exemple, la mascotte pygargue à tête blanche de l’Union québécoise de réhabilitation des oiseaux de proie ( UQROP) est décédée de vieillesse l’an dernier, à l’âge de 40 ans! Évidemment, en nature, la durée de vie d’un aigle est moindre à cause des nombreux dangers environnants.

2 LA BUSE, ROUSSE OU PETITE

Les buses, solitaires, sont observables sur le bord des autoroutes. Elles se distinguent par leur arcade sourcilière proéminente qui donne l’impression qu’elles sont fâchées.

«Il est plus difficile de distinguer les buses puisqu’elles n’ont pas de caractère distinctif comme les faucons et les éperviers. On peut dire qu’une buse ressemble à un aigle format réduit » , explique Audrey Maynard, biologiste-éducatrice à l’UQROP.

Au Québec, ce sont les buses à queue rousse ainsi que les petites buses qui sont les plus souvent observées.

3 L’ÉPERVIER ET SES YEUX ROUGES

Lorsqu’il est adulte, l’épervier est le seul oiseau de proie qui possède des yeux rouges. Il a aussi une très longue rectrice, c’est-à-dire que les plumes de sa queue sont assez longues.

L’épervier est l’oiseau le plus fréquemment aperçu dans la cour arrière des maisons puisqu’il chasse les petits oiseaux. Vos mangeoires lui facilitent ainsi grandement la tâche! Étant un oiseau forestier, il se cache dans un arbre et attaque les oiseaux de la mangeoire dès qu’ils s’y posent. Il est aussi parfois possible d’observer des éperviers sur le bord des autoroutes.

Ce sont les éperviers de Cooper et l’épervier brun qui sont les plus communs au Québec.

4 LE FAUCON ET SES AILES POINTUES

Un des critères principaux pour reconnaître un faucon est les lignes noires qu’il possède sous les yeux, communément appelés les moustaches. Celles- ci absorbent les rayons du soleil, ce qui permet de diminuer l’éblouissement et d’améliorer la vue de l’oiseau. Les faucons possèdent également des ailes pointues.

Le faucon pèlerin, l’oiseau le plus rapide au monde, a une espérance de vie bien moindre que celle d’un aigle. Un faucon en captivité peut vivre une dizaine d’années au maximum. Le faucon est principalement observable au sommet de falaises, car il est spécialiste de la chasse aux oiseaux.

L’espèce que l’UQROP reçoit le plus souvent est le faucon émerillon, une espèce très petite qui s’installe dans les arbres matures des banlieues.

5 LE BALBUZARD PÊCHEUR

Cet oiseau, singulier sur le plan morphologique, est assez différent des autres rapaces et a toujours présenté une énigme pour les taxonomistes — celles et ceux qui décrivent, classifient et nomment les espèces vivantes —, puisque de nombreux critères pour la classification régulière sont basés sur la morphologie.

Selon certains auteurs, le balbuzard pêcheur est l’unique membre de la famille des Pandionidae, dans l’ordre des Falconiformes. D’autres classifications le placent aux côtés des éperviers et des aigles dans la famille des Accipitridés.

Au final, le balbuzard pêcheur est un grand oiseau blanc et noir avec un masque de Zorro. Comme tout bon piscivore, il est observable près des cours d’eau, à la rigueur à l’embouchure des fleuves en eaux saumâtres. De pair avec le pygargue à tête blanche, le balbuzard pêcheur est une des espèces les plus communes au Québec.

6 LES VAUTOURS, CES CHAROGNARDS

Une seule espèce de vautour est observable dans la province, soit l’urubu à tête rouge. Il n’est pas un oiseau de proie, mais sa forme générale, sa grande taille et ses habitudes font qu’il est observable de la même façon que les oiseaux de proie.

Ces charognards sont grégaires, c’est- à- dire qu’ils se tiennent en petits groupes. Au sol, ils peuvent parfois être confondus avec le dindon sauvage, à cause de leur couleur et de leur tête dénudée, ce qui leur vaut le nom anglais de «Turkey Vulture». L’urubu à tête rouge est plus petit qu’un aigle, mais plus gros qu’une buse.

La diminution de ses proies en hiver ( moins d’animaux tués le long des routes, carcasses ensevelies par la neige) force l’urubu à retourner dans le sud des ÉtatsUnis et en Amérique centrale. Dès que le printemps a suffisamment réchauffé l’atmosphère, il revient comme tout bon snowbird. L’urubu est toutefois en constante expansion vers le Nord.

À l’inverse, certaines autres espèces d’oiseaux de proie vont nicher dans le Grand Nord pendant l’été. Elles sont donc plus facilement observables en période hivernale.

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2021-07-31T07:00:00.0000000Z

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