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L’ENVERS DES JEUX D’EAU

Les jeunes apprennent-ils encore à nager?

MÉLANIE CÔTÉ mcote@lequotidien.com

Les parents de jeunes enfants adoptent de plus en plus les jeux d’eau lors des chaudes journées d’été. Conséquemment, les sites se multiplient dans les différentes villes du Québec. Une situation qui préoccupe Raynald Hawkins, directeur général de la Société de sauvetage du Québec. Car avec le délaissement des piscines publiques, où apprendront les jeunes à nager?

« Apprendre à nager, c’est aller à la piscine, avoir les pieds dans le fond, faire deux ou trois coups de brasse et le petit chien. Ça fait partie de l’apprentissage. C’est comme apprendre à marcher. À plus ou moyen terme, il y aura plus de noyades, parce que les jeunes n’apprennent pas à nager. Donc, oui, ça me préoccupe», admet M. Hawkins, interrogé peu de temps après la première Journée mondiale de la noyade, qui avait lieu le 25 juillet.

À Saguenay, par exemple, il y a sept piscines extérieures publiques sur le territoire et 12 sites de jeux d’eau. Les plus anciens sont situés sur la Zone portuaire de Chicoutimi et ont été installés en 2008. Depuis, il y a eu des ajouts régulièrement dans les différents arrondissements.

« Le nombre de jeux d’eau augmente, c’est vrai. Le tout suivant la grande demande et la popularité de ces installations toujours appréciées, en particulier des parents qui ont de jeunes enfants», confirme Dominic Arseneau, conseiller aux relations médias et numériques pour la Ville de Saguenay.

Cependant, dans les dernières années, une seule piscine a fermé ses portes sans être remplacée et deux autres ont été rénovées de fond en comble.

Mais la tendance inquiète tout de même Raynald Hawkins, même s’il dit comprendre que les coûts d’une piscine et de jeux d’eau ne sont pas les mêmes.

«Est-ce que nous sommes en train de créer un futur problème? Si les gens n’ont pas de piscine pour se baigner et apprendre à nager, où iront-ils le faire? Les gens vont donc se rafraîchir dans les plans d’eau naturels, là où il y a le plus de noyades», déplore-t-il.

En date du 28 juillet, la Société de sauvetage avait recensé 47 noyades non officielles pour l’année 2021 au Québec, comparativement à 60 noyades à pareille date en 2020. Il faut dire que l’an dernier, la tragédie des motoneigistes français, survenue sur le lac Saint-Jean en janvier, avait fait gonfler le bilan. Au total, en 2020, 95 noyades non officielles avaient été recensées, comparativement à 59 en 2019.

M. Hawkins s’attend cette année à dépasser la moyenne annuelle de 80, car «le mois d’août n’est pas commencé, et s’il fait moindrement chaud, les gens voudront aller dans l’eau».

D’ailleurs, les ventes de piscine n’ont jamais été aussi élevées. Même chose pour les sports aquatiques motorisés ou non, comme la planche à pagaie, le kayak et le canot.

« Est- ce que nous sommes en train de créer un futur problème? »

— Raynald Hawkins

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2021-07-31T07:00:00.0000000Z

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