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SE DRESSER À RÉDUIRE LES DÉCHETS DE TOUTOU

VALÉRIE MARCOUX vmarcoux@lesoleil.com

Le cheminement pour réduire sa production de déchets est personnel à chaque individu, puisqu’il dépend en partie du contexte. Selon nos habitudes de vie, notre situation d’habitation et de cohabitation, nous ne produisons pas tous les mêmes déchets et nous n’avons pas tous les mêmes possibilités pour les réduire.

Un lecteur m’a écrit pour me faire part de ses efforts dans la réduction de déchets et d’un plus récent défi auquel il doit faire face : un chiot. Comme plusieurs, Steve a adopté un compagnon à quatre pattes pendant la pandémie, « un jeune chiot qui fait notre bonheur quotidien, et qui nous laisse quatre fois par jour des crottes » , écrit- il. En plus des excréments dont il faut disposer, cohabiter avec un chien produit plusieurs déchets liés à l’alimentation, au toilettage et aux jouets de celui-ci.

Cela dit, commençons par parler des cacas.

Comme plusieurs propriétaires de chiens soucieux de l’environnement, Steve a opté pour des sacs compostables en amidon de maïs. Or, même si le sac est compostable, les excréments d’animaux de compagnie ne sont pas acceptés dans toutes les collectes municipales de matières organiques et certaines demandent à ce que les excréments y soient déposés sans sac ou seulement avec des sacs compostables certifiés.

Même chose pour disposer des poils de son animal : il faut vérifier les règlements de sa municipalité.

Si vous avez un composteur domestique, il est déconseillé d’y mettre les excréments de vos animaux. Vous pourrez toutefois y mettre leurs poils sans problème, atteste Lili Michaud dans son livre Tout sur le compost — ma référence depuis que j’ai commencé à composter.

À Lévis comme à Montréal, les excréments d’animaux ne sont pas acceptés dans le bac brun. Habitant la métropole, Mélanie Girard- Brisson utilise tout de même des sacs compostables qu’elle jette à la poubelle, car quelques études soutiennent que la production de bioplastiques est moins polluante que celle de sacs en plastique réguliers, souligne-t-elle. De plus, Mélanie opte pour des sacs compostables faits au Canada et réutilise plusieurs fois le même sac au cours de sa marche avec son chien Ramses. « Dans la famille, on fait les efforts qu’on peut pour être le plus zéro déchet possible, mais c’est sûr qu’avec des animaux, c’est plus difficile » , témoigne- t- elle.

Outre les sacs compostables, on peut aussi réutiliser les sacs en plastique qu’on a sous la main pour ramasser les petits cadeaux de son compagnon à quatre pattes, surtout s’ils seront jetés aux ordures. Enfin, si vous pouvez vous passer de sac, faites-le!

ALIMENTATION

On trouve assez aisément des gâteries pour chien en vrac, mais peu de nourriture pour l’alimentation quotidienne. En janvier, un couple de Québécois a lancé Kalū, une entreprise de nourriture pour chien vendue dans des sacs compostables ou dans des chaudières réutilisées que l’on peut recevoir chez soi grâce à un service de livraison.

Abonnée à ce service depuis quatre mois, Mélanie reçoit mensuellement une chaudière de nourriture et redonne l’ancienne au livreur. « Il y a le transport, c’est sûr, mais si on allait l’acheter au magasin, je ferais du transport aussi», souligne-t-elle.

Au départ, le service de «livraison zéro déchet » était offert uniquement à Montréal, raconte la cofondatrice de Kalū, Mélissa Noël. Rapidement, des détaillants d’un peu partout dans la province ont manifesté leur désir d’offrir ce service sur leur territoire. À Québec, la boutique Bêtes Gourmandes sur le boulevard Wilfrid- Hamel offre depuis moins de deux mois la nourriture Kalū dans des sacs et dans des chaudières qui sont récupérées et réutilisées. On compte présentement

huit détaillants Kalū au Québec et trois autres pourraient bientôt s’ajouter à la liste disponible sur le site Web de l’entreprise [ kalu. co/detaillants].

Pour l’instant, Kalū propose deux recettes : poulet, pomme et patate douce ainsi que poisson et homard. Puisque Ramses a l’estomac sensible, Mélanie lui a servi plusieurs types de nourriture par le passé avant d’adopter celle de Kalū. « On a pris une chance d’essayer Kalū parce que ça répond à notre besoin zéro déchet et, pour vrai, ça se passe super bien! Ça lui fait bien pour la digestion», rapporte-t-elle.

JOUETS

Plusieurs propriétaires d’animaux se plaignent que leur compagnon préfère souvent jouer avec n’importe quoi plutôt que le jouet neuf qu’ils viennent d’acheter. Alors, pourquoi acheter des jouets neufs?

Résidente de Québec, Lydie Jasmin n’a pas beaucoup de jouets pour Nougat, un border collie âgé de deux ans. «La plupart du temps, il s’amuse avec ce qu’il trouve sur place » , observe- t- elle. Lydie lui confectionne aussi des jouets en prenant de vieux vêtements pour en faire des cordes avec des noeuds — un jouet simple, mais efficace. Le Mag a d’ailleurs publié un article en septembre 2020 pour apprendre à confectionner des jouets pour chien à partir de vieux t-shirts [ bit.ly/3iQhkpO].

De son côté, c’est à regret que Mélanie a laissé tomber les jouets neufs pour Ramses. « J’aimais beaucoup avoir des beaux jouets » , confie- t- elle. Aujourd’hui, elle raccommode les vieux jouets, leur remet de la bourrure avec d’autres matières qu’elle a sous la main et tente elle aussi d’en fabriquer. « J’ai un berger australien, alors des jouets il en passe, ça se détruit vite!»

En ce qui concerne les laisses, le mieux est d’en trouver en matériaux recyclés et durables, comme celles confectionnées avec de vieilles cordes d’escalade par l’entreprise Path. Pour le reste, il faut faire de son mieux en s’interrogeant sur la manière dont le produit et son emballage termineront leur vie... comme pour tout achat!

LE MAG

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2021-07-31T07:00:00.0000000Z

2021-07-31T07:00:00.0000000Z

https://lesoleil.pressreader.com/article/282548726312421

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