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ÉCHOUAGE NUMÉRIQUE CRITIQUE

ÉRIC MOREAULT emoreault@lesoleil.com

Deux vedettes – Emily Blunt et Dwayne Johnson, en l’occurrence – et un plaisir évident ne suffisent pas à masquer le fait que Croisière

dans la jungle ( Jungle Cruise) s’est échoué sur un gros écueil : les images générées par ordinateur. Le numérique incarne les décors en toc de l’époque. Le spectateur a trop conscience que l’imitation de la réalité n’est pas celle- ci…

Habituellement, Disney se sert d’un long métrage pour vendre quantité de produits dérivés. Cette fois, c’est l’inverse. Ce projet en gestation depuis de nombreuses années s’inspire directement du manège du même nom, un des plus célèbres et anciens dans les parcs d’attractions du géant du divertissement.

À l’écran, l’action se déroule en 1916. Il met en scène Frank Wolff (Johnson), un égocentrique capitaine à l’humour de potache qui conduit un bateau délabré sur l’Amazone, et Lily Houghton (Emily Blunt), une intrépide aventurière partie de Londres pour retrouver le légendaire arbre de la Lune, à qui on confère des superpouvoirs médicinaux (ce qui suscite bien des convoitises, dont celle d’un vilain de service, un prince allemand...).

Sur La Quila, ils rivalisent de piques humoristiques, sous l’oeil pas si amusé de McGregor ( Jake Whitehall), le jeune frère de Lily. Le trio devra évidemment affronter moult dangers, dont le fantôme d’Aguirre (Edgar Ramirez), conquistador du XVIe siècle reconnu pour sa cruauté et sa démesure.

Les personnages sont très typés, Wolff dans la peau du dur au grand coeur; McGregor dans celui de l’homosexuel maniéré dans le placard et, surtout, Lily en Indiana Jones féminin qui n’a peur de rien (sauf de l’eau).

Disons que pour ce genre de film d’aventures humoristique, on s’y attend un peu. Le scénario ne brille guère par son originalité — on a puisé ici et là dans divers longs métrages : les Indiana Jones, bien sûr, La momie, les Pirates des Caraïbes et encore plus de L’odyssée de l’African Queen (1951).

Or, le classique de John Huston, à l’exception de quelques scènes en studio, fut tourné sur place (en Tanzanie). Ce fut épique, mais ça paraît à l’écran. Tout comme Aguirre, la colère de Dieu (1972), réalisé par Werner Herzog au Pérou.

Jaume Collet-Serra n’a probablement pas eu le choix de miser sur des effets spéciaux (on s’imagine le coût des assurances). Reste que malgré tous les efforts des principaux interprètes, l’action semble plaquée. Sans parler du léopard Proxima : même un enfant de 5 ans se rendra rapidement compte qu’il s’agit d’une créature numérique. On décroche...

Le charisme de Blunt et de Johnson évite un naufrage catastrophique. Les deux acteurs, et Whitehall, ont tellement de plaisir à jouer, un plaisir communicatif, que le spectateur s’amuse (presque) autant qu’eux.

Le film est riche en rebondissements, en poursuites (surtout maritimes), en cascades et en scènes d’action.

Bref, un divertissement familial qui ne laisse pas un souvenir impérissable

Croisière dans la jungle est présenté au cinéma et sur Disney+ avec l’accès Premium.

ARTS

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2021-07-31T07:00:00.0000000Z

2021-07-31T07:00:00.0000000Z

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