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UN SUSPENSE SANS LONGUEUR

FÉLIX LAJOIE flajoie@lesoleil.com

Le deuxième long métrage de Yan England, Sam, est un suspense bien réussi qui nous plonge dans l’histoire bouleversante d’un nageur de haut niveau, joué par Antoine Olivier Pilon. Loin du film d’action sportif, c’est une oeuvre touchante qui risque de plaire à toute la famille.

Tout au long, l’intrigue déboule dans un rythme effréné. Pas de pause endormante avec des dialogues à n’en plus finir. Yan England ( 1: 54) disait vouloir produire une histoire qui garde le spectateur sur le bout de son siège. On peut dire que c’est réussi.

Au- delà de l’intrigue et du rythme, on découvre des personnages dont la complexité se développe au fil de l’histoire. L’athlète et l’entraineuse au « mental » de béton deviennent tranquillement deux êtres brisés et sans raison d’être.

Heureusement pour eux ( et pour nous), Océane, l’amie de Sam, apporte de beaux moments d’espoir qui viennent balancer l’ambiance dramatique du film. De loin le personnage le plus touchant, Milya Corbeil- Gauvreau l’interprète avec un naturel désarmant.

Antoine Olivier Pilon joue son rôle avec brio. Mais lui, un grand sportif passionné? Du corps de Sam sculpté pour l’occasion, à son regard déterminé digne d’un jeune fougueux qui veut se rendre aux Olympiques, tout y est.

Ses efforts soutenus hors des heures de tournage ont porté fruit. Diète stricte, cours de natation, entrainement quotidien en salle, privation d’alcool et même un programme de déshydratation pour paraitre plus musclé devant les caméras. Comme Sam, l’acteur a trimé dur pour avoir le résultat qu’il désirait, et ça parait.

La distribution est complétée avec des comédiens qui ne nous laissent pas sur notre faim. Mylène Mackay joue à merveille le rôle d’entraineuse dévouée. Stéphane Rousseau quant à lui, est étonnamment bon pour entretenir les conversations malaisées d’un professeur qui ne sait pas tout.

UNE HISTOIRE À FAIRE RÉFLÉCHIR

Sam n’est pas simplement un film touchant, c’est surtout un long métrage qui porte à réfléchir. Qu’est-ce que j’aurais fait à sa place? C’est la question qui nous revient constamment en tête lors du visionnement.

On ne peut pas tous se mettre à la place de Sam, mais on trouve tous un personnage qui nous rejoint plus que les autres dans cette histoire. C’est là où le film devient intéressant : lorsqu’on se met à imaginer les répercussions tentaculaires de la vie de Sam dans notre propre quotidien.

Le récit est ponctué de messages qui doivent servir de leçon de vie à Sam. Ces messages sont forts, clairs et précis. «On a toujours le choix» et «ce n’est pas toujours la faute des autres» font partie des phrases pleines de sens qui restent à l’esprit après l’écoute. Le genre de phrase marteau qu’on a tous déjà dit, ou qu’on s’est tous déjà fait dire. Voilà un autre aspect humain du récit qui vient chercher le spectateur.

Les relations (et les querelles) entre les personnages coulent naturellement tout au long de Sam. La scène de chicane entre frère et soeur et la rivalité entre les deux meilleurs nageurs sont éminemment intenses. C’est dans ce type de séquences qu’il est possible d’apprécier pleinement l’authenticité des personnages.

Le seul point décevant du film est probablement la fin. Trop courte, trop expéditive et pas assez complexe : comment ça se termine au juste? On ne le sait pas vraiment. Peut-être que c’était ça le but, nous laisser imaginer nous-mêmes le dénouement. Ou encore, nous laisser attendre un deuxième opus? est présenté au cinéma.

LE MAG

fr-ca

2021-07-31T07:00:00.0000000Z

2021-07-31T07:00:00.0000000Z

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