LeSoleilSurMonOrdi.ca

«MANDAT DE LA DERNIÈRE CHANCE» POUR LE CLIMAT ET LES AÎNÉS

LA POLITIQUE EN QUESTION

OLIVIER BOSSÉ obosse@lesoleil.com

Plus jeune des chefs des principaux partis et nouveau papa, Gabriel Nadeau-Dubois continue de gagner en popularité. Mais il devra aussi faire grimper l’aiguille des résultats de Québec solidaire, quasi au neutre dans les intentions de vote depuis quatre ans.

Q Vous mènerez votre troisième campagne électorale, mais la première comme candidat au poste de premier ministre. Quelle sera la différence et est-ce que les citoyens de Gouin perdront au change? R Mon objectif est de montrer aux gens de Gouin que je peux être candidat au poste de premier ministre tout en restant proche d’eux.

La Petite-Patrie [à Montréal], c’est le quartier dans lequel j’élève ma famille, où je vis. J’y suis député depuis cinq ans. Je suis fier de mon bilan et mon objectif est de concilier les deux.

Q Ça va quand même changer la façon de faire campagne? R Mon gros défi sera la conciliation travail-famille. Je refuse de rater deux mois dans la vie de ma fille. Je refuse aussi de laisser ma blonde seule pendant deux mois avec notre enfant. Le défi va être de concilier la vie de jeune papa, la vie de candidat comme député et la campagne comme aspirant premier ministre.

Je mentirais si je disais que je connais le mode d’emploi d’avance. Mais je vais essayer de concilier tout ça. Ce qui me rassure, c’est la force de l’équipe qu’on a rassemblée et qui, j’espère, va faire la différence.

Q Un récent sondage suggère que 27 % des Québécois sont convaincus que vous serez un jour premier ministre, mais seulement 10 % vous voient dans ce siège dès maintenant. Vous venez d’avoir 32 ans. Est-ce de l’âgisme? R J’appelle ça plutôt un bon début! Dans la dernière année, beaucoup de Québécois m’ont découvert dans mon nouveau rôle [de chef parlementaire]. Et il me reste encore trois mois pour continuer à faire mes preuves.

Beaucoup de gens s’entendent pour dire que Québec solidaire a déstabilisé François Legault, qu’on a été l’opposition la plus efficace dans les derniers mois. Les sondages tendent à démontrer la même chose.

Le défi est de transformer cette belle performance dans l’opposition en appui le jour du vote. C’est à ça que sert une campagne électorale.

Q La vraie bataille électorale sera-t-elle de savoir qui va former l’opposition officielle à l’Assemblée nationale pour les quatre prochaines années? R Il n’y a rien de joué, à ce stadeci. On est à la fin du mois de juin, les choses peuvent évoluer très vite en politique.

Nous, on a construit une équipe avec l’ambition de former le prochain gouvernement. Après, les gens vont choisir. S’ils choisissent de réélire François Legault, on sera prêts pour former l’opposition officielle.

Q On reproche souvent à Québec solidaire un manque de réalisme dans ses propositions. Vos promesses électorales seront-elles plus terre à terre? R Nos membres ont fait le choix de présenter une plateforme électorale plus brève, plus terre à terre. Je suis d’accord avec ce choix! En plus, on a une équipe de candidatures extrêmement solide pour la défendre.

Dans la région de Québec, bien sûr Sol Zanetti [Jean-Lesage] se représente. Il y a Étienne Grandmont, un expert du transport en commun, dans Taschereau. Mais il y a aussi Christine Gilbert, dans Lotbinière-Frontenac, spécialiste de la dette du Québec, du Fonds des générations, professeure de comptabilité à l’Université Laval, détentrice d’un MBA. Une candidature économique solide dans la région de Québec. Et je pourrais continuer la liste longtemps.

On a la meilleure équipe de candidatures qu’on n’a jamais eue à Québec solidaire. C’est une autre manière de démontrer aux électeurs qu’on est prêt à passer à la prochaine étape, comme parti politique.

Q La CAQ veut remplacer chacune de ses députées qui se retirent par une femme candidate. Vous remplacez Catherine Dorion par Étienne Grandmont comme candidat

dans Taschereau, à Québec. QS est-il moins féministe que la CAQ?

R On a un caucus paritaire, en ce moment. Nos candidatures seront paritaires. Et on travaille très fort pour que notre [futur] caucus soit paritaire.

Avec nos membres, on a fait le choix de présenter des femmes dans plusieurs circonscriptions qui sont gagnables. C’est ce qu’on a fait à chaque élection et on a pratiquement toujours réussi à atteindre nos objectifs de parité. J’ai bon espoir qu’on va encore y arriver.

Ensuite, être un parti féministe, ce n’est pas seulement avoir la parité. C’est aussi mettre sur la table des propositions qui améliorent la vie des femmes. Quand François Legault refuse d’augmenter le salaire minimum, il contribue à l’appauvrissement des Québécoises. La majorité des gens au salaire minimum sont des femmes et elles font partie des gens les plus touchés par l’inflation, en ce moment.

Q D’autres partis promettent des baisses d’impôt. Pas QS? R On va faire des propositions pour donner de l’argent pour passer à travers la crise de l’inflation. Mais il faut faire attention à comment on le fait. Si on affaiblit à long terme les revenus de l’État québécois, on court le risque de vivre une autre vague d’austérité. Ça veut dire des coupes en santé et en éducation.

Il faut trouver une manière d’aider les familles à passer au travers de l’inflation, mais préserver les services de santé et d’éducation.

Q On l’a vu en Ontario et en France, le taux de participation atteint un plancher alarmant. Comment intéresser les Québécois à la prochaine campagne électorale, qui semble pour plusieurs déjà réglée?

R La prochaine campagne électorale va élire le gouvernement qui aura la dernière chance de nous faire relever le défi des changements climatiques. Après 2026 [à l’élection suivante], les jeux seront faits.

Si on veut atteindre nos objectifs de réduction de gaz à effet de serre pour 2030, on ne peut pas commencer en 2026. Il faut commencer en 2022. Pour ma génération, c’est déjà une grande motivation à aller voter. On va travailler très fort pour amener les jeunes aux urnes.

Deuxième défi pour lequel c’est notre dernière chance : le vieillissement de la population. Des dizaines de milliers de personnes au Québec vont se retrouver en CHSLD ou en résidence dans les prochaines années. Si on ne transforme pas en profondeur notre système de soins aux aînés, on va aussi rater cet énorme défi collectif.

Pour les changements climatiques, pour le vieillissement de la population, le prochain mandat, c’est le mandat de la dernière chance. Il y a là des motivations pour toutes les générations à aller voter. Notre projet de société va répondre à ces deux défis.

«La prochaine campagne électorale va élire le gouvernement qui aura la dernière chance de nous faire relever le défi des changements climatiques, fait valoir Gabriel NadeauDubois. Après 2026 [à l’élection suivante], les jeux seront faits.» — PHOTOTHÈQUE LE SOLEIL, YAN DOUBLET

ACTUALITÉS

fr-ca

2022-06-25T07:00:00.0000000Z

2022-06-25T07:00:00.0000000Z

https://lesoleil.pressreader.com/article/281702618396091

Groupe Capitales Media