Journée nationale des peuples autochtones

Le solstice a eu lieu à 5h13 mardi matin. En cette journée la plus longue de l’année, le pôle septentrional était à son point maximal d’exposition vers le soleil. C’était aussi la Journée nationale des peuples autochtones.

Allant de Sainte-Pétronille à L’Ancienne-Lorette, j’ai tenté d’imaginer le territoire avant que les Blancs arrivent. Pendant quelques minutes, j’ai pensé à celles et ceux qui l’ont habité... avant que le grand saccage commence. Comment les Autochtones vivaient, y circulaient. Sur le pont, j’ai reculé de cinq siècles pour imaginer le matin du jour le plus long dans l’abondance du fleuve, dans la richesse des forêts, des oiseaux plein le ciel, où la vie était de dimension non pas humaine, mais naturelle. En roulant, j’ai imaginé les rivières, les sentiers, la forêt partout. En l’ab- sence de pollution lumineuse, des millions d’étoiles étaient visibles dans le ciel nocturne.

Bien avant les dates et les calendriers, bien avant les saints, le solstice d’hiver était souligné par l’humanité. Peut-être aussi par d’autres animaux... Si les sépultures ont environ 100 000 ans, le rituel du solstice doit avoir pas loin du même âge. Depuis toujours, les gens, où qu’ils soient sur terre, soulignent ce jour. Grande fête païenne de la lumière et du feu, de la fécondité, qui lance la saison agricole dans l’hémisphère nord.

Par ici, les Premières Nations célèbrent aussi ce jour depuis des milliers d’années. Il y a 25 ans maintenant que le solstice est devenu la Journée nationale des peuples autochtones. Du 21 au 24 juin, les jours sont de même longueur. Jusqu’à la Saint-Jean-Baptiste qui, vous m’excuserez, a un goût un peu fade si on compare à l’ampleur, à l’envergure d’une telle tradition millénaire.

En soirée, j’écoute Le Grand Solstice à Télé-Québec. La rumeur du festival Kwé, en ville, se rend jusqu’ici. Ce jour, parmi tant d’autres, et c’est de bon augure pourvu que la réconciliation advienne, les Autochtones sont bien plus chez eux ici que nous ne pourrons jamais le prétendre.