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PRÈS DE LA MOITIÉ DES TRAVERSIERS ÉLECTRIFIÉS

PAUL-ROBERT RAYMOND praymond@lesoleil.com

C’est connu, la Norvège a une très bonne longueur d’avance sur nous quant à l’électrification de ses transports. Au-delà de sa politique favorisant l’acquisition de véhicules électriques — acheter un véhicule à essence peut coûter presque le double du prix —, on nous rapporte que près de la moitié des 961 traversiers norvégiens sont électriques.

Daniel Breton, pdg de Mobilité électrique Canada (MEC), revient de ce pays scandinave où il a participé à l’EVS35, la conférence annuelle sur l’électrification des transports. Cette année, elle avait lieu à Oslo. Il a d’ailleurs publié quelques vidéos de son «Tour de la Norvège électrique» dans la page Facebook de MEC (www.facebook.com/emcmec1).

«On est vraiment ailleurs! La Norvège est à l’avant-garde de la mobilité électrique, tous types de transport confondus», rapportet-il. «L’expertise de cette région du nord en matière d’électrification du transport maritime est stupéfiante!»

Avec 47 % de ses traversiers qui sont électrifiés, cela ne s’arrête pas là. «Ils vont dépasser les 50 % d’ici les prochains mois. Il y a bien sûr des bateaux convertis, mais d’autres flambants neufs s’en viennent.»

Ces traversiers norvégiens parcourent des distances variant de 100 mètres à 100 kilomètres. Le plus gros traversier norvégien électrique, le Bastø Electric, peut accueillir 600 passagers et 200 voitures sur un trajet 10,5 km. Sa vitesse maximale est de 13 noeuds (24 km/h).

Si ce ne sont pas les 200 voitures, il peut transporter 24 camions avec 600 passagers. Annuellement, 3,8 millions de passagers et 1,8 million de véhicules montent dans ce bateau qui fait la liaison entre les villes de Moss et de Horten.

M. Breton a d’ailleurs participé à un congrès dans la ville d’Arendal avec le pdg de Roulez électrique, Sylvain Juteau, pour y voir des bateaux électriques de tous types.

Celui qui a été aussi ministre de l’Environnement dans le gouvernement de Pauline Marois déplore l’absence de volonté d’électrifier ce mode de transport, ici au Québec. «On aurait une occasion en or de créer une expertise nord-américaine dans les bateaux de plaisance et les traversiers. Il ne faudrait pas que cela devienne une occasion manquée», ajoute-t-il en spécifiant que le gouvernement péquiste prévoyait d’électrifier les traversiers dans ses stratégies de mobilité durable.

On aurait des croûtes à manger, selon M. Breton, pour rattraper ce retard, mais rien ne serait encore perdu. Mais il n’y a pas de temps à perdre.

MAINTENANT, LES AUTOS

Le parc de véhicules électriques en Norvège est maintenant rendu à 17 %, selon les chiffres avancés par M. Breton. Et rappelons qu’en décembre 2021, près de 90 % des ventes de véhicules neufs en Norvège étaient des véhicules électriques.

«Entre le sud et le nord de la Norvège, il y a une bonne différence de climat. Dans le sud, en mai dernier, il s’est vendu 87 % de véhicules 100 % électriques et entre 5 et 6 % de véhicules hybrides rechargeables», explique-t-il. «Dans le nord, la proportion passe à 40 % de ventes de véhicules électriques.»

Il a publié notamment une vidéo dans la page Facebook de MEC dans laquelle il se trouve chez un concessionnaire Hyundai/Nissan. Pratiquement tous les véhicules dans la salle de montre étaient des véhicules électriques. De plus, «pour les modèles les plus populaires, les délais de livraison se comptent en termes de mois et non pas en années comme chez nous», écrit-il dans sa publication. «Au moins, les véhicules de démonstration sont accessibles et disponibles chez les concessionnaires», dit-il dans la vidéo associée à la publication.

Pourquoi en est-il ainsi en Norvège? C’est en raison du système de taxation à l’achat d’un véhicule. Il énumère trois cas de figure dans une publication Facebook.

Un Toyota Hilux — l’équivalent du Tacoma ici — se voit imposer une taxe de 96 %. Si on appliquait le même système en dollars canadiens, le camion léger qui coûte 42 739 $ avant taxes reviendrait à 83 768 $.

Le niveau de taxation diminue lorsqu’il est question d’un véhicule hybride et passe à 57 %. Un VUS Toyota RAV4 hybride qui vaut 43 179 $ coûte 67 791 $, une fois la taxe appliquée.

Enfin, un Ford Mustang Mach-E ne se verra imposer que la taxe de disposition (scrap deposit tax) de 2400 couronnes norvégiennes — environ 320 $. Or, avec un prix de base de 51 495 $, le Mach-E reviendra à 51 815 $, lorsqu’il sera taxé.

En Norvège, on calcule la taxe en fonction des émissions de gaz à effet de serre et d’oxydes d’azote (NOx) en plus de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA).

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2022-06-25T07:00:00.0000000Z

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