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VÉLO-BOULOT-DODO

MIKAËL LALANCETTE mlalancette@lesoleil.com

Vous la voyez sur deux lames depuis des années, mais ouvrez l’oeil, car c’est à vélo, dans les rues de Québec, que vous l’apercevrez sans doute dans les prochains mois. N’ayez crainte, Valérie Maltais n’a pas abandonné le patinage de vitesse pour autant, tant s’en faut. Le vélo, c’est tout simplement le nouveau mode de transport qu’elle a choisi pour se déplacer dans sa nouvelle ville.

La nouvelle routine que s’impose la native de La Baie est costaude : un simple aller entre son condo du Vieux-Québec et le Centre de glaces Intact Assurance de SainteFoy où elle s’entraîne représente une balade de 10 à 12 kilomètres, sans compter les kilomètres qu’elle pédale à l’entraînement et ceux du retour à la maison. «Je suis dans un processus de me trouver un vélo électrique, car je ne peux pas m’imposer ça tous les jours!» sourit la jeune femme de 31 ans.

Ce nouveau mode de vie urbain sied parfaitement à Maltais et son conjoint, Jordan Belchos, lui aussi un patineur de vitesse du programme national canadien. Les deux embrassent le virage vert et tentent, du mieux qu’ils le peuvent, de changer leurs habitudes. «Les deux on aime beaucoup la ville, on aime quand ça bouge, ajoute-t-elle. On n’en était pas à l’étape d’aller vivre dans un quartier résidentiel. Jordan étudie en urbanisme donc avec l’architecture [du Vieux-Québec], il est vraiment dans son élément.»

QUÉBEC PLUTÔT QUE MONTRÉAL

Le couple est devenu, dans les derniers mois, propriétaire d’un condo dans le Petit-Champlain, à Québec, une ville que les deux amoureux n’avaient jamais habitée. N’arrivant pas à trouver un condo abordable à Montréal, qui se situait à mi-chemin entre son Saguenay natal et Toronto, là où demeure la famille de Belchos, les deux tourtereaux se sont rabattus sur la capitale. «Quand on a su qu’une connaissance du Saguenay vendait son condo à Québec, on s’est dit : “Wow, on n’avait jamais regardé à Québec!” même si on souhaitait patiner ici. C’était beaucoup plus abordable et ça fait beaucoup plus de sens [de vivre dans la capitale].»

Pour la Saguenéenne, qui a vécu 12 ans à Montréal lors de ses années en patinage de vitesse courte de piste, Québec n’a pourtant toujours été qu’une ville de transit. Sa nouvelle vie ici est toutefois bien loin d’être un prix de consolation. «Jusqu’à maintenant, ça se passe super bien, c’est vraiment une belle découverte, ajoute Maltais. C’est une petite ville, dans une grande ville. Tout est proche, y compris la montagne!»

LE CENTRE DE GLACES

Le choix du couple Maltais-Belchos est intimement lié à l’érection du Centre de glaces, qui permet maintenant aux Québécois de pratiquer leur sport tout près de la maison plutôt que de devoir s’exiler à Calgary pour vivre leur passion au sein de l’équipe nationale.

Les belles histoires, comme la sienne, n’ont pas fini de se produire, assure Maltais. «On va voir plus de Québécois dans le patinage de vitesse longue piste dans les prochaines années, prédit la patineuse. Quand je suis partie à Calgary [où se trouve le Centre national de l’équipe canadienne], il y a quatre ans, c’était pour ne pas patiner à l’extérieur, à devoir toujours me demander si les vents étaient favorables et comment était la température. Je suis pas mal sûre que c’était le cas pour plusieurs patineurs, qui ont décidé de rester en courte piste [au Centre national d’entraînement de Montréal] pour ça.»

Le complexe sportif de cinq glaces, construit au coût de 68,7 millions $, pourrait aussi permettre à une plus grande variété d’athlètes de s’épanouir au Québec, là où règne une «culture du sprint», croit Valérie Maltais, médaillée d’or en poursuite par équipe à Tokyo. «Toute personne qui veut venir patiner, courir autour de l’anneau ou marcher devrait le faire, dit-elle. Je souhaite que l’anneau rende les gens plus actifs.»

Toujours passionnée, mais «réaliste», la Baieriveraine ne sait pas si elle complétera le prochain cycle olympique, même si elle avoue qu’elle aimerait bien être à Milan et Cortina d’Ampezzo, en Italie, en 2026. La jeune femme évaluera dans deux ans, ses chances de se retrouver sur le podium du point de vue individuel, puis elle prendra la meilleure décision qui soit.

«On parle souvent de “prendre une année à la fois”, mais en un an, tu n’as pas tout le temps de faire tout ce que tu veux. Je veux juger si tous ces choix-là en valent encore la peine et je ne veux pas précipiter une fin de carrière non plus. Je ne veux pas m’acharner, mais je veux bien exploiter mon potentiel et voir où ça peut me mener», résume celle qui s’était ennuyée de l’attachement de la population québécoise envers ses athlètes amateurs.

D’ici là, il y aura des milliers d’heures d’entraînement et de vélo. Soyez attentifs, vous la verrez peutêtre pédaler devant chez vous!

MAG SPORTS

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2022-06-25T07:00:00.0000000Z

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