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MARV LEVY : LE COACH, L’INFLUENCE

MICHEL TASSÉ michel.tasse@lavoixdelest.ca

Marv Levy a dirigé les Alouettes de 1973 à 1977, période pendant laquelle les Oiseaux ont remporté deux coupes Grey en trois participations à la grande finale de la Ligue canadienne de football. L’homme a gagné, mais il a aussi eu une profonde influence sur les joueurs qu’il a dirigés et sur de nombreuses personnes qu’il a côtoyées pendant son séjour à Montréal.

Le week-end dernier, Levy a été intronisé au Temple de la renommée du football canadien.

S’il ne s’est pas rendu à Hamilton en raison d’un problème d’équilibre (le monsieur a tout de même 96 ans), il avait néanmoins reçu le veston du panthéon des mains du président des Alouettes, Mario Cecchini, qui s’est rendu chez lui, à Chicago.

«Quand je pense à Marv, le premier mot qui me vient en tête, c’est respect, explique l’exAlouette Gabriel Grégoire, qui a bu dans la Coupe Grey avec Levy en 1977. Et quand je dis respect, ce n’est pas uniquement le respect qu’ont les gens pour lui. C’est surtout, en fait, ce respect que Marv a toujours eu pour tout le monde et pour tous les joueurs qui ont joué pour lui.»

Une équipe de football, c’est une société en soi. Au sein d’un groupe d’une quarantaine d’athlètes, il y a toutes sortes de personnalités, comme dans la vraie vie. Et Levy savait conjuguer avec la personnalité de tout un chacun.

«À Montréal, Marv a dirigé Johnny Rodgers, une superstar à la personnalité [très] flamboyante, il a dirigé d’excellents joueurs qui avaient un gros ego et il a dirigé des gars ordinaires comme moi et d’autres. Mais il nous prenait comme nous étions, il misait sur nos forces et il essayait de nous amener plus loin. Pour lui, l’être humain derrière le joueur de football, c’était important. C’était un coach, mais aussi un fin psychologue.»

UNE AFFAIRE DE CONFIANCE

L’ex-président des Alouettes Larry Smith a aussi joué sous les ordres de Levy. Et il a souvent parlé de la relation de confiance qui existait entre l’entraîneur et ses joueurs.

«Ça, c’était important, reprend Gabriel Grégoire. Les gars suivaient Marv parce qu’ils le respectaient tellement, mais Marv avait aussi cette confiance en ses hommes qui faisait en sorte qu’on ne voulait pas le décevoir.»

Levy est allé au match de la Coupe Grey trois fois et ensuite, avec les Bills de Buffalo, il est allé au Super Bowl quatre fois, sans jamais toutefois rafler le précieux trophée. Bien sûr, il était perçu comme une grosse tête de football. Et pourtant, selon Grégoire, son livre de jeux était d’une étonnante simplicité.

«Avec lui, le plan de match n’avait rien de compliqué : exécution et efficacité. L’idée, c’était de faire le moins d’erreurs possible. Avant notre victoire contre Edmonton lors du match de la Coupe Grey de 1977, on avait eu cet entraînement où on avait revu plein de trucs de base, des jeux jusqu’à la façon de se placer les pieds. Ça m’avait frappé. Mais il avait raison parce que si tu ne réussis pas la base, tu ne gagneras jamais rien.»

Revenir à la base, toujours. Et c’est probablement la plus grande leçon qu’a apprise Grégoire de Levy.

«Ça m’est arrivé souvent dans ma vie, dans des périodes plus difficiles, de revenir à la base. Est-ce que je dors bien? Est-ce que je mange bien? Est-ce que je m’occupe bien de mon corps? La vie, dans le fond, c’est pas plus compliqué que ça. Et c’est ce que je dis aux jeunes gens que je rencontre. Au lieu de dire que c’est de la faute des parents, des profs, du monde entier, revenez à vous autres, revenez simplement à vous autres.»

UN AMI

Quarante-cinq ans après avoir joué pour Levy, Gabriel Grégoire a encore des liens avec celui qui a publié plusieurs bouquins, dont quelques romans à succès, depuis le début des années 2000.

«La dernière fois que je lui ai parlé de vive voix, c’était il y a trois mois. Mais on s’écrit régulièrement. Je suis fier de dire que Marv Levy est mon ami.»

À 68 ans, Grégoire, qui a eu ses heures de gloire dans le monde des médias, a beaucoup travaillé ces dernières années avec des jeunes des écoles secondaires de Montréal. Et Marv Levy demeure une inspiration dans tout ce qu’il fait.

«Je transmets à mon tour les enseignements qu’il m’a transmis. C’est un privilège», termine-t-il.

MAG SPORTS

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2022-06-25T07:00:00.0000000Z

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