LES BLUE JAYS, L’ÉQUIPE QUI OUBLIE

Vus par plusieurs comme l’équipe à battre au début de la saison, les Blue Jays de Toronto sont parmi les sept meilleures équipes des ligues majeures, mais connaissent parfois de mauvaises séquences. C’est cependant cette faculté qu’ils ont de rebondir après de moins bonnes passes qui pourrait être l’une des armes secrètes de la troupe de Charlie Montoyo.

On l’avait vu la semaine dernière contre les ultra-puissants Yankees de New York alors que les Blue Jays avaient signé une victoire de 10-9 après deux défaites contre leurs rivaux de la division Est de la Ligue américaine. Les Jays ont refait le coup d’oublier rapidement deux défaites frustrantes cette semaine au Guaranteed Rate Field de Chicago en y allant mercredi d’une victoire de 9-5 à coups de circuits sur les White Sox.

L’arrêt-court Bo Bichette, qui n’avait frappé qu’un coup sûr et laissé cinq coureurs sur les buts mardi, avait alors laissé sortir sa frustration. Mercredi, il a plutôt laissé tout ça derrière lui et a laissé parler son bâton : son grand chelem en quatrième manche a presque annihilé tous les espoirs de l’adversaire.

«J’étais frustré mardi et, parfois, il faut laisser tout ça sortir. L’important est de tourner la page ensuite. Je pense qu’on a la bonne attitude parce qu’on est très bons quand on a le dos au mur», a déclaré Bichette lors du point de presse auquel Le Soleil assistait après la partie.

DEHORS AVANT LE DÉBUT DU MATCH!

Il y a au moins un Blue Jays qui n’avait pas tourné la page mercredi cependant. L’entraîneur des frappeurs Guillermo Martinez a été expulsé... avant même le début de la partie après avoir remis la feuille d’alignement à l’arbitre Doug Eddings. Pas moyen de savoir ce qu’il lui a dit, mais tout semble indiquer qu’il avait poursuivi les critiques qui avaient été dirigées mardi envers l’officiel. Ces critiques avaient causé l’expulsion de l’entraîneur des lanceurs Pete Walker en manches supplémentaires de ce match que les Jays menaient 4-2 en début de neuvième, mais qu’ils ont échappé 7-6 en douzième manche.

«Plusieurs gars étaient “en feu” après avoir vu ce qui s’est passé après que Guillermo ait parlé à l’arbitre avant le début de la partie», a d’ailleurs ajouté Bichette. Montoyo en a rajouté. «C’était ça, l’état d’esprit dans lequel nous étions : il nous fallait absolument changer le paradigme et on l’a fait. Ça fait deux fois qu’on le fait en une semaine et on l’a fait de belle façon», a déclaré le gérant, refusant aussi de préciser les paroles qui ont provoqué l’expulsion de son adjoint.

Le lanceur partant Ross Stripling a pour sa part plutôt parlé de la frustration de perdre un match «où tu sais que tu as bien joué». «C’est ce qui est arrivé mardi : on a bien joué, mais on a perdu. Heureusement, on est très bons pour oublier. Notre attaque a matraqué [le partant Lucas] Giolito et c’est exactement ce qu’il fallait faire tôt dans le match après une telle défaite.»

LEÇONS DE VIE

De telles leçons de vie (apprendre à ne pas se prendre la tête trop longtemps après une défaite crèvecoeur) sont importantes, voire même essentielles pour une jeune équipe qui aspire aux plus grands honneurs comme les Blue Jays. Car il y en aura d’autres séquences difficiles contre les Yankees, les Astros, les Mets ou les Dodgers dans un éventuel parcours vers la Série mondiale.

La faculté d’oublier et de rebondir que développent si bien les Torontois risque alors de devenir un avantage encore plus important pour peu que les Canadiens continuent de connaître plus de bonnes que de mauvaises séquences. Montoyo et ses adjoints le savent très bien et c’est pour cette raison qu’ils canalisent la fougue de leurs protégés afin d’obtenir les résultats souhaités.

À l’approche de la mi-saison, alors que de plus en plus, tous les matchs comptent, on doit admettre que les Jays se tirent très bien d’affaire pour le moment et que les revirements des dernières semaines laissent entrevoir de belles choses pour le deuxième droit de 2022.