L’ESCAPADE MEXICAINE DE T.J. WHITE

Entre son dernier match avec les Capitales en 2019 et cette année, le joueur de troisième but T.J. White a tenté l’aventure de la Ligue de baseball du Mexique en terminant la dernière saison avec les Acereros de Monclova et en commençant la présente avec les Bravos de Leon. Une escapade qui a été facilitée par l’héritage mexicain du natif de Las Vegas.

«Comme ma mère et ma grandmère sont Mexicaines, je ne comptais pas comme un joueur étranger, alors j’étais plus facile à mettre sous contrat là-bas», indiquait White en entrevue avec Le Soleil avant un match des Capitales au Stade Canac. La Ligue mexicaine est considérée comme de calibre AAA et aligne plusieurs anciens joueurs des ligues majeures.

«Ça me faisait penser un peu à l’ancienne Ligue Can-Am, où on retrouvait quelques joueurs qui avaient goûté aux ligues majeures dans chaque équipe», explique celui qui avait côtoyé Josh Vitters, Dustin Molleken et Scott Richmond à ses deux premières saisons à Québec.

AVEC RUSSELL ET COLON

Avec Monclova, White avait comme coéquipiers l’ancienne étoile des Cubs de Chicago Addison Russell et l’ancien lanceur partant des Expos de Montréal Bartolo Colon.

«Le Mexique, c’est l’endroit où les gars des ligues majeures veulent aller terminer leur carrière, ou alors quand ils sont mis de côté par les équipes des majeures parce qu’ils ont eu divers problèmes au fil des années, les équipes du Mexique leur offrent des contrats», poursuit-il. Russell, entre autres, a été libéré par les Cubs au terme de la saison 2019, où il avait écopé une suspension des ligues majeures pour une histoire de violence conjugale.

Le cas de Colon est différent puisque l’athlète alors âgé de 48 ans voulait disputer une année de plus au Mexique après une longue et fructueuse carrière dans les ligues majeures. «C’était vraiment super de jouer avec lui, ce gars-là est une légende», déclare White à propos du Dominicain qui a maintenu une moyenne de 4.58 en 11 matchs à l’aube de la cinquantaine.

PRÊTÉ, LIBÉRÉ, DE RETOUR

«Il y avait vraiment beaucoup d’anciens des majeures à Monclova et au début de la présente saison, ils ont décidé de me prêter aux Bravos de Leon, une équipe qui comptait beaucoup moins de joueurs d’expérience et où j’aurais normalement dû avoir plus de facilité à me faire une place», raconte White. «Le directeur général des Bravos voulait bien me laisser la chance de me faire une place, mais il a été congédié et la nouvelle administration préférait amener ses gars dans l’équipe», poursuit-il.

Entre-temps, les Capitales avaient eu le temps de l’échanger aux Aigles de Trois-Rivières en échange de David Glaude, mais les Aigles l’avaient libéré après avoir constaté qu’il jouait encore au Mexique cette année. White était donc libre de ratifier un contrat avec l’équipe de son choix et il a reçu l’appel de Patrick Scalabrini juste au bon moment.

«Pat m’a demandé si j’étais intéressé à revenir à Québec, c’est certain que j’ai dit oui, car j’adore jouer à Québec», poursuit l’athlète à l’éternel sourire, qui partage maintenant le terrain avec le joueur contre qui il a été échangé.

AIMÉ DE TOUS

On voit vite que White se plaît avec les Capitales, lui qui est vite devenu un favori des spectateurs et du personnel de l’organisation. Avant un match, il est même allé saluer Nicole Guimond, une employée des Capitales qui s’était fracturé la cheville en faisant l’entretien du terrain, échangeant quelques mots et prenant quelques photos avec elle.

Le disc-jockey des Capitales, Daniel Sylvain, s’amuse aussi à faire jouer Viva Las Vegas d’Elvis Presley quand le natif de Sin City s’amène au bâton. «Ce n’est pas moi qui l’ai demandé, mais je trouve ça très amusant. Beaucoup de membres de ma famille habitent encore à Las Vegas, qui est en train de devenir une belle ville de sport avec le déménagement des Raiders de la NFL et l’arrivée des Golden Knights dans la Ligue nationale de hockey, sans oublier les Aviators, filiale AAA des Athletics d’Oakland», souligne White.

Le troisième but des Capitales l’avoue, c’est grâce aux Golden Knights qu’il est maintenant un véritable amateur de hockey sur glace. «Ce sont les Knights qui m’ont amené à m’intéresser à ce sport, car je n’étais pas un fan avant que l’équipe arrive à Vegas», poursuit-il.

POUR LE PLAISIR

Maintenant âgé de 30 ans, White n’a pas complètement tourné la page sur la possibilité de faire un retour dans le baseball affilié, lui qui avait été repêché et développé par l’organisation des Twins du Minnesota. «Si j’ai une occasion, c’est certain que je ne dirai pas non, mais je suis plutôt rendu à un moment dans ma vie où je joue pour le plaisir.»

Dans l’organisation des Twins, il a côtoyé Nick Gordon, qui est maintenant dans les ligues majeures avec les Twins, Niko Goodrum qui évolue maintenant avec les Astros de Houston et Lamont Wade Jr., qui porte maintenant les couleurs des Giants de San Francisco. «J’ai gardé le contact avec quelquesuns de ces joueurs, surtout ceux, comme Nick, avec qui j’ai passé de quatre à cinq ans dans les mineures», indique-t-il.

White évoluait au niveau AA avec les Lookouts de Chattanooga quand il a été libéré par les Twins en 2018. C’est lui qui avait demandé d’être libéré et c’est à la suite des

conseils du voltigeur torontois Marcus Knecht, qui a passé deux saisons à Québec, qu’il a tenté pour la première fois l’expérience des Capitales, qui évoluaient alors dans la Ligue Can-Am.

ATMOSPHÈRE DIFFÉRENTE

Cette année, il n’a pas hésité à revenir à Québec même s’il avait vécu en 2019 la pire année de l’histoire de l’équipe avec 42 victoires et 53 défaites. «C’est une atmosphère fort différente cette année. Nous avons du plaisir et nous sommes un bon groupe de gars qui sommes tous très proches les uns des autres», déclarait-il après une victoire face aux Y’alls de Florence.

«Et j’adore Québec!» s’empresse-t-il d’ailleurs de répéter à chaque occasion où on lui demande ses impressions sur sa ville d’adoption, les Capitales et les membres de l’organisation. Et son sourire nous confirme qu’il pense chacun de ces mots.