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L’ALBUM EN COULEURS DE PASCALE PARADIS

DANIEL CÔTÉ dcote@lequotidien.com

Pascale Paradis faisait carrière sous le nom de Lilac lorsqu’elle a sorti une chanson intitulée Douceur de miel. Elle ne se doutait pas que le choix de ce titre évocateur baliserait la création de son premier album solo, L’amour ne tombe pas comme des mouches.

L’enregistrement comportant 12 compositions originales trahit sa fascination pour les couleurs.

«Quand Douceur de miel a été créée, je me suis vue dans une quincaillerie, en train de commander une peinture qui porterait ce nom. Au même moment, j’ai eu le flash de produire un album dont chacune des pièces suggérerait une couleur», a mentionné l’artiste au cours d’une entrevue accordée au Quotidien.

Quatre ans plus tard, elle peut dire que cette vision a été pleinement réalisée.

Elle est incarnée par des titres tels Un ciel orange sanguine, Poussière de verre, Rose séchée, Porcelaine, Page blanche, Ébène et Points d’or.

Mais ce qui importe davantage, c’est l’atmosphère que laissent filtrer ces compositions et celles qui leur tiennent compagnie. Elles baignent dans des ambiances électro où la voix éthérée de la chanteuse se montre à la fois élégante et discrète.

Cette présence en filigrane s’inscrit dans le prolongement d’un processus d’écriture qu’on pourrait qualifier d’impressionniste.

«Le texte suggère des choses. C’est ainsi que dans Jardin d’hiver, on peut chercher ce qui a du sens pour soi, même si ça ne correspond pas à l’idée que j’avais en produisant le texte», indique Pascale Paradis.

Des fois, aussi, il n’y a que des mots qui s’enchaînent, l’objectif étant d’exploiter des sonorités. Ils font partie d’une trame narrative se moulant à la vision du monde d’une trentenaire qui se sent un brin marginalisée, puisqu’elle ne vit pas en couple.

Cette réalité est celle de la chanteuse, qui en brosse un portrait nuancé.

«Ces émotions ont pris beaucoup d’espace dans le travail que j’ai fait sur moi-même. J’ai eu envie de procéder à un genre d’exorcisme, après avoir vu tant de couples construire leur vie ensemble. C’est une voie que la société valorise, alors que je ne suis pas là-dedans.

«Toutefois, ce que j’exprime n’est pas juste négatif. Il y a aussi de belles choses», met en relief Pascale Paradis.

Parmi elles, il faut mentionner l’apport de la pianiste Emie Rioux Roussel, bien connue des amateurs de jazz. Comme la recherche du son de l’album est partie de son instrument, il fallait que ça clique entre les deux collaboratrices. «J’ai profité de sa connaissance du jazz pour mettre ces couleurs dans les pièces», note la chanteuse.

Aussi épaulée par le batteur Olivier Beaulieu et le bassiste Guillaume Tondreau, qui a signé la réalisation du disque, elle estime que L’amour ne tombe pas comme des mouches possède les qualités nécessaires pour émerger du lot. «C’est accessible, beau et bien fait, résume Pascale Paradis. Il faudrait juste un break pour que ça décolle.»

Après le lancement à Repentigny, elle et ses camarades iront porter la bonne nouvelle au Café du Clocher d’Alma, le 11 août. On les retrouvera également à Péribonka le 10 septembre, cette fois dans le cadre du festival Les Denises du Lac.

Ensuite, la chanteuse espère que d’autres occasions se matérialiseront, tout en étant consciente du défi qui sera le sien.

«Je suis lucide à propos de l’état actuel du marché de la musique. Il y a beaucoup d’artistes talentueux et les gens ne paient plus pour écouter des enregistrements.

«Malgré tout, je souhaite vivre de mon art, tout en essayant de trouver un équilibre entre la chanson et ma carrière dans l’enseignement», affirme Pascale Paradis.

«J’ai eu envie de procéder à un genre d’exorcisme, après avoir vu tant de couples construire leur vie ensemble. C’est une voie que la société valorise, alors que je ne suis pas là-dedans»

— Pascale Paradis, à propos d’une de ses chansons

ARTS

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2022-06-25T07:00:00.0000000Z

2022-06-25T07:00:00.0000000Z

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