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Horticulture DANS LES COULISSES DES MOSAÏCULTURES

LARRY HODGSON Collaboration spéciale

Avec l’ouverture des Mosaïcultures Québec 2022 dans le parc du Bois-de-Coulonge, le 24 juin, les amateurs d’oeuvres d’art vivantes en trois dimensions seront comblés. Quelque 200 sculptures de diverses formes — animaux, personnages, paysages, structures, etc. — sont exposées, toutes couvertes de plantes vivantes. C’est fascinant et saisissant… mais savez-vous comment elles sont fabriquées?

Voici quelques informations : Les mosaïcultures sont des sculptures végétales. Chacune est couverte de centaines, voire de milliers de petites plantes vivantes qu’il faut entretenir. Voici le processus derrière la présentation publique.

Six à neuf mois avant l’exposition, une équipe de concepteurs s’affaire à planifier chaque sculpture. À partir de quelques esquisses, l’équipe développera un plan précis en 3D, calculant déjà non seulement l’apparence et les dimensions de l’oeuvre, mais son assemblage, son poids, ses besoins en irrigation et beaucoup plus encore.

Puis l’équipe des structures se met en marche. La structure, habituellement faite de métal robuste, mais léger, doit être créée et perfectionnée. Elle est habituellement faite en sections qu’on peut facilement assembler, comme un meuble IKEA, même si le montage peut nécessiter une grue!

Les tubes qui assurent l’irrigation goutte à goutte sont aussi installés dans la structure.

Par la suite, les sections sont couvertes de géotextile robuste qui agit comme une coque. On verse du terreau dans la structure, en le tassant solidement. C’est un terreau spécialement développé à cette fin. Il retient bien l’eau, mais permet aussi la circulation d’air.

La plantation principale a lieu avant le montage final, dans une serre de la région. Et la plantation se fait de façon bien curieuse : avec un poinçon! On perce un trou dans le géotextile avec le poinçon et, dans le trou ainsi formé, on insère une toute petite plante enracinée, puis une autre et une autre. On suit le plan fait des mois auparavant. On peut le voir un peu comme un genre de pixélisation, mais avec des plantes plutôt que des points de couleur.

Après un bon arrosage, les sections désormais plantées passent quelques semaines en serre à se fortifier.

Ensuite, il faut transporter les structures au parc et les assembler. Voilà! Une nouvelle mosaïculture est née!

LA PRÉPARATION DES PLANTES

En parallèle, il faut préparer les plants. Plus de 6 millions de plants servent dans les sculptures. Ils ont été produits sous contrat dans différentes serres de la région au cours du printemps. Quelques fournisseurs québécois expédient les boutures nécessaires, puis les serriculteurs les font enraciner dans de petits alvéoles de terreau. Chaque plant a donc une mini-motte de racines.

Quelles plantes utilise-t-on? La plupart du temps, des plantes basses au feuillage coloré. La majorité des plantes sont des variantes d’une seule plante : l’alternanthère ou ficoïde (Alternanthera spp.), qui offre une vaste gamme de variétés aux petites feuilles vertes, jaunes, rouges, orange, roses, pourpres ou blanches. Une autre plante couramment utilisée est la santoline grise (Santolina chamaecyparissus) ou verte (Santolina virens). Pour les emplacements plus secs, on préfère les succulentes (écheverias, joubarbes, sédums, séneçons, etc.) et pour le poil et les cheveux, les plantes graminiformes sont utilisées: carex, graminées, ophiopogons, etc.

Seulement dans les parterres, donc au sol, utilise-t-on des plantes à fleurs, comme les bégonias, les scaevolas et les impatientes, pour créer des tapis de couleur intense. Leur besoin d’attention constante afin d’assurer une floraison sans faille fait qu’elles ne conviennent pas trop à la culture sur une structure élevée exposée aux éléments.

L’ENTRETIEN DES MOSAÏQUES

Ce n’est pas tout de préparer les végétaux et de les installer sur la structure de la sculpture. Il faut aussi les maintenir en parfait état pendant 15 semaines!

L’irrigation est automatisée. Quand les sondes détectent que le terreau s’assèche, le système libère un peu d’eau. Juste assez pour mouiller le terreau, en fait, car l’événement veut être le plus écoresponsable possible. Tout est fait pour réduire au maximum l’évaporation et le ruissellement.

Il reste quand même certaines sections, notamment les extrémités minces des sculptures, qui demanderont à l’occasion un arrosage manuel supplémentaire.

La fertilisation se fait par injection d’un engrais liquide directement dans l’eau d’irrigation.

Maintenant, la taille. Quand vous visitez l’exposition, vous trouverez ici et là des jardiniers en train de tailler. Car il faut régulièrement venir égaliser les plantes, un peu comme on maintient une barbe, pour réduire leur développement et assurer une croissance égale. Comme les plantes réagissent à la taille en repoussant, c’est un travail qui ne cesse jamais.

Avec cette information en tête, vous serez mieux capable de comprendre le fonctionnement de ces fabuleuses sculptures vivantes que sont les mosaïcultures lors de votre visite aux Mosaïcultures Québec 2022!

Pour de l’information au sujet de l’exposition : mosaiculture.ca

LE MAG

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