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PLACE À LA (TRÈS JEUNE) RELÈVE

En pleine pénurie de main-d’oeuvre, ils sont une bouée de sauvetage pour bien des entreprises : Le Soleil est allé à la rencontre de jeunes de 13 à 15 ans qui ont choisi de travailler cet été.

MARIE-SOLEIL BRAULT msbrault@lesoleil.com

Cet été, votre brunch pourrait être préparé par une cuisinière de 15 ans, votre pizza par un ado de 13 ans. En période de pénurie de main-d’oeuvre, plusieurs jeunes employés ont l’occasion de porter le chapeau de salarié pour la première fois. Le Soleil est allé à la rencontre de trois d’entre eux sur leurs lieux de travail pour mieux comprendre leur motivation à rejoindre le grand monde de l’emploi.

Un premier emploi est l’occasion d’acquérir de nouvelles compétences. Pour Mathis, c’est entre autres d’avoir appris la conduite manuelle afin de manoeuvrer le véhicule qui ramasse les balles du Golf 9Chatel. «Tu fais juste changer de vitesse une fois ou deux, mais c’est quand même le fun», lance-til humblement, en s’installant sur une des voiturettes de golf pour l’entrevue.

Il explique qu’ajouter son nom à un relevé de paie lui permet également de développer de nouvelles valeurs, qui ne peuvent s’apprendre sur les bancs d’école. «Avec l’école, tu peux toujours te reprendre, mais avec la job, il ne faut pas tant faire de grosses erreurs», soutient Mathis, qui vient de terminer son deuxième secondaire, en plus d’avoir fait partie de l’équipe de football et de basketball de son institution scolaire.

Outre un peu de porte-à-porte, Mathis n’avait jamais gagné son propre argent. L’an dernier, ses parents lui avaient conseillé de profiter de son été. «Mais cette année, ils m’ont laissé aller», indique-t-il. «La majorité de mes amis veulent attendre à l’an prochain, mais je me suis dit que tant qu’à commencer, ici, c’est une belle place.»

Depuis deux ans, Mathis est un client régulier du club de golf de Neufchâtel. «Je connais la place par coeur. Et surtout, ce n’est pas comme travailler dans un fast-food. Tu es plus libre, tu es dehors et c’est vraiment plus le fun.»

«Les premiers chiffres étaient stressants, mais en même temps c’est cool. Tu peux dire à tes amis qu’en fin de semaine tu ne peux pas sortir, car tu dois aller à la job. Tu te sens comme un adulte et tu évolues un peu dans ta vie.» Sur ces sages paroles, il ajoute qu’il aimerait économiser pour sa première automobile. Le voeu commun de bien des adolescents.

Son père, Frédéric, qui s’occupe des allers-retours entre la maison et le boulot, affirme que cet horaire s’implémente bien dans le traintrain hebdomadaire. «Parfois, j’en profite même pour faire quelques trous.»

Pour Robert Guay, propriétaire de l’établissement, l’histoire est tout autre. Faire les horaires peut être un casse-tête puisque sa maind’oeuvre est en partie aux antipodes : étudiant et retraité.

Malgré la grande fierté qu’il ressent, Mathis constate que les responsabilités peuvent parfois être moroses. «C’est sûr que des fois, c’est difficile de voir tes amis à une soirée quand tu es à la job à ramasser des balles de golf, mais c’est pour la bonne cause. J’apprends avec ça et je peux leur dire que pendant qu’ils faisaient la fête, moi j’étais en train de faire des sous.»

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2022-06-25T07:00:00.0000000Z

2022-06-25T07:00:00.0000000Z

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