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ASSURER PITOU, MAIS À QUEL PRIX?

LE DROIT

Selon des spécialistes de la médecine vétérinaire, souscrire à une assurance animalière peut être une bonne idée. Il faut toutefois, comme c’est le cas pour les assurances auto et habitation, faire ses recherches, magasiner et comparer les prix et, surtout, s’assurer que le produit convient aux besoins de notre compagnon à quatre pattes.

«Il faut prendre le temps de se poser les bonnes questions au point de départ», lance d’emblée le président de l’Ordre des médecins vétérinaires du Québec (OMVQ), Gaston Rioux. Selon lui, cela va de soi qu’avant d’adopter un quelconque animal, il faut bien évidemment choisir la race et la taille qui convient le mieux à nos habitudes de vie ou encore prendre en considération si on demeure en appartement ou dans une maison avec beaucoup d’espace, par exemple. Mais il ne faut aussi pas négliger d’évaluer les coûts que peut représenter son animal domestique. «Il y a aussi la première année, les vaccins, les rappels de vaccins, les chirurgies, la stérilisation, puis la nourriture. Ce sont des frais qui sont pratiquement incontournables. À partir de ce moment là-bas, c’est aussi évaluer si moi, comme propriétaire d’un animal, s’il survient un accident ou une maladie grave, est-ce que j’ai les ressources financières nécessaires pour faire face à ces obligations-là?»

ASSURER OU ÉCONOMISER?

La question qui se pose ainsi aux propriétaires d’animaux selon M. Rioux est de savoir ce qui convient le mieux à chaque portefeuille. Pour certains, l’assurance assure une tranquillité d’esprit dès le début de la souscription, alors que d’autres préféreront se fier sur leurs économies.

«Grosso modo [les polices] varient entre 30 et 150 $ par mois. C’est un investissement majeur si on parle de 150 $ par mois, croit M. Rioux. Estce qu’on est mieux de juste mettre des sous de côté? C’est une décision à prendre en considération. [...] Les compagnies d’assurance, c’est sûr qu’ils font des sous sur des contrats, les primes qu’ils vendent. Et c’est toujours cette question qu’il faut se poser. Est-ce que je suis à ce que je suis, comme consommateur, comme propriétaire d’un animal, suffisamment discipliné pour mettre de l’argent de côté, puis de continuer cette discipline-là.»

«Malheureusement, il y a beaucoup de décisions qui se prennent quand l’animal est malade», a ajouté le responsable des communications pour l’Association des médecins vétérinaires du Québec (AMVQ) en pratique avec les petits animaux, Michel Pepin. «Il y a beaucoup d’animaux qui meurent faute de soins et beaucoup d’animaux qui souffrent faute de soins immédiats, donc en retard dans un tas de choses. On laisse aller, la situation s’aggrave, ça coûte encore plus cher.»

Les deux spécialistes s’entendent, les coûts de la médecine vétérinaire sont portés à augmenter, à cause de la hausse des prix des médicaments, les frais fixes, la spécialisation des équipements, etc. «Aujourd’hui, l’accessibilité aux soins vétérinaires, c’est sûr que c’est un champ de bataille de l’Ordre de médecins vétérinaires parce que nous, pour la protection du public, on veut que les soins et les services vétérinaires soient le plus accessibles possible, explique M. Rioux. Mais évidemment, ce qu’on voit avec la spécialisation des tests, avec tout ce qu’on peut s’offrir maintenant comme possibilité d’examen, de traitement, ça peut être relativement dispendieux.»

«Il est clair que nous, on est pour l’assurance. Par contre, on dit aux gens qu’il faut quand même les magasiner ces assurances-là, a renchéri M. Pepin. Parce que de plus en plus de compagnies offrent des polices d’assurance avec des clauses variables, des primes différentes. Donc il faut lire les petits caractères parce qu’il y a des exclusions, des franchises.»

POUR TOUS LES GOÛTS

Pour les besoins de l’exercice, Le Droit a demandé une soumission auprès de plusieurs entreprises offrant des assurances pour animaux de compagnie, dans le but de comparer les prix et les procédures couvertes pour une même race de chien. Nous avons transmis les mêmes informations sur notre animal fictif lors de toutes les soumissions, soit un chiot de race retriever doré, âgé de six mois.

Certaines grandes compagnies d’assurances, comme Desjardins ou Sonnet, offrent l’assurance pour animaux en plus de leurs offres d’assurance auto et habitation, par exemple. Néanmoins, certains assureurs se spécialisent exclusivement dans l’assurance animalière, comme Petsecure ou Pet+Us.

Force est de constater qu’il y en a effectivement pour tous les goûts un peu partout, allant d’une assurance mensuelle de base de moins de 25 $ couvrant seulement les accidents et avec une franchise de 100 $, à une couverture mensuelle des plus complète de plus de 140 $, qui inclut une protection pour les maladies, les accidents, en plus de couvrir les thérapies comportementales, par exemple. À noter que de façon générale plus l’animal assuré est âgé, plus la franchise annuelle augmente.

«Dans l’ensemble des polices d’assurance, les prix sont similaires, explique M. Pepin. Il vaut mieux sur un chien de qualité en partant avec une bonne [génétique], une bonne santé, un bon comportement. Parce que vous aurez beau prendre la meilleure assurance, si vous avez un animal qui est malade parce que vous l’avez acheté au coin de la rue d’un éleveur qui est juste un producteur de chien qui veut juste faire de l’argent, vous allez consommer beaucoup d’assurance, puis il va y avoir beaucoup de frais connexes.»

«Donc la réponse n’est pas universelle, ajoute M. Rioux. Je ne peux pas vous dire que tout le monde devrait prendre des assurances. C’est un peu du cas par cas, puis de faire face à la réalité. [Le truc], c’est de vraiment bien calculer avant l’adoption».

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