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QUAND LE SITE INTERNET DEVIENT LE QUATRIÈME MAGASIN

CÉLINE FABRIÈS

«Avec Internet, les clients peuvent se procurer tout ce qu’ils veulent à n’importe quel moment», fait valoir Louis Latulippe.

Ce fait qui sonne comme un mantra, Louis Latulippe et son frère François en ont parfaitement conscience lorsqu’ils deviennent propriétaires du Magasin Latulippe en 2004. «Au début des années 2000, on commence à investir sur le Web, mais ce n’est pas encore une priorité. C’est en 2015 que les choses ont véritablement évolué», explique-t-il.

L’entreprise doit faire face à une grande concurrence avec de nombreux magasins de plein air bien ancrés dans la région de Québec, mais aussi sur Internet avec le géant Amazon.

L’entreprise familiale doit donc avoir un site transactionnel efficace qui sera également un grand catalogue numérique. «Les gens regardent sur le site nos produits avant de venir en magasin. C’est notre image qui est véhiculée», souligne M. Latulippe.

Dans la même période, un second magasin voit le jour à Lévis. Un centre de distribution est également construit à quelques minutes du magasin historique situé dans Saint-Sauveur.

«Ce centre de distribution nous permet d’augmenter notre inventaire pour les deux magasins et de fournir rapidement notre clientèle pour les achats en ligne», relate-t-il.

LE MOIS OÙ TOUT BASCULE

En mars 2020, le premier ministre Legault annonce la mise sur pause du Québec en raison de la pandémie de COVID-19. Les magasins ferment. Ce jour-là, les frères Latulippe ont quelques sueurs froides alors qu’ils prévoient ouvrir leur troisième magasin, cette fois-ci à Trois-Rivières en juin (celui-ci ouvrira finalement en octobre 2020).

«En mars, c’est là qu’on a le plus d’inventaires. On reçoit le stock pour tous les magasins ainsi que pour le site Internet. On n’avait pas encore compris que les activités de loisirs seraient très populaires. On a pris peur», confie Louis Latulippe.

Mais privés de magasinage physique, les Québécois se tournent alors vers le commerce électronique pour acheter entre autres des produits de loisirs. «On a offert de gros rabais et le site Web a explosé et ce qu’on a perdu en fermant les magasins a été repris avec la vente en ligne.»

DES VENTES DANS TOUT LE CANADA

À la réouverture des magasins, les clients retournent dans leurs succursales favorites. Les opérations sur le Web diminuent un peu. Mais le site reste malgré tout très populaire.

«Une grande partie de notre clientèle regarde nos produits sur le site, puis ils viennent acheter en magasin. Ils aiment toucher et parler avec un conseiller», affirme-t-il.

Mais la grande force d’Internet, c’est qu’un client peut habiter n’importe où et acheter un produit dans un magasin qui n’est pas situé dans sa ville. Grâce à la magie du Web, l’entreprise de Québec est connue d’un bout à l’autre du pays.

«Avec Saint-Sauveur, Lévis et Trois-Rivières, le site Internet compte comme étant un quatrième magasin.»

De l’avis de Louis Latulippe, le commerce de détail devra relever bien des défis dans les prochaines années avec la pénurie de main-d’oeuvre.

«On est chanceux, on arrive encore à trouver du personnel pour nos magasins. Je suis d’ailleurs d’avis que les magasins physiques ont encore leur place, mais il va falloir les penser différemment si on veut continuer à croître», estime M. Latulippe qui analyse toutes les données venant du commerce électronique pour voir les endroits où il y a des percées afin d’éventuellement ouvrir un nouveau magasin.

AFFAIRES

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2022-08-13T07:00:00.0000000Z

2022-08-13T07:00:00.0000000Z

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