Jean-François Gosselin victime de la cancel culture

C’est devenu un sport national. Décortiquer les propos d’une personnalité publique pour y trouver un bout de phrase qui puisse être interprété péjorativement. En déplorant la plus grande difficulté de recrutement de femmes en politique, Jean-François Gosselin vient de subir un autre de ces plaquages vicieux dans la bande, lui pourtant un joueur de hockey aguerri.

Personnellement, je n’ai rien pour ou contre M. Gosselin. C’est un bon gars, avec qui j’ai travaillé durant un peu plus d’un an il y a de cela une vingtaine d’années, et avec qui je n’ai pas de relation. Mettons qu’il se souvient probablement de moi. Et depuis Lévis, en plus, de quoi je me mêle, n’est-ce pas? Loin de moi l’idée de prendre sa défense.

Ce qui m’horripile par contre, c’est que de banals propos qui font le constat d’une plus grande difficulté à recruter les femmes que les hommes en politique soient tout à coup qualifiés de sexistes. Bien sûr, le choix des mots aurait peut-être pu être plus songé et judicieux. Mais entre nous, quelle est la différence entre dire que les femmes sont plus difficiles à convaincre de s’impliquer en politique plutôt que de déplorer qu’elles n’y soient pas en aussi grand nombre que les hommes? Il me semble que les deux constats vont terriblement bien ensemble.

La cancel culture est un fléau. Nous devons la dénoncer et refuser catégoriquement d’entrer dans ce jeu d’adolescents attardés qui consiste à décortiquer les propos d’autrui afin d’y trouver une tournure de phrase qui puisse être interprétée autrement que la destinait l’intention du locuteur. Nous approchons d’une campagne électorale, il nous faut maintenant apprendre à «canceller» les adeptes de cette vilaine habitude. Autrement, il ne sera plus possible d’entendre que des banalités de la part de nos politiciens, évacuant tout débat sur des sujets qu’ils se refuseront désormais d’aborder, de peur d’être mal cités ou interprétés.