PEUT-ON Y FAIRE UNE SI BONNE AFFAIRE QUE ÇA? AU VOLANT

Peut-on faire une bonne affaire en achetant un véhicule lors d’un encan gouvernemental? Premier conseil : il ne faut pas être trop difficile.

Le second conseil qu’on pourrait aussi donner, c’est d’être accompagné par quelqu’un qui connaît la mécanique automobile, à moins que vous ayez cette habileté. Car la plupart des véhicules vus sur place en avril dernier ne démarraient même pas, car leur batterie 12 volts était à plat, en raison du temps passé en remisage ou au rancart. Bien sûr, les gens sur place peuvent survolter la batterie avec un chargeur, mais disons qu’il faut être tenace et vouloir vraiment acheter le véhicule.

Normalement prévus à la fin de septembre ou au début d’octobre, les prochains encans du Centre d’acquisitions gouvernementales (CAG) seront reportés un peu plus tard à l’automne. Ceci est dû en raison des élections provinciales qui auront lieu cet automne. Durant cette période, toute publicité gouvernementale est suspendue. Il est alors impossible pour le CAG de publiciser la tenue des encans.

Tenus à raison de sept fois par année — soit quatre au printemps et trois à l’automne —, les encans «ne sont pas à date fixe», selon Philippe Savard, directeur de la disposition des biens au CAG. «On va statuer selon le nombre de véhicules qu’il y aura à offrir. Normalement, on en prévoit toujours un vers septembre-octobre, octobre-novembre et des derniers en novembre-décembre», dit-il. En juin dernier, il devait en avoir un. Mais en raison du contexte de pénurie de véhicules neufs, ces encans ont été reportés à plus tard.

PROVENANCE

D’où viennent ces véhicules? La plupart viennent de ceux qui ont une entente avec le CAG. Généralement, il s’agit de ministères et d’organismes gouvernementaux.

«Il y a bien sûr les véhicules excédentaires du gouvernement du Québec. Ensuite, on a des véhicules provenant des municipalités, avec qui nous avons des ententes de service. Il y a des véhicules qui sont des biens saisis, par exemple par la Société de l’assurance automobile du Québec [SAAQ] ou par le Directeur des poursuites criminelles et pénales», répond Josée Forgues, conseillère stratégique à la Direction de la disposition des biens au CAG.

Mais qui achète des véhicules aux encans gouvernementaux? «C’est beaucoup Monsieur et Madame Tout-le-monde...» enchaîne Mme Forgues. «Le processus est ouvert à tous. Il n’y a pas de restriction là-dessus. Oui, il va y avoir des gens qui sont des recycleurs. Mais on fait de la publicité afin que tout le monde puisse avoir accès à ces ventes-là», ajoute M. Savard. «Tout le monde peut venir, mais effectivement, un consommateur averti en vaut deux.»

INSPECTION MÉCANIQUE

Dans la plupart des véhicules vus en avril, plusieurs avaient la mention «inspection mécanique obligatoire». «Ça va dépendre de plusieurs facteurs au niveau du statut avec la SAAQ. Le véhicule peut avoir des défectuosités majeures qui justifient le statut de “mis au rancart” et qui va nécessiter une inspection mécanique pour l’immatriculer», précise M. Savard. Si le véhicule est simplement «remisé», un transit (immatriculation temporaire) peut être délivré pour le véhicule.

Lorsqu’une inspection mécanique est requise, les acheteurs doivent faire remorquer le véhicule vers un atelier de mécanique mandataire de la SAAQ pour faire l’inspection avant d’immatriculer le véhicule.

Et «ce sont des ventes “tel quel”, des ventes finales, rappelle M. Savard. Ça fait aussi partie du “plaisir” de faire affaire avec un encan...»

EN LIGNE SEULEMENT

Bien qu’on puisse inspecter les véhicules avant les enchères, celles-ci se font en ligne seulement, un samedi.

«C’est en raison de la COVID. Par contre, juste avant la COVID, on avait l’encan simultanément sur place et en ligne. Là, on est juste en ligne en raison des mesures sanitaires qu’on devait prendre», explique Mme Forgues. «Et puis, depuis la COVID, tous les encans se font exclusivement en ligne. Mais on vise de revenir en ligne et en présentiel.»

Ouvrir les encans en ligne a permis de rejoindre plus de gens en région, conclut-elle.