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LE TOUR DU LAC EN VÉLO À MAINS

Vincent Boily souhaite soutenir financièrement trois athlètes paralympiques

MICKAEL MEUNIER mmeunier@lequotidien.com

Faire le tour du lac Saint-Jean en vélo à mains pour amasser des fonds pour la cause paralympique. Voilà la mission que s’est donnée le para-athlète Vincent Boily. Le Jeannois prendra la piste samedi, vers 7 h, aux abords de la marina de la Dam-en-Terre, avec l’intention de compléter sa route en début de soirée, vers 18h.

«J’essaie de faire rayonner le monde paralympique du mieux que je peux, parce qu’il y a un crucial manque de fonds dans le milieu. Je suis bien placé pour le savoir. Tout l’argent amassé avec cet événement-là sera partagé à trois athlètes paralympiques préalablement choisis», raconte l’instigateur de cette collecte de fonds.

L’HISTOIRE DE VINCENT

À l’hiver 2017, après avoir connu un excellent début de saison avec les Vikings de Saint-Eustache, dans la Ligue de hockey midget AAA du Québec, Vincent atteint enfin son objectif. Il signe un contrat dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ) avec l’Océanic de Rimouski. Ses efforts et son travail acharné sont récompensés.

Quelques jours seulement après avoir signé son entente, alors qu’il pilote sa motoneige dans un sentier couvert de neige, Vincent perd le contrôle du véhicule et un grave accident en résulte.

Quatre interventions chirurgicales sont nécessaires dès son arrivée à l’hôpital, lesquelles laissent des séquelles importantes et permanentes à sa moelle épinière, entre autres.

Il perd ainsi les capacités de jouer en LHJMQ. Mais il ne se laisse pas décourager.

Sportif dans l’âme, le passionné de hockey amorce une transition vers un nouvel objectif : représenter son pays aux Jeux paralympiques d’hiver en hockey-luge. «Pour moi, le hockey-luge, c’était un choix logique. La transition a été naturelle. J’ai retrouvé ma passion, mon sport, mais joué différemment», explique-t-il dans une capsule vidéo diffusée sur les réseaux sociaux.

De ce dépassement de soi et de la découverte d’un intérêt pour le vélo à mains naît une seconde ambition : représenter également son pays aux Jeux d’été, grâce à cette nouvelle discipline dans sa vie d’athlète.

«Mon accident n’a fait que dévier la route que je m’étais fixée. Je veux accomplir de grandes choses et je sais que ma tête et mon corps sont avec moi dans ces projets», affirme-t-il.

UN PROJET BIEN FICELÉ

Le tour du lac Saint-Jean en vélo à mains de Vincent Boily est fin prêt, planifié minutieusement pour que l’événement soit une réussite sur toute la ligne. «J’ai organisé ça de mon côté, au départ, mais j’ai ensuite eu du soutien des clubs de vélo de Dolbeau et d’Alma dans le projet et de bien d’autres partenaires.»

L’itinéraire prévoit un départ à 7h, de la marina de la Dam-enTerre, à Alma. Ensuite, 38 kilomètres plus loin, un court arrêt à l’Île du Repos de Péribonka, vers 8h30, marquera la deuxième étape du parcours. Environ une heure et demie plus tard, lui et les cyclistes qui l’accompagneront s’arrêteront de nouveau, après avoir atteint Sainte-Jeanne d’Arc.

Le groupe poursuivra sa route vers Dolbeau-Misstassini, où des membres du club cycliste de l’endroit se joindront au peloton, jusqu’à Saint-Félicien, où aura lieu le dîner, préparé par L’Exode Café d’Alma, à 13h.

L’après-midi de vélo ne sera pas de tout repos, alors que se succéderont plusieurs segments entrecoupés de courtes pauses à Roberval, à Desbiens et à SaintGédéon, afin que la boucle soit complétée au point de départ, la Dam-en-Terre, entre 17h et 18h.

Plusieurs commanditaires ont assuré une participation financière au projet et Vincent Boily espère pouvoir remettre un maximum d’argent aux trois para-athlètes, dont l’identité n’a pas été dévoilée.

«Je m’attends à atteindre la somme de 3500 $, en comptant les dons individuels et les commandites. Cette somme-là va s’ajouter à 1500 $ que j’avais aussi récoltés avec la tenue d’une soirée festive, cette année. Ce sera donc 5000 $ répartis en trois pour la cause paralympique», confirme l’athlète.

UNE PRÉPARATION IMPORTANTE

Les semaines du natif d’Alma s’avèrent très chargées pour accomplir son objectif de représenter le Canada autant en handbike qu’en hockey-luge, aux Jeux paralympiques. «J’ai deux séances sur la glace, deux entraînements au gym et deux sessions de vélo chaque semaine», atteste-t-il.

«Ce qui est bien, c’est que les mêmes muscles sont sollicités au hockey et en handbike. Il y a peutêtre quelques petits ajustements d’un sport à l’autre, mais rien de majeur. Je suis sensiblement le même plan», poursuit Vincent Boily.

C’est plutôt en ce qui a trait à la capacité aérobique qu’un changement de cap à l’entraînement s’est opéré dans les dernières semaines, en vue de l’événement de samedi. «Pour le cardio, j’ai travaillé beaucoup plus sur le volume qu’en intensité. Concrètement, j’en faisais plus longtemps, mais plus lentement.»

UN AUTRE DÉFI L’AN PROCHAIN

L’athlète d’élite est persuadé qu’il saura livrer une excellente performance pour sa première tentative du tour du lac en vélo à mains. «Je suis extrêmement confiant. J’ai, par le passé, fait de longues distances à plusieurs reprises. Deux fois 100 kilomètres, pour des événements scolaires, et un 150 kilomètres. Je vais être bien entouré. Ça va bien se passer!»

Il n’est toutefois pas question pour Vincent Boily de s’arrêter là. L’Almatois vise déjà quelque chose de plus spectaculaire pour l’été 2023.

«L’an prochain, ça va être la traversée du Canada. Je commence déjà à planifier ça, parce que c’est de la job. Une chose à la fois, mais je suis certain que c’est réalisable», conclut-il.

MAG SPORTS

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2022-08-13T07:00:00.0000000Z

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