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LA LENTE CROISSANCE DE LA LIGUE ÉLITE CANADIENNE

SYLVAIN ST-LAURENT sstlaurent@ledroit.com

La Ligue élite canadienne de basketball (CEBL) est sur le point de conclure sa quatrième campagne. En tout, 10 équipes ont pris part aux activités durant l’été 2022.

Dans neuf mois, lorsque la saison 2023 débutera, on comptera toujours une dizaine d’équipes en lice.

Ça ne veut pas dire que toutes les équipes actuelles seront de retour.

Le commissaire du circuit, Mike Morreale, patine habilement quand on lui pose la question.

«Je vous assure qu’il y aura 10 équipes dans notre ligue l’an prochain. Il pourrait même y en avoir plus. Je ne veux pas trop dévoiler mon jeu. Je peux vous assurer que nous ne sommes pas dans une phase de décroissance», a déclaré l’homme qui se trouve à Ottawa, ville hôtesse de la fin de semaine du Championnat de la CEBL.

Quand nous avons insisté, M. Morreale a simplement répondu que le temps est mal choisi pour discuter d’éventuels déménagements. «Nous évaluons constamment les choses. En ce moment, nous voulons nous concentrer sur les dernières parties qui restent à jouer durant la saison 2022. Quand le trophée sera remis, nous pourrons commencer à penser à l’an prochain», a-t-il dit.

La CEBL a connu un succès relativement modeste en 2022. La direction du circuit estime qu’en moyenne, 2000 spectateurs ont assisté aux matchs de saison régulière.

L’Alliance de Montréal a connu un beau succès lors de sa première saison à l’Auditorium de Verdun. Toutes les équipes de la ligue n’ont pas été aussi performantes.

WINNIPEG, CALGARY, QUÉBEC?

Le commissaire Morreale se donne quand même le droit de rêver quand il pense à l’avenir. Il rêve d’expansion dans quelques grands marchés. Calgary et Winnipeg arrivent en tête de liste. La présence de ces deux métropoles permettrait de réduire les frais de déplacement des trois formations qui existent présentement dans l’ouest du pays.

Le marché de la Vieille Capitale l’intéresse beaucoup, aussi.

«Nous discutons avec des gens de la région de Québec depuis déjà un bon bout de temps», rappelle-t-il.

«Avant l’arrivée de l’Alliance, le Québec au grand complet était mal servi en matière de basket. Même si la province n’avait pas de club professionnel, elle parvenait quand même à produire quelquesuns des joueurs les plus talentueux au pays. Vous avez tous vu à quel point les gens de Montréal ont adopté leur équipe. Nous sommes convaincus que la réception serait similaire à Québec. En plus, la rivalité pourrait donner un sérieux coup de pouce à toute la ligue...»

M. Morreale connaît plutôt bien le monde du sport professionnel au Canada. Il a d’abord fait carrière en tant que joueur de football. Durant sa carrière de 12 ans dans la Ligue canadienne, il a remporté la Coupe Grey en 1996 ainsi qu’en 1999. Il a mérité le titre de joueur canadien par excellence, à travers le pays, en 1998.

Lorsqu’il a choisi d’accrocher ses crampons, il a continué à s’impliquer auprès de l’Asssociation des joueurs de la LCF pendant huit années.

Il affirme aujourd’hui avec fierté qu’il se retrouve aux commandes du plus grand circuit sportif professionnel exclusivement canadien.

«Quand je fais cette affirmation, je parle strictement du nombre d’équipes. Nous avons toujours l’opportunité de grandir. D’autres ligues attirent plus de spectateurs. Nous pourrions obtenir de meilleurs contrats avec les diffuseurs. Nous pourrions tisser d’autres liens avec d’importants commanditaires. Tout cela viendra avec le temps. Pour l’instant, on s’installe.»

Dans cinq ans, M. Morreale croit que sa ligue pourrait compter une quinzaine de formations et compterait trois divisions.

LES NOUVEAUX CANADIENS ET LES JEUNES

En 2019, lorsque la CEBL a lancé ses activités, le basketball surfait sur une forte vague de popularité. Le sport était porté par les Raptors de Toronto, qui venaient de remporter le championnat des séries éliminatoires dans la NBA.

La COVID-19 a un peu ralenti les choses.

Mike Morreale persiste à croire que le basket est le sport qui pourrait connaître la plus forte croissance durant la prochaine décennie au Canada. «Je le vois à plusieurs niveaux. Le basket, un peu comme le soccer, est un sport qui nous permet de rejoindre les nouveaux arrivants. Le Canada est un pays inclusif. Nous accueillons des milliers d’immigrants et ça ne risque pas de changer. Le basket est un sport que les nouveaux arrivants connaissent. C’est un sport qui est pratiqué partout sur la planète.»

Ici, au Canada, le sport a petit cachet cool. D’ailleurs, même si la CEBL demeure un circuit relativement mineur, des célébrités du monde du sport et du spectacle ont assisté à des matchs cet été.

L’artiste Drake, le sprinteur Andre De Grasse et les vedettes de la NBA Tacko Fall, Lugentz Dort et Chris Boucher ont été vus dans les arénas canadiens en 2022.

«Dans cinq ans, je crois que nous pourrions avoir une bonne ligue de 15 équipes, et nos équipes pourraient jouer entre 24 et 28 matchs par saison. Nos activités vont se concentrer l’été, ce qui nous permettra de continuer d’attirer des joueurs de qualité. Je crois sincèrement que nous pourrions un jour nous retrouver parmi les cinq meilleures ligues au monde qui jouent selon les règles de la FIBA. Les Australiens et les Français connaissent du succès sur la scène internationale parce que le basket est solidement implanté sur leurs territoires. Grâce à notre ligue, les Canadiens pourraient un jour connaître le même sort.»

MAG SPORTS

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2022-08-13T07:00:00.0000000Z

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