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CES RARES ET INESTIMABLES TECHNICIENS

ISABEL AUTHIER isabel.authier@lavoixdelest.ca

Si les grands événements musicaux n’ont plus à se plier à autant de restrictions sanitaires, les relents de la pandémie se font toujours sentir. À commencer par la pénurie de main-d’oeuvre, qui n’épargne pas le Festival international de la chanson de Granby (FICG).

Avec des dizaines de spectacles tenus en août tant à l’extérieur que dans divers lieux de diffusion, dont la grande salle du Palace de Granby, la recherche de techniciens représente un défi de tous les instants.

«Le parc humain de techniciens a baissé entre 35 % et 40 % depuis deux ans. C’est épouvantable», admet le directeur de la programmation du Festival, Érick-Louis Champagne.

«Et ça, c’est si personne n’est malade. Alors, on porte nos masques!», renchérit la directrice générale par intérim, Geneviève Côté.

Cette année, l’ampleur et la durée du FICG commandent en effet beaucoup de personnel technique à la sonorisation et à l’éclairage, notamment. Or, la situation de plusieurs salariés de ce domaine a changé durant la pandémie. Le long hiatus dans le milieu du spectacle les a forcés à aller voir ailleurs, à réorienter leur vie professionnelle dans d’autres domaines. Résultat : les événements s’arrachent ceux qui sont restés.

M. Champagne assure qu’il a pour l’instant les ressources dont il a besoin. Mais l’incertitude est bien présente. Lorsque le concepteur éclairagiste habituel n’est plus là pour faire équipe avec le metteur en scène des spectacles du grand concours, on comprend que quelques sueurs froides puissent être au rendez-vous.

La solution : élargir la recherche de techniciens à l’ensemble du Québec. «Mais il faut comprendre que la situation est la même pour tous les événements, alors il faut se coordonner entre nous quand on les embauche», fait remarquer Mme Côté.

Bien que les techniciens aient, par la force des choses, haussé leurs tarifs, Érick-Louis Champagne estime que les salaires «demeurent humains».

Mais l’autre facteur «humain» qui entre maintenant dans l’équation, ajoute-t-il, c’est le risque d’épuisement de ces pigistes sursollicités. «Ils ne veulent pas se brûler.»

«L’un d’eux m’a dit qu’il ne pouvait pas venir nous aider, car il était arrivé à un point où il devait prendre des vacances. C’est quelque chose qu’ils ont appris durant la COVID, car ils ont vu des amis tomber au combat», glisse Mme Côté en faisant allusion à la vague de suicides qui a déferlé parmi ce corps de métier au cours de la pandémie.

«C’est une fraternité, les techs. Je dis souvent que ce sont toujours les premiers arrivés et les derniers partis lors d’un spectacle. Leur travail est important!»

ARTS

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2022-08-13T07:00:00.0000000Z

2022-08-13T07:00:00.0000000Z

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