DANS LES SOULIERS DE MARC-AURÈLE FORTIN

De sa galerie de la rue Saint-Jean-Baptiste à Baie-Saint-Paul, Frédérick Ouellet a des points de vue qui ressemblent à des tableaux de Marc-Aurèle Fortin. Inspiré par cette idée, il a entraîné deux de ses confrères sur les traces de celui qu’on surnommait le peintre à bicyclette.

Pierre Bouchard, Jimmy Perron et lui-même sont ainsi partis sur les routes du Québec, à la recherche des paysages qui ont inspiré les immenses ormes, les villages à flanc de montagne et les champs irisés de traits de couleurs intenses.

Ils se sont rendus à Sainte-Rose, la ville natale de Fortin, ce printemps. «Comme un groupe de musique, commente Pierre Bouchard. Le genre de roadtrip qu’on ne fait pas souvent quand on est peintre.»

Établi à Baie-Saint-Paul depuis quatre ans, l’ancien résident du quartier Saint-Roch puise encore aux techniques du graffiti et du street art.

Outre l’ours emblématique de son personnage Newjoecool, bons nombres d’oiseaux et de poissons sont apparus sous sa main au fil du temps. Il semblait naturel que les paysages rejoignent le bestiaire qui peuple depuis longtemps son imagerie.

Des mots fluorescents se répètent pour former des nuages stylisés dans un vaste ciel. «Percé» apparaît en grosses lettres au-dessus d’une collection de petites maisons. En digne fils illégitime de Marc-Aurèle Fortin, l’artiste a interprété le paysage à sa manière, avec un enthousiasme libre et contagieux.

Le constat est tout aussi vrai pour Frédérick Ouellet, qui s’est éclaté avec les motifs lignés ou à pois et qui s’amuse dans des teintes qui vont du rose barbe à papa au vert paon.

Jimmy Perron, originaire de L’Isle-aux-Coudres, croisait Jean-Paul Lemieux au dépanneur de son père lorsqu’il était enfant. Maintenant établi à Sainte-Anne-des-Monts, il a profité de la bienheureuse influence d’un autre grand peintre pour mener toutes sortes d’expérimentations techniques, tant en gravure qu’en peinture.

Les univers des trois peintres de Charlevoix cohabitent au Carrefour culturel Paul-Médéric de Baie-Saint-Paul, égayés par quelques éléments scénographiques qui attirent l’attention. Trois bicyclettes d’époque, représentant le trio, un vélo apparu dans un documentaire de Radio-Québec (devenu aujourd’hui Télé-Québec) sur Marc-Aurèle Fortin et plusieurs chevalets évoquent les joies de peindre en vagabondant en nature.

Sur les traces de Marc-Aurèle Fortin est présentée à Baie-Saint-Paul jusqu’au 11 septembre.

À la Papeterie Saint-Gilles à Saint-Joseph-de-la-Rive, un second volet de cette aventure regroupant des oeuvres sur papier est présenté jusqu’au 29 août.