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DANSE : PERCÉE EN EUROPE POUR ALAN LAKE

Le cri des méduses du chorégraphe Alan Lake présenté en Belgique

VICTORIA BARIL vbaril@lesoleil.com

Une fusion de danse et d’art visuel, voilà l’intrigante proposition du chorégraphe Alan Lake avec son spectacle Le cri

des méduses, qui sera présenté en Belgique le 18 août, une première à l’extérieur du pays pour la compagnie québécoise de danse contemporaine.

La compagnie de danse Alan Lake Factori(e) a enfin quitté le Québec pour la Belgique en vue de sa participation au Brigittines International Festival.

La formation devait s’y produire en août 2020, puis en 2021, mais le voyage a été annulé à deux reprises en raison de la pandémie.

Cette fois-ci, c’est la bonne! «On est chanceux, parce que le programmateur belge a maintenu son entente et son désir à ce qu’on vienne», se réjouit Alan Lake, chorégraphe et fondateur d’Alan Lake Factori(e).

Le chorégraphe de 45 ans a plusieurs cordes à son arc. Se décrivant comme un artiste pluridisciplinaire, il aime brouiller les frontières entre les disciplines artistiques.

Dans ses oeuvres, «danse, art visuel, cinéma et théâtre d’images» se font écho. Alan Lake commence souvent son processus créatif par «la recherche d’un théâtre d’images, d’un côté plus pictural, art visuel».

Par la suite, il incorpore des mouvements et les disciplines finissent par se fondre l’une dans l’autre.

La recherche est également une partie importante des créations d’Alan Lake. «Des fois, ce sont des recherches très techniques, comme des pyramides humaines. Comment ces humains pourraient créer un monument, et ensuite comment ce monument se défait?» cite-t-il en exemple.

UNE IMPORTANTE PRÉPARATION

Le voyage en Belgique de la compagnie Alan Lake Factori(e) est possible grâce à une subvention de la Ville de Québec, du Conseil des arts du Canada et du conseil arts et lettres du Québec.

«Dans le cadre du programme de villes partenaires QuébecBruxelles, la Ville de Québec a offert son soutien pour la tournée», explique le chorégraphe.

Un tel voyage demande une importante préparation, notamment en raison des décors imposants de la pièce. «Ces décors partent par cargo bateau», raconte Alan Lake.

«Normalement, les répétitions se font proches du départ d’une tournée, mais là, on l’a fait en amont en juin, parce que le cargo partait et ça prenait six semaines de transport.»

Les artistes ont dû répéter en juin afin de se «réapproprier la gestuelle et être en contact avec le décor», la pièce n’ayant pas été présentée depuis la pandémie.

Le 8 août, les neuf danseurs se sont réunis à nouveau pour trois jours de répétitions sans décor, avant de partir vers l’Europe le 11 août. Rendue sur place, la compagnie a dû «réécrire un peu l’oeuvre» pour s’adapter au théâtre des Brigittines, un théâtre non conventionnel qui a été construit dans une chapelle.

LE CRI DES MÉDUSES

Le spectacle qui sera présenté en Belgique est, dit le chorégraphe, une inspiration très rapprochée du tableau de Théodore Géricault, Le radeau de la méduse, qui illustre une frégate s’étant échouée sur les côtes africaines dans les années 1800.

Alan Lake considère que cette oeuvre est toujours d’actualité, notamment en raison de la crise migratoire. Il compare les images des boat people à des «radeaux de la méduse modernes». Selon lui, cet aspect va résonner chez les Européens.

Alan Lake se considère comme un «symboliste». «Je prends les symboles, les signes et je les agence ensemble. Je les additionne avec du mouvement de danse contemporaine. J’appelle ça aussi du théâtre d’images. Parfois on est dans le mouvement, on retourne dans un théâtre silencieux, mais qui met en scène des symboles. Tous ces symboles, j’ai l’impression qu’ils auront un impact en Belgique différemment. Mais, en même temps, c’est universel ces symboles-là.»

ET APRÈS?

À son retour de la Belgique, Alan Lake entend se plonger dans un nouveau processus créatif, jusqu’à l’hiver. En janvier 2023, Le cri des méduses part à Vancouver, à Calgary, aux États-Unis et au Mexique. Une tournée nord-américaine qui était, elle aussi, prévue en 2020 et qui peut enfin se concrétiser. À l’automne 2023, la compagnie renouera avec le public québécois en présentant à travers la province son plus récent spectacle, L’effritement des parades.

LE MAG

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2022-08-13T07:00:00.0000000Z

2022-08-13T07:00:00.0000000Z

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