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360 DEGRÉS SUR LE TOURNAGE DE BOIS

PHILIPPE CHABOT pchabot@lesoleil.com

De l’Égypte antique jusqu’à aujourd’hui, le bois continue de faire battre le coeur de milliers d’artisans qui sont tombés sous son charme. Au fil des siècles, de nombreuses techniques artisanales se sont perdues en chemin. Toutefois, l’une d’entre elles a su résister à l’épreuve du temps, le tournage de bois.

Le tournage de bois perdure encore grâce à des passionnés, comme Yves Huard et Annie Choquette. Ces deux artisans, aux parcours différents, ont un point en commun, l’amour du bois. «Je suis une chercheuse de beauté et la matière dont je suis amoureuse est le bois. Le bois c’est vivant, c’est fort et c’est beau. On arrive à atteindre des choses célestes», déclare fougueusement Mme Choquette.

Cette technique ancestrale consiste à tailler le bois, à l’aide de couteaux plats ou ronds, alors que celui-ci tourne sur lui-même. Les artisans arrivent à créer des formes arrondies et de jouer avec les rondeurs. Cet art peut également être marié avec d’autres techniques afin de fignoler les objets.

Le tourneur de bois Yves Huard se donne à la création de crayons exclusifs faits à la main. Il croit que sa touche personnelle fait le charme de l’objet. Il ajoute aussi qu’il s’exige la perfection, ce qui transparaît dans le fini de ses oeuvres.

De son côté, Annie Choquette réalise un large éventail d’objets de toute sorte, de la boîte cloche jusqu’au petit bol en passant par les toupies. Elle colore la plupart de ses objets pour leur donner un petit «punch» supplémentaire grâce à son expérience en tant que coloriste. À certains moments, elle est elle-même étonnée de faire de si belles créations.

Tout comme M. Huard, elle réalise aussi des objets antiques qui doivent être refaits à la main, tels

«Je suis une chercheuse de beauté et la matière dont je suis amoureuse est le bois. Le bois c’est vivant, c’est fort et c’est beau»

— Annie Choquette, artisane du bois

des barreaux uniques qui ne se retrouvent pas sur les tablettes des magasins.

DE L’ATTACHEMENT, DU TEMPS ET DE L’ARGENT

Annie Choquette a découvert le tournage de bois alors qu’elle réalisait une technique de sculpture à la Maison des métiers d’art de Québec. «J’ai vraiment accroché là-dessus, parce que j’ai toujours aimé le rond et la perfection. Je tends à la perfection et c’est une technique dans laquelle je peux m’épanouir.»

Par la suite, afin de continuer à parfaire ses connaissances, elle est allée chercher le savoir-faire de maîtres tourneurs québécois et même européens. Si bien qu’aujourd’hui, elle offre des classes à ceux qui souhaitent apprendre cet art. Mme Choquette remarque toutefois que la relève est bien mince.

Pour sa part, Yves Huard est un autodidacte. Son père tournait le bois, mais ne lui a jamais appris. «Je le voyais travailler, mais j’ai appris par moi-même. C’était de l’essai-erreur. Quand je dis «essaierreur», avant de réussir un crayon, j’en ai jeté pas mal», se souvient-il.

Au départ, il s’amusait à tourner le bois. De fil en aiguille, ce passetemps est devenu une petite entreprise. Cependant, M. Huard ne fait pas vraiment d’argent avec ses crayons. «Les produits sont dispendieux, ça coûte très cher acheter 50 bois différents à plusieurs reprises. En plus, les outils ne sont pas donnés non plus. Ce n’est pas un passe-temps très économique», explique-t-il.

Annie Choquette est du même avis, c’est un investissement d’argent et de temps également.

Outre le matériel, elle ajoute qu’il faut investir dans un atelier dans lequel elle passe énormément de temps à perfectionner son art. D’autant plus, elle croit qu’il faut un minimum de trois ans de pratique afin de maîtriser le tournage de bois. Ça demande donc du temps, beaucoup de temps.

Pour en voir davantage : Annie Choquette sur Facebook et AnnieToupie sur Etsy

Yves Huard : crayonslehuard.com

LE MAG

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2022-08-13T07:00:00.0000000Z

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