VENDRE UNE MAISON DE 230 ANS, ÇA SE PASSE COMMENT?

Avec ses pierres de taille apparentes et ses boiseries bleues, la maison Cantin, située à SaintRomuald, possède une histoire qui s’étale sur plus de 230 ans. Aujourd’hui en vente à la suite du décès de son propriétaire, la maison se démarque par son profil atypique.

La maison Cantin, construite en 1789, s’est retrouvée dans la famille Bélanger vers le milieu des années 1990. Un achat coup de coeur pour Laurent Bélanger, tombé amoureux de cette maison centenaire alors laissée à l’abandon par son précédent propriétaire, et qu’il a rachetée pour 120 000 $ à l’époque. «Il l’a rénové pendant des années en gardant son cachet particulier. C’était vraiment un projet d’une vie», se souvient sa fille, France Bélanger. Une fois la structure solidifiée, Laurent Bélanger a entamé les rénovations à l’intérieur de sa maison, choisissant les meubles avec soin pour ne pas altérer le cachet de la bâtisse, par ailleurs classée d’intérêt historique.

Mme Bélanger n’a pas trop le choix de se séparer de cette bâtisse, qui est dans la famille depuis près de 30 ans. «J’habite à Ottawa, je ne peux pas continuer d’entretenir cette maison sur le long terme», explique la propriétaire, qui a perdu son père il y a quelques semaines.

UNE MAISON DIFFICILE À VENDRE

Avant d’être rachetée, la maison avait frôlé la destruction. L’ancien propriétaire avait entamé les démarches auprès de la municipalité de Saint-Romuald pour faire disparaître le bâtiment et le remplacer par un bloc de six logements, selon Mme Bélanger.

Vendre une maison pluricentenaire n’est pas chose aisée, et la maison Cantin n’échappe pas à la règle. France Bélanger reconnaît volontiers que certains ameublements, comme la baignoire à pattes, sont «peu conviviales, mais mignons», mais participent au charme général de la maison.

Selon Mme Bélanger, le plus intéressant serait de louer la maison sur du long terme et de loger dans le loft contigu à la maison, puisqu’un règlement interdit la location sur du court terme. Plusieurs potentiels acheteurs ont déjà visité la maison lévisienne, sans grand succès pour le moment.

«On me dit qu’elle est magnifique, mais qu’ils préfèrent passer leur tour cette fois-ci», se désole la propriétaire, pour qui l’impossibilité de louer la maison sur Airbnb serait un frein à l’achat pour les potentiels investisseurs.

À LA RECHERCHE DE L’ACHETEUR IDÉAL

France Bélanger a une idée assez précise concernant le futur acheteur de sa maison. «Je cherche quelqu’un qui va avoir le même coup de coeur qu’a eu mon père il y a 30 ans», explique la propriétaire, qui verrait bien un jeune couple prendre possession de la maison pour de la location pour se construire un patrimoine sur le long terme tout en profitant de la proximité de Québec pour poursuivre leurs activités professionnelles.

La maison Cantin est mise en vente pour 438 000 $ par l’agence Re/Max.