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UN VENT DE CHANGEMENT AU BAS-SAINT-LAURENT ET AUX ÎLES?

JOHANNE FOURNIER Collaboration spéciale

À la lumière des chaudes luttes qui ont eu lieu tout au cours de la campagne électorale, il est permis de s’imaginer que le portrait de certaines circonscriptions du Bas-Saint-Laurent et de celle des Îles-de-la-Madeleine pourrait être bien différent au lendemain du 3 octobre.

La seule circonscription qui s’annonce acquise d’avance est celle de Matane-Matapédia, détenue par le député sortant. En marge de sa septième campagne, Pascal Bérubé jouit encore d’une très forte popularité.

MATANE-MATAPÉDIA

Si l’on se fie à la dernière projection de Qc125 de vendredi, Pascal Bérubé a 99 % de chance d’être élu en récoltant 62 % des votes. Selon certains experts, il pourrait aussi bien être le seul député du Parti québécois (PQ) à siéger au Salon bleu le 4 octobre. Quoi qu’il en soit, le candidat, qui est aussi connu partout au Québec que dans sa circonscription, ne sous-estime pas ses adversaires. Avec un taux de 92 % de satisfaction au début de la campagne, selon un sondage Léger, il n’a rien tenu pour acquis afin de conserver son château fort. Peutêtre garde-t-il en tête sa première campagne pour l’élection de 2003, alors qu’il avait perdu par 33 voix?

Tout au long de la campagne, il a martelé l’importance du sentiment d’appartenance. Outre la candidate de Québec solidaire (QS), MariePhare Boucher qui habite La Mitis, M. Bérubé a rappelé qu’il est né et qu’il vit à Matane, tandis que les candidats du Parti libéral du Québec (PLQ), du Parti conservateur du Québec (PCQ) et de la Coalition avenir Québec (CAQ) résident à l’extérieur de la région. Notons toutefois que s’il habite à Montréal, le candidat de la CAQ, Jean-Sébastien Barriault, est natif de la circonscription, plus précisément des Méchins, où il a même déjà été maire.

D’ailleurs, selon Qc125, le candidat caquiste se classerait bon deuxième avec 22 % des voix. Il pourrait respectivement être suivi de loin par Alexandre Leblanc du PCQ, MariePhare Boucher de QS et de Harley Lounsbury du PLQ, qui risquent tous de ramasser des miettes.

RIMOUSKI

Le château fort du Parti québécois dans Rimouski depuis 1994 est non seulement fragilisé, mais il pourrait bien s’écrouler au profit de la CAQ qui, selon la projection, a 83 % de probabilités de rentrer avec 39 % des voix, contre 32 % pour le PQ.

Mais comme la bataille est serrée, les deux favoris ne tiennent rien pour acquis. D’ailleurs, le candidat péquiste Samuel Ouellet, ancien attaché politique d’Harold LeBel devenu député indépendant après avoir été exclu du caucus du PQ pour une accusation d’agression sexuelle, entend bien se battre jusqu’au bout pour que Rimouski ne tourne pas au bleu pâle. En 2018, son ancien patron avait été réélu avec une confortable avance de 44 % des suffrages.

La candidate caquiste Maïté Blanchette-Vézina jouit d’une forte crédibilité. L’avocate de formation est l’ancienne mairesse de Sainte-Luce et a aussi occupé brièvement le poste de directrice générale de Centraide Bas-SaintLaurent. Carol-Ann Kack de QS a fait une remontée intéressante en se classant bonne troisième avec 15 % des intentions, suivie de Claude Laroche du PLQ avec 8 % et de Stéphanie Du Mesnil du PCQ avec 6 %.

ÎLES-DE-LA-MADELEINE

Aux Îles-de-la-Madeleine, rien n’est acquis non plus pour le Parti québécois, représenté par le député sortant Joël Arseneau qui, aux élections de 2018, avait été élu avec seulement 15 voix de majorité sur son adversaire libérale, Maryse Lapierre, qui avait exigé un recomptage judiciaire. La bataille s’avère encore une fois serrée, alors que l’ancien maire de la municipalité des Îles, Jonathan Lapierre, brigue le siège pour la CAQ. La lutte est particulièrement corsée, d’autant plus que les deux politiciens sont des adversaires de longue date, ayant déjà tous les deux croisé le fer à la course à la mairie des Îles. D’ailleurs, la projection de vendredi les place nez à nez avec 33 % des suffrages.

Mais comme il y a toujours eu un duel historique entre le PQ et le PLQ aux Îles-de-la-Madeleine, le candidat libéral Gil Thériault estime avoir de bonnes chances de l’emporter, tout comme le candidat de QS, Jean-Philippe Déraspe. Les deux hommes sont à égalité avec 15 % dans les projections de votes. Evan Leblanc du PCQ, dont les affiches électorales ne sont apparues que dimanche, au lendemain de l’ouragan Fiona, recueillerait seulement 5 % des voix.

RIVIÈRE-DU-LOUP-TÉMISCOUATA

Dans Rivière-du-Loup-Témiscouata, le député caquiste Denis Tardif, qui avait été exclu de son caucus au début de la pandémie pour un écart de conduite lié aux mesures sanitaires, en plus d’éprouver des problèmes de santé, ne sollicite pas un deuxième mandat. Ainsi, pour cette élection, la CAQ est représentée par Amélie Dionne, qui bénéficie d’une confortable avance de 43 % des intentions de vote.

Celle qui était l’attachée de presse de la ministre Caroline Proulx jusqu’au déclenchement de la campagne est suivie de très loin par le candidat libéral, l’économiste Louis Bellemare, avec 18 %. La conservatrice Louise Moreault, une conseillère en santé et sécurité, talonne le libéral avec 15 %. Les deux derniers dans les intentions de vote sont respectivement l’étudiant en science politique de 22 ans, Félix Rioux du PQ, avec 13 % des intentions et Myriam Lapointe-Gagnon de QS avec 10 %. La doctorante en psychologie s’est fait connaître du public en fondant le mouvement «Ma place au travail».

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