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GASPÉ : CHAQUE VOTE POURRAIT FAIRE LA DIFFÉRENCE

JEAN-PHILIPPE THIBEAULT Collaboration spéciale

Au moment de la dissolution du Salon bleu, la circonscription de Gaspé était l’un des derniers bastions péquistes alors que sept députés défendaient toujours les couleurs du parti fondé par René Lévesque.

Sur la rue et dans les chaumières, plusieurs y vont de leurs prédictions, mais bien malin celui qui saurait prédire avec certitude qui sera couronné gagnant dans une course qui s’annonce extrêmement serrée.

Dans le coin gauche, Méganne Perry Mélançon, députée sortante et candidate du Parti québécois pour une deuxième élection consécutive. En 2018, elle l’avait emporté par seulement 41 voix suite à un recomptage judiciaire en lien avec à une erreur dans la comptabilisation des données, qui avait initialement donné pour vainqueur le libéral Alexandre Boulay.

Celle qui fait partie du cercle restreint des députés de 35 ans et moins à l’Assemblée nationale — ils ne sont que 8 sur 125 — jouit d’une bonne réputation sur la colline parlementaire en ayant remporté le titre d’Étoile montante deux fois de suite en 2020 et 2021, selon un palmarès des pairs concocté par La Presse. Méganne Perry Mélançon s’est notamment démarquée dès le début de son mandat en se positionnant contre l’exploitation des hydrocarbures, alors que les avis sur la question étaient encore partagés. Dans Gaspé, le parti a été le plus actif médiatiquement. Suffisant pour que Méganne Perry Mélançon conserve son siège?

Dans le coin droit, le candidat caquiste Stéphane Sainte-Croix. En date de jeudi, Qc125 donnait une légère longueur d’avance à la CAQ avec une projection des intentions de vote de 33 %, contre 31 % pour le PQ. Bien connu dans le monde du tourisme à titre de chef d’escale pour les croisières internationales pendant 11 ans, puis comme directeur exécutif chez Destination Gaspé, Stéphane Sainte-Croix espère profiter de l’engouement de son parti pour déloger le PQ, qui détient la circonscription presque sans interruption depuis 1994, sauf pour un bref mandat du libéral Georges Mamelonet de 2008 à 2012.

Avec sa coéquipière Catherine Blouin dans Bonaventure, les deux candidats ont souvent parlé d’une même voix en prenant la parole conjointement pour faire mousser les engagements nationaux de la CAQ, sans trop se mouiller dans des promesses locales et régionales exclusives à la Gaspésie. Attaqué de toutes parts sur le bilan de son parti, Stéphane Sainte-Croix a, en langage de hockey, joué la trappe, défendant l’avance de son équipe en évitant les revirements coûteux tant pendant les débats que lors des points de presse.

BONNIER LE TROUBLE-FÊTE?

De son côté, le candidat Yv Bonnier chez Québec solidaire espère jouer les trouble-fête. Avec son précédent rôle de directeur régional de santé publique en Gaspésie, donc figure très médiatisée pendant la pandémie, l’homme de 72 ans veut brouiller les cartes. «Je crois qu’il y en aura plusieurs qui seront surpris», lance-t-il en sa qualité d’underdog. Le coporte-parole Gabriel NadeauDubois n’a d’ailleurs pas manqué de souligner au débat des chefs qu’il pourrait être demain matin son futur ministre de la Santé. Son expérience est indéniable et l’effort y est. Reste à savoir si le discours solidaire trouvera écho. Ce ne sera certainement pas faute d’avoir essayé.

Pour sa part, la machine libérale a eu de la difficulté à se mettre en branle en faisant connaître son candidat, Michel Marin, huit jours après le déclenchement des élections. Seul candidat habitant dans la MRC de la Haute-Gaspésie, ce dernier pourrait cependant faire le plein de votes dans le nord de la circonscription, où il est davantage connu comme militant de longue date et oeuvrant pour le Groupement forestier ShickShock depuis 30 ans. Son travail est apprécié, mais le faux départ pourrait venir le rattraper, même s’il juge avoir amplement rattrapé les autres joueurs.

Enfin, le candidat Pier-Luc Bouchard du Parti conservateur du Québec a été peu vu pendant la campagne, n’ayant pas pu se libérer de son emploi d’ambulancier et se contentant essentiellement de participer à quelques débats et de relayer les informations du parti sur les réseaux sociaux. Sa candidature aura le mérite de prendre le pouls de la réception des idées conservatrices dans Gaspé.

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