L’HISTOIRE AFFOLANTE DE L’AUTO VOLANTE

Le problème de l’auto volante, c’est que tout le monde a l’impression de la connaître. Avant même de l’avoir aperçue. Un peu comme si vous voyiez soudain le monstre du Loch Ness. Tout compte fait, on peut parier que vous seriez un peu déçu. L’animal serait toujours plus vert que prévu. Plus poilu. Ou avec un peu trop de morve jaune fluo qui lui coule du nez.

Dès les années 30, les médias diffusaient des images d’autos volantes en forme d’obus. Ou de libellule. Plus tard, dans les années 50, on rêvait d’automobiles volantes ressemblant à la Batmobile. Les dessins les plus délirants imaginaient déjà des aller-retour dans l’espace, grâce à des piles atomiques. On connaît la suite…

Aujourd’hui, les voitures volantes s’appellent AirCar, Skydrive ou Switchblade. Mais la plupart ressemblent à de petits jets privés, qu’on aurait équipés d’ailes pliables. Des joujoux hors de prix qui sont encore loin de s’envoler instantanément, rien qu’en actionnant un bouton, comme dans les films de science-fiction.

Si ma mémoire est bonne, même la modeste Delorean de «Doc» décollait en quelques secondes, dans les films Retour vers le futur?

Restons sérieux. L’an dernier, la banque Morgan Stanley a prédit que le marché de l’auto volante atteindra plus de 1500 milliards $ en 2040. On verra bien. En attendant, l’auto volante n’en a pas fini avec le jeu des comparaisons. Ces jours-ci, par exemple, on dévoilait le prototype de la Aerwins, une sorte de moto volante. Et aussitôt, les journalistes et les internautes l’ont comparée aux engins des films Star Wars et Dune.

On n’en sort pas. Le problème de l’auto volante, c’est qu’on jurerait qu’elle a déjà trop de passé.