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MILEY PAS SURPRIS DE SON ANCIEN ÉLÈVE

Même s’il a dirigé Aaron Judge dans l’une des séquences les plus difficiles de sa carrière, le gérant Dave Miley n’est pas surpris du tout de voir son ancien élève frapper à la porte de l’histoire après être devenu mercredi le cinquième joueur des ligues majeures à claquer plus de 60 coups de circuit en une saison.

Le voltigeur des Yankees avait commencé la saison 2015 en tant que 53e espoir des ligues majeures, frappant 12 circuits et 16 doubles en 63 matchs avec le Thunder de Trenton, la filiale AA des Bombardiers du Bronx. L’organisation a donc décidé de faire gravir un échelon à Judge et l’athlète de 23 ans a abouti dans l’escarcelle de Miley avec les RailRiders de Scranton/Wilkes-Barre (AAA).

«Comment te dire? Il a eu un peu de difficulté. Ses statistiques étaient loin d’être extraordinaires quand il est arrivé avec nous», raconte Miley en entrevue avec Le Soleil à propos de son ex-protégé qui n’avait frappé que pour une moyenne au bâton de .224 avec une moyenne de présence sur les buts de .308 à sa première rencontre avec les lanceurs de niveau AAA.

L’AIDE DE THAMES

«Cependant, il a fini par se mettre en marche. Il est qui il est!», ajoute-t-il, ne manquant pas de souligner l’apport important de l’ancien entraîneur des frappeurs des RailRiders et des Yankees Marcus Thames. Celuici occupe dorénavant les mêmes fonctions avec les Marlins de Miami et a joué un rôle crucial dans la progression de Judge.

«Notre département de dépistage avait vu quelque chose en Judge et l’avait repêché avec le 32e choix de la première ronde en 2013, mais Marcus a vraiment fait tout un travail avec lui pour l’aider à devenir le frappeur qu’il est aujourd’hui», poursuit Miley en vantant aussi l’éthique de travail irréprochable du voltigeur de 30 ans.

«Aaron, c’est le gars qui chaque jour continue d’essayer de devenir meilleur, toujours meilleur. On le voyait à l’époque qu’il avait le désir d’aller loin et que le ciel était la limite pour lui. Ce que certaines personnes n’avaient pas compris cependant, c’est qu’Aaron avait aussi déjà de grandes qualités de leader.»

Judge était un leader non pas en prenant la parole dans le vestiaire, mais bien en amenant naturellement ses coéquipiers à le suivre par sa façon de se préparer et de jouer. «Il avait sa façon à lui de mener par l’exemple», indique Miley en revenant sur les difficultés d’adaptation de Judge à son arrivée au niveau AAA.

«Il venait nous voir pour avoir un coup de main. Chaque jour, il entrait dans le vestiaire, toujours avec le même sourire, toujours avec le même désir de s’améliorer. Aaron n’a pas changé du tout depuis ces annéeslà», signale son ancien gérant.

COMME GRIFFEY JR.

Au moment où Le Soleil s’est entretenu avec Miley, Judge n’avait pas encore frappé son 61e circuit. «Il va en frapper 61 et peut-être plus. Je sais qu’il adorerait égaler le record à New York, mais je sais aussi qu’il sera heureux s’il le fait à Toronto ce soir. Personne ne pouvait imaginer qu’il atteigne une telle marque, mais, en même temps, personne n’est vraiment surpris en raison de la façon dont Aaron se présentait. C’est vraiment un talent générationnel.»

Miley sait de quoi il parle puisque quand il a dirigé les Reds de Cincinnati de 2003 à 2005, il avait dans son coffre à outils un certain Ken Griffey Jr. «Aaron est le même genre de gars que Ken. Les deux ont toujours pris l’entraînement au bâton très au sérieux, tu les vois toujours dans la cage des frappeurs même s’ils sont parmi les meilleurs cogneurs des majeures», poursuit-il, impressionné également par les qualités athlétiques de Judge. «Il ne faut jamais oublier qu’on parle d’un gars de 6 pieds 7 pouces qui joue très souvent au champ centre.»

D’après Dave Miley, la marque de Maris ne sera d’ailleurs probablement pas la seule que Judge menacera durant sa carrière. «Aaron ne s’arrêtera pas là. Touchons du bois pour qu’il demeure en santé, mais si c’est le cas, tout est possible. Il se prépare à battre le record de Roger Maris, et vous savez combien de grands joueurs sont passés chez les Yankees depuis cette époque sans jamais l’égaler», poursuit celui qui avoue suivre de près les exploits de Judge. «Comment ne pas le suivre? C’est presque impossible d’ouvrir la télé et de ne pas en entendre parler!»

DE LA BONNE FAÇON

Sans les mentionner, Miley ne manque pas également de rappeler que trois des cinq joueurs ayant frappé plus de 60 circuits en une saison (Barry Bonds, Mark McGwire et Sammy Sosa) ont été associés à la consommation de substances illégales pour améliorer la performance.

«Non seulement Aaron va battre ce record, mais il va le faire de la bonne façon, si tu vois ce que je veux dire. Il possède les aptitudes pour faire tout ce qu’il veut dans ce sport. Il est une personne spéciale», conclut-il.

MAG SPORTS

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2022-10-01T07:00:00.0000000Z

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