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DES ENFANTS ET DES MASQUES GÉANTS

ARIANE AUBERT BONN aabonn@latribune.qc.ca Initiative de journalisme local

D’habitude, c’est au printemps que le village de Saint-Camille en Estrie devient la Mecque des masques. La 8e édition du festival Masq’alors, un événement international consacré à l’art du masque sous toutes ses facettes, est d’ailleurs programmée du 27 mai au 4 juin 2023. Mais pour la première fois, les organisateurs ont décidé de tenir une activité pour les Journées de la culture, les 1er et 2 octobre.

«Ici, à Saint-Camille, le masque fait maintenant partie de notre ADN. Il est au coeur de notre culture, à l’image de nos villageois», dit Ghislaine Grante.

La cofondatrice et codirectrice artistique de Masq’alors croit qu’il faut absolument faire rayonner cet aspect de la vie artistique et communautaire de sa localité, même en dehors du festival lui-même.

C’est un atelier estival de création de masques géants pour les

enfants, à partir de matériaux récupérés, qui a été la bougie d’allumage pour Ghislaine Grante.

«Quand on a travaillé tout l’été nos masques avec les jeunes, c’était dans le but de les exposer au prochain Masqu’alors. Mais on trouvait que c’était loin quand même. Puis, les neurones se sont branchés dans mon cerveau. J’ai réalisé que les Journées de la culture étaient toutes proches. «Pour les jeunes, qui avaient encore leurs créations dans la tête, c’était l’occasion de présenter leurs oeuvres et d’exprimer leur fierté.» Ce sera même la seule fois où il sera possible de voir tous les masques réunis au même endroit, parce que, pendant le festival, ils seront disposés partout dans Saint-Camille.

«C’était évident pour nous qu’il fallait mettre en avant le travail des jeunes, car c’est un peu le mandat des Journées de la culture. Et nous avons continué les ateliers en septembre pour y arriver.»

DANS LA CAVE DE GHISLAINE

L’activité a été baptisée Masq’ensemble. Samedi et dimanche, de 11h à 16h, les jeunes artisans seront donc au Garage à Roméo (104, rue Desrivières) pour discuter avec le public, entourés de leurs oeuvres qui seront installées à l’extérieur.

Ghislaine Grante les a recrutés à l’école et par le bouche-à-oreille. Et tout l’été, ils ont gravité autour du Garage à Roméo, véritable laboratoire à idées, rempli de matériaux récupérés. Les masques surdimensionnés sont partout à l’intérieur.

«Ça fait 15 ans que je remplis ma cave de tout ce qui traîne, et tout le monde au village sait qu’on ne jette rien : ça s’en vient dans ma cave», dit Mme Grante en riant.

On trouve de tout dans l’atelier, des chaises de parterre aux bouchons en passant par des fils électriques, des pantoufles et des contenants de plastique.

COUDRE DANS LE PLASTIQUE

Manuel Proulx, 12 ans, fait partie de la dizaine de jeunes participants. Dans le Garage à Roméo, il trouve un terrain d’expression. Son masque préféré s’appelle Farfelu. Il est conçu à partir d’un emballage de tente.

«C’est un singe. En voyant la souris d’ordinateur, j’ai tout de suite vu sa bouche. Au centre, c’est une pancarte électorale! C’est difficile à coudre dans le tissu, il fallait transpercer le plastique», raconte-t-il.

Les idées évoluent au fur et à mesure de la création, confie-t-il, ravi de voir que certains masques ont pris forme de manière spontanée ou ont changé de visage par rapport aux idées originales.

Manuel a hâte de présenter ses oeuvres au public pour la première fois. «Je vais être là, c’est certain!» s’exclame-t-il, sans hésitation.

ARTS

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2022-10-01T07:00:00.0000000Z

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