LES NOUVEAUX VISAGES DE LA PAUVRETÉ

Face à l’inflation et à un risque de récession économique, de plus en plus de Québécois se résignent à faire appel aux banques alimentaires ou pour subvenir à leurs besoins.

Alors que les organismes d’aide alimentaire croulent sous la demande grandissante, le taux de personnes qui vivent en dessous du seuil de pauvreté dans la province n’a fait que baisser durant la dernière décennie, passant de 15 % en 2012 à 6,4 % en 2022.

Selon Jean-Luc Lavoie, président de la Société-Saint-Vincent-de-Paul de Québec, l’inflation a fait basculer beaucoup de ménages qui se situaient sur la ligne de crête dans la zone critique, sans pour autant que ces personnes ne soient sous le seuil de pauvreté.

«La Société Saint-Vincent-de-Paul est souvent reliée au chômage ou aux personnes inaptes à travailler, mais on aide aussi beaucoup de personnes qui ont un emploi, voire deux, mais qui n’arrivent plus à boucler les fins de mois.»

Paradoxalement, la pénurie de main-d’oeuvre «n’aide pas à résoudre le problème», explique M. Lavoie. «Dans une situation de manque de maind’oeuvre, les personnes qui n’ont pas de qualifications académiques vont avoir beaucoup plus de difficultés à trouver un emploi avec une rémunération convenable.»

Au Canada, la pauvreté est mesurée par Statistiques Canada à travers l’indice MPC, pour Mesure du panier de consommation. Il s’agit d’un indice qui indique le revenu dont il faut disposer pour couvrir minimalement les cinq types de besoins suivants : l’alimentation, les vêtements, le logement, le transport, et un dernier ensemble de nécessités d’usage courant comme l’ameublement, les soins personnels, les communications, les loisirs…

Pour une famille de référence à Québec composée de quatre personnes, il faut compter à minima 40 924 $ en 2020 pour couvrir les besoins les plus élémentaires, selon Statistique Canada.