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724 CLASSES AU QUÉBEC ÉCHOUENT AUX TESTS

OLIVIER BOSSÉ obosse@lesoleil.com

L’air de 724 classes scolaires au Québec dépasse trop souvent la norme de concentration de gaz carbonique recommandée par la Santé publique. Si on prend les normes de Santé Canada, ce sont parfois plus de 17 000 classes mal aérées par semaine. Près d’une sur quatre! Et ça risque d’empirer avec l’arrivée du froid.

Le ministre québécois de l’Éducation, Bernard Drainville, est sorti vendredi en point de presse avec en main un rapport de son ministère sur la ventilation dans les écoles.

L’étude porte sur la qualité de l’air de l’ensemble des classes et locaux scolaires primaires et secondaires à travers le Québec au cours des huit premières semaines d’école cette année, donc du 5 septembre au 28 octobre 2022.

Le ministère de l’Éducation a trouvé 724 classes qui ont dépassé la norme de 1500 parties par million (ppm) de CO2 sur au moins trois de ces huit semaines. C’està-dire 1,1 % des 68 548 classes au total. Même que l’air de 72 d’entre elles surpassait 2000 ppm en moyenne plus de trois semaines sur les huit, soit 0,1 %.

«La situation de la ventilation reste un défi actuellement dans les classes du Québec, mais la situation s’améliore», a d’abord déclaré le ministre Drainville.

«Ces 724 classes-là, dont les 72 à 2000 [ppm], ce sont les classes qu’on surveille de très, très près, pour lesquelles on a demandé un suivi quasi quotidien. Dans plusieurs de ces classes-là, il y a déjà des travaux qui ont été faits, des échangeurs qui ont été installés, des fenêtres qui ont été changées.

«Il y a des travaux en cours pour s’assurer que, dans toutes les classes du Québec, on descende sous les 1500 parties par million, qui est une norme qui n’est pas idéale. La norme idéale, c’est 1000 parties par million. Mais à 1500 parties par million, on assure une qualité de l’air qui est adéquate pour les élèves du Québec», a-t-il poursuivi.

ET ARRIVE LE FROID

Selon le rapport du ministère, la proportion de classes où la concentration de CO2 surpasse le seuil de 1000 ppm recommandé par Santé Canada oscille de 7,8 %, pour la semaine du 12 septembre, à 24 %, pour celle du 24 octobre.

La température extérieure influence directement l’ouverture ou non des fenêtres de la classe et, donc, la qualité de l’air à l’intérieur.

L’arrivée des jours froids va aggraver les résultats pour décembre janvier ou février, reconnaît le ministre.

«La raison première pour laquelle on a un aussi grand nombre de classes qu’on n’arrive pas à ramener sous les 1000 ppm, c’est essentiellement à cause de la vétusté des locaux. La vaste majorité des classes problématiques sont des classes dans des écoles qui datent d’avant 1980. Parler de ventilation, c’est aussi parler du fait que notre parc d’écoles est vieillissant, et il faut continuer à faire des gros investissements pour le rajeunir, le rénover, puis construire des nouvelles écoles», a constaté M. Drainville.

Jusqu’ici, 1200 échangeurs d’air ont été installés. Il en reste 300 en réserve.

Le ministre assure que les enfants ne sont pas en danger, même ceux dans les classes où l’air contient plus de 2000 parties de gaz carbonique par million de parties d’air. Le seuil problématique commence à 5000 ppm sur une exposition prolongée de huit heures, précise-t-il.

PROBLÈME DE «ROULOTTES»

M. Drainville souligne de plus un problème particulier aux classes modulaires, petits bâtiments temporaires ressemblant à des roulottes de chantier et de plus en plus nombreuses dans les cours des écoles bondées.

«Pour la ventilation, c’est un problème. On est en train de voir comment on pourrait installer davantage d’échangeurs d’air dans ces modulaires, que ce soit dans les classes si c’est possible, ou encore dans les corridors. Ça fait qu’on est en train de regarder ça, là où les classes modulaires sont un problème», a indiqué le ministre Drainville.

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2022-12-03T08:00:00.0000000Z

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