RÉPONSES

1 D) Denis Jamet fut le premier supérieur des Récollets à Québec.

Arrivé à Québec le 8 juin 1615, il en repart immédiatement avec Samuel de Champlain, en direction du Sault SaintLouis pour la traite. Champlain raconte qu’il célèbre une messe avec Joseph Le Caron le 24 juin de la même année, à l’entrée de la rivière des Prairies. Pour subvenir aux besoins alimentaires de sa communauté, il aménagea un potager autour du couvent des Récollets à Québec, qui fut appelé le «jardin du père Denis». Il meurt en 1625.

2 D) Le premier couvent des Récollets fut situé sur la rive sud de la rivière Saint-Charles, là où se trouve l’actuel Hôpital général de Québec. Il fut d’abord nommé couvent SaintCharles en l’honneur de Charles de Boves, protecteur des Récollets, puis dans l’Histoire du Canada, Gabriel Sagard s’emploie à imposer le nom de Notre-Dame-des-Anges, désignation traditionnelle des Récollets en guise de protestation contre la décision des Jésuites d’appeler leur première maison du même nom, ce que les disciples de François d’Assise perçurent comme une usurpation. C’est cette dernière appellation qui a survécu, puisque l’Hôpital général de Québec appartient encore aujourd’hui à la paroisse Notre-Dame-des-Anges, une enclave indépendante de la ville de Québec.

3 A) Joseph Le Caron, qui a visité la région de la baie Georgienne dès 1615, aurait ébauché un lexique françaiswendat que Gabriel Sagard a développé par la suite au cours de son séjour en Huronie et publié en annexe à son Grand Voyage du pays des Hurons. Le tome I de l’Histoire du Canada, qui traite des tout premiers débuts de la mission, a probablement aussi été rédigé à partir des notes de Joseph Le Caron, puisque Sagard n’arrive en Nouvelle-France qu’en 1623.

4 B) Après un voyage de plusieurs semaines en canot, Sagard arrive épuisé en août 1623 à Quieuindahian, situé dans la baie Georgienne. Il est hébergé par une famille huronne, puis il s’installe quelques mois plus tard dans un autre village appelé Quieunonascaran, situé non loin de là où il retrouve son confrère Joseph Le Caron. Le village de Quieuindahian sera appelé plus tard Ossossané par les Jésuites, qui y établirent une mission.

5 B) Sagard désirait faire partie du premier contingent de missionnaires appelé au Canada en 1615, mais son supérieur en décida autrement. Quelques années avant son départ en 1623, il s’emploie à apprendre la langue montagnaise avec l’aide de

Pierre-Antoine Pastedechouan, qui fut emmené en France pour y être instruit dans la religion catholique et y apprendre le français. Malgré la bonne volonté de Sagard, les cours de langue ne porteront pas les fruits escomptés, puisque les Innus qu’ils rencontrent à son arrivée à Québec ne le comprendront pas.

6 D) Après l’arrivée des Jésuites à Québec, en 1625, les rapports entre les deux ordres se détériorent rapidement et la collaboration du début, qui incite les Récollets à héberger les disciples de Saint-Ignace, cède le pas à une rivalité non dissimulée. Sagard se plaint que les Jésuites avaient bénéficié de leurs dictionnaires sans leur témoigner de la reconnaissance. Il les désigne dans son livre comme des religieux rentés, parce qu’ils jouissent, contrairement à ses confrères de religion, d’importants appuis financiers. Enfin, il les juge présomptueux en raison de leur érudition, dont il se moque à plusieurs reprises dans l’Histoire du Canada.

7 A) Jean de Lauson refuse le passage aux Récollets en 1632 très probablement en raison des critiques ouvertes que ces derniers avaient formulées contre les marchands. Plusieurs Récollets, dont Georges Le Baillif et probablement Joseph Le Caron, avaient rédigé, sous le couvert de l’anonymat, des pamphlets contre les marchands. Certains passages de l’Histoire du Canada mettent d’ailleurs en évidence les griefs des religieux contre les compagnies commerciales, qui ne se seraient pas acquittées de leurs obligations relatives au développement de la colonie et à l’évangélisation des Autochtones.