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MIHA FONTAINE POURSUIT SON ENVOLÉE

CARL TARDIF ctardif@lesoleil.com

Il a déjà atteint la perfection et grimpé sur un podium olympique, mais il n’est pas rassasié. À 18 ans, Miha Fontaine est encore à l’étape de la découverte. La saison des sauts de la Coupe du monde de ski acrobatique, qui se met en branle dimanche à Ruka, en Finlande, lui permettra de découvrir des coins du monde qui lui sont encore inconnus et de voir jusqu’où il peut s’envoler.

Il n’y avait pas encore de neige à la colline de sports d’hiver Rukatunturi lorsqu’on a piqué un brin de jasette au jeune homme de l’équipe canadienne de sauts. Il n’y en avait pas plus, cette semaine, les canons s’assurant que la piste soit prête pour le premier rendez-vous du calendrier.

Voilà déjà plusieurs semaines, voire quelques mois, que Fontaine est prêt à s’élancer. Il a donné un aperçu de son niveau au cours de l’été en remportant la compétition sur la rampe d’eau du Parc olympique de l’Utah, à quelques pas de Deer Valley, où à peu près tous les compétiteurs du circuit se préparaient pour le calendrier hivernal.

«J’ai réussi à l’emporter sur l’eau, alors je ne vois pas pourquoi ça ne pourrait pas fonctionner sur la neige. Mes objectifs sont élevés pour la prochaine saison», indiquait-il avec la fraîcheur de ses 18 printemps.

Comme l’an passé, Fontaine sera de tous les arrêts du circuit, dont celui dans sa cour, au Centre de ski Le Relais, à Lac-Beauport.

«J’ai fait toutes les Coupes du monde, l’an dernier, mais il y en avait juste deux. Cette saison, il y en aura cinq ou six, y compris les Championnats du monde, en Géorgie. Mais surtout, ce sera ma première saison sans la COVID», rappelle celui dont le meilleur résultat en Coupe du monde en 20212022 avait été une sixième place à

Deer Valley. Il avait aussi terminé 17e à celle présentée chez lui.

Ses plus grands faits d’armes ont cependant été sa réalisation d’un saut parfait (à Deer Valley, dans l’Utah), une première par un skieur canadien en 11 ans, et sa conquête de la médaille de bronze en équipe mixte avec Lewis Irving et Marion Thénault aux Jeux olympiques de Pékin.

«L’an passé, nous étions les petits jeunes, mais je pense que cette année, on peut être dans les favoris pour gagner. Personnellement, j’aimerais ça grimper sur le podium dans les Coupes du monde, ça viendrait concrétiser mon arrivée dans le monde des grands.»

Par grands, il veut dire parmi les sauteurs plus expérimentés. Car ce qui le guette, en 2022-2023, c’est de ne pas encore avoir connu toutes les conditions qui peuvent se présenter lors d’une compétition.

«Il y aura parfois un manque d’expérience dans certaines conditions, mais je me dis qu’elles ne seront pas difficiles chaque fois. Si je peux bien commencer la saison, que la confiance soit bonne, ça pourrait venir compenser mon manque d’expérience.»

Miha Fontaine a toujours vu le ski acrobatique comme un jeu. Il le perçoit toujours ainsi, mais constate en même temps que le sport de haut niveau est devenu un métier à plein temps.

«Je n’ai pas le choix d’augmenter mon niveau de performance, et pour ça, il faut être encore meilleur en gymnase, en trampoline. On ne peut rien laisser à la légère.»

Il a remarqué sa progression ces derniers temps, comme celle de ses partenaires d’entraînement et de voyage.

«Notre niveau de difficulté a vraiment augmenté, la qualité de nos sauts et notre constance également. L’hiver dernier, tout était concentré sur les Jeux olympiques, mais là, on va y aller une Coupe du monde à la fois avec l’objectif de réussir les plus beaux sauts possible. On verra ensuite où ça nous mènera.»

«L’an passé, nous étions les petits jeunes, mais je pense que cette année, on peut être dans les favoris pour gagner»

— Miha Fontaine

PAS DANS LE PASSÉ

En février dernier, cette approche l’a conduit sur le podium olympique. Mais le fils de Nicolas Fontaine, sauteur émérite et pilier du développement de la discipline au Québec, n’est pas le genre à s’accrocher au passé.

«Je suis fier de ma médaille, j’ai encore une flamme dans les yeux quand j’en parle ou que je la montre, mais je ne passe pas mon temps à la regarder. Elle est dans un tiroir, dans ma chambre. Elle fait partie de mon cheminement, mais je me concentre plus sur le moment présent et l’avenir que sur ce que j’ai fait l’an passé. Pour moi, la médaille n’est que le début.»

En fait, il visionne plus souvent son saut parfait que son épreuve olympique.

«Dans une compétition, tu n’as pas le contrôle de ce que les autres font. Mon saut parfait, c’est moi seul qui l’ai fait, j’ai bien contrôlé ma descente, mes skis, mon atterrissage. Sans le savoir, c’était un objectif de carrière de réussir un saut parfait parce que ça n’arrive pas souvent, surtout que les juges ont le droit maintenant de les visionner avant de rendre leurs notes. Mon père a eu une longue carrière et je pense qu’il n’en a pas fait», disait celui qui espère revivre une telle satisfaction dans les années à venir.

Cette saison, ce triple périlleux arrière avec trois vrilles le servira quand les conditions seront plus difficiles, sachant qu’il le maîtrise bien. Lorsque les conditions le permettront, il ajoutera une quatrième vrille à son triple périlleux, histoire d’obtenir les points lui permettant de se démarquer.

«J’ai commencé à pratiquer les cinq vrilles sur l’eau, mais je ne suis pas encore prêt à les faire sur la neige.»

MAG SPORTS

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2022-12-03T08:00:00.0000000Z

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