À LA CONQUÊTE DE L’EUROPE

EPSI mise sur l’implantation d’une filiale en France

Voilà plus de dix ans qu’EPSI brasse des affaires en France. Mais ses activités dans ce pays et sur le continent européen avaient toujours été réalisées à partir du Québec, et ce, sans y mettre trop d’efforts de développement. La PME de Gatineau entend toutefois changer la donne, grâce à l’implantation récente d’une filiale à Paris.

«Notre percée en France s’était faite par hasard. Et même si on y allait ensuite une ou deux fois par année, pour y rencontrer nos clients ou participer à des foires, on n’avait jamais mis l’emphase sur ce marché ni mesuré véritablement le potentiel de développement de nos produits et services», souligne Joël Durivage, chef du marketing de cette entreprise qui, depuis 1995, développe des outils en gestion des ressources humaines qui englobent l’évaluation des compétences, la sélection de personnel, la mobilisation des employés ou encore le développement professionnel.

MIEUX FAIRE FACE AUX FLUCTUATIONS

C’est en effet par l’entremise d’une organisation française, qui avait à l’époque contacté EPSI pour solliciter ses services, que les portes de la France s’étaient d’abord ouvertes. D’autres clients français, mais aussi de la Belgique, de la Suisse et du Royaume-Uni, se sont graduellement ajoutés. L’ouverture d’une filiale lui permet maintenant de franchir une nouvelle étape visant à accroître sa présence en Europe qui représente aujourd’hui environ 5 % de ses revenus.

«On veut diversifier nos marchés pour nous assurer une plus grande stabilité si certains marchés connaissent un ralentissement des activités», précise M. Durivage, en ajoutant que l’entreprise a toujours eu l’intention, dès sa création, d’étendre ses activités à l’étranger. Comme en témoigne son nom, EPSI étant l’acronyme d’Évaluation Personnel Sélection International.

L’occasion s’est présentée en 2019. L’entreprise décide alors d’accentuer ses efforts de développement en France et en Europe au cours des cinq années à venir. Pourquoi ce continent en particulier? «Ce marché est moins saturé que celui des États-Unis, par exemple, et nous offrait plus d’opportunités», répond Joël Durivage, en ajoutant que les questions culturelles ont aussi joué un rôle.

EPSI n’avait toutefois pas encore défini clairement si cette présence accrue allait se faire par le biais d’un agent sur place, d’une acquisition ou encore de l’implantation d’une filiale. Encore là, c’est un concours de circonstances qui a penché en faveur de la création d’une entité. Une partenaire d’affaires de longue date, Hélène Zapata, qui travaillait au sein d’une des plus importantes firmes spécialisées en ressources humaines à utiliser les outils d’EPSI en France, leur offre de travailler pour eux.

L’ÉTINCELLE DE DÉPART

«C’est l’étincelle qui a parti le feu. Comme elle connaissait très bien EPSI, après avoir collaboré avec nous pendant de nombreuses années, c’était la personne idéale pour implanter une filiale et prendre le leadership du développement de nos affaires en Europe. D’autant plus qu’elle est déjà sur place, qu’elle a un grand réseau de contacts dans des entreprises et qu’elle connaît très bien la culture et les valeurs en France et ailleurs en Europe», fait valoir M. Durivage.

Hélène Zapata sera ainsi nommée directrice générale associée d’EPSI France et pilotera l’implantation de cette filiale en France — qui emploie aussi une représentante — finalement réalisée en mars 2022. Car encore fallait-il aussi réaliser des études de marché en bonne et due forme.

«Il fallait également s’assurer d’avoir une bonne connaissance du marché avant d’investir dans ce projet. Ça nous a du même coup permis de cibler des secteurs d’activité sur lesquels on devait d’abord se concentrer pour améliorer nos chances de réussite au départ», explique Joël Durivage.

En réalisant ces études de marché pendant la pandémie, à l’automne 2021, EPSI a ainsi pu prendre en compte les changements opérés ces dernières années dans les milieux de travail, et même proposer des outils

appropriés à des clients. Comme celui qui évalue le niveau d’engagement du personnel. Aussi, «on avait déjà développé un test lié au télétravail, qui détermine la capacité des employés à travailler efficacement à distance, mais qui était peu utilisé jusqu’avant la pandémie», précise M. Durivage.

Près d’un an après l’implantation de sa filiale en France, en mars 2022, EPSI en dresse un bilan positif. «On a eu des sueurs froides au début, compte tenu de la pandémie, de l’inflation, de la guerre en Ukraine et des risques de récession, mais tout va bien pour l’instant. On a déjà réussi à établir un niveau satisfaisant de clients et on est confiant d’atteindre les objectifs qu’on s’était fixés pour les trois premières années», se réjouit Joël Durivage.

En collaboration avec l’École d’Entrepreneurship de Beauce

«Notre percée en France s’était faite par hasard. Et même si on y allait ensuite une ou deux fois par année, pour y rencontrer nos clients ou participer à des foires, on n’avait jamais mis l’emphase sur ce marché ni mesuré véritablement le potentiel de développement de nos produits et services»

— Joël Durivage (photo), chef du marketing d’EPSI