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«LA SAAQ M’OBLIGE À L’ILLÉGALITÉ»

PAUL-ROBERT RAYMOND praymond@lesoleil.com

Bon, le titre peut sembler extrême, mais il s’agit du cri du coeur d’un lecteur qui réagissait à la chronique de mardi dernier au sujet du ralentissement des services à la Société d’assurance automobile du Québec (SAAQ).

Comme mentionné dans cette chronique (lescoops.info/3HTcrdi), la société d’État a décidé de suspendre la plupart de ses services en raison de la mise à jour majeure de son système informatique. Ce qui cause bien des maux de tête à plusieurs usagers.

En plus de l’impossibilité de faire des transactions entre particuliers du 26 janvier au 20 février, certains se retrouvent dans des situations particulières, comme ce lecteur qui nous a écrit. «Je suis propriétaire d’un motorisé entreposé en octobre dernier et “remisé” auprès de la SAAQ à la même date», dit-il tout en requérant l’anonymat.

«Je dois absolument sortir mon motorisé le 17 ou le 18 février prochain [donc le “déremiser”], car au-delà de cette date, j’empêche la sortie d’autres véhicules stationnés derrière mon motorisé. Je suis tenu par mon locateur de m’exécuter», ajoute-t-il.

«Par ailleurs, j’ai une réservation en Floride à compter du 24 février pour laquelle j’ai donné un dépôt de 4000 $. Pour l’annuler ou la reporter, je devais prévenir 90 jours à l’avance. Si je ne me présente pas, je risque de perdre ce montant et ma réservation. Je compte prendre cinq jours pour m’y rendre et j’ajoute une journée de coussin en cas de problème en route [panne, météo, etc.]. Je dois donc partir au plus tard le 19 février.»

Il soutient qu’il a contacté la SAAQ et qu’il n’a senti aucune ouverture de sa part. «Ce n’est pas une situation prévue dans les services essentiels durant la mutation du service», précise-t-il. «Je compte donc partir quand même le 19 février, sans immatriculation valide, en espérant ne pas me faire contrôler ou arrêter, ou une tolérance dans ce cas, et en risquant une amende que je contesterai le cas échéant.»

Pour démontrer que les frais usuels ne sont pas pour lui un enjeu, il pense même envoyer par courrier recommandé à la SAAQ un chèque de 500 $ qui couvre une très grande partie de l’immatriculation, avec une photocopie de son permis et de ses certificats d’immatriculation. «Bien sûr, le 20 février au matin, j’essaierai de me conformer en “déremisant” le motorisé sur le nouveau système, s’il est fonctionnel et non embourbé», ajoute-t-il.

«Bref, la SAAQ m’oblige à l’illégalité durant plusieurs jours que je serai sur la route. Du grand service!» conclut notre lecteur, de là le titre de cette chronique.

PEUT-ÊTRE UNE OUVERTURE

Après avoir soumis la situation de notre lecteur à la SAAQ, nous avons reçu une réponse qui peut montrer une certaine ouverture dans certains cas plus complexes. La SAAQ dit qu’elle «s’efforce de trouver des solutions, lorsque c’est possible, aux différentes situations que vivent les clients».

«En lien avec les demandes de clients ces derniers jours, ils seront invités à se rendre en point de services pour faire analyser leur situation particulière en lien avec le déremisage», répond Anne Marie Dussault Turcotte, porte-parole à la SAAQ.

«Avec des documents à l’appui, sans entrer dans toutes les possibilités, voici certaines situations qui pourront entrer dans les définitions : économique [lié à l’emploi ou des démarches en cours, activité rémunérée à l’extérieur du pays, engagement impliquant des dépenses à l’extérieur du pays] ou humanitaire [santé, proche aidant, famille, cas de force majeure].»

Disons que 4000 $, ce n’est pas rien... On va souhaiter un dénouement heureux à notre lecteur.

LE MONDE

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2023-02-04T08:00:00.0000000Z

2023-02-04T08:00:00.0000000Z

https://lesoleil.pressreader.com/article/282136410561870

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