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DES OMBRES AU TABLEAU

SOPHIE MARCOTTE Collaboration spéciale smarcotte@lesoleil.com

Le nom du chef montréalais dans l’appellation du resto augurait bien : je m’attendais à me régaler au Café Québecor par Laurent Godbout, situé dans le Musée national des beaux-arts du Québec. Entendons-nous : ça n’a pas été catastrophique. Juste ordinaire.

Laurent Godbout fait partie du paysage culinaire québécois depuis de nombreuses années. Il a notamment été proprio de Chez L’Épicier, à Montréal, et est le chef du resto italien Fiorella au District Gourmet de Sainte-Foy, où j’ai très bien mangé l’an dernier. Vous comprenez que j’avais des attentes. En plus, le menu sur le site Web était alléchant, entre macreuse grillée à la cannelle, pieuvre et César aux choux de Bruxelles.

Mais… il y a un mais. Plusieurs, en fait. Et avant de relater ce dîner, je souligne que M. Godbout n’est jamais en cuisine, contrairement à Marie-Chantal Lepage à l’époque du Tempéra. Il crée les menus et forme l’équipe, puis c’est le Groupe Je Reçois qui s’occupe de l’assurance qualité.

DES HAUTS, DES BAS

C’est un mercredi midi que j’y suis allée, avec ma cousine Annie et notre amie Bénédicte. Plusieurs nuages voilaient le soleil, si bien que la lumière n’était pas trop puissante dans la splendide salle vitrée située à côté de l’entrée du pavillon Pierre Lassonde. Installées aux tables, presque exclusivement des femmes : deux vingtenaires et un bébé dans une poussette; près d’elles, deux dames âgées; plus loin, un groupe plutôt discret.

L’accueil a été très aimable : verres d’eau vite remplis, signalement d’un absent du menu (le boudin), puis la serveuse a pris le relais pour les commandes.

Nous avons commencé en nous partageant une César aux choux de Bruxelles et des egg rolls au smoked meat. La première m’a déçue : elle manquait gravement de textures, ne contenant que des choux finement émincés, de la vinaigrette et du parmesan timide. Je ne tenais pas mordicus à avoir les habituels croûtons et bacon, mais du croustillant était nécessaire. Après une dizaine de bouchées, l’intérêt retombait complètement. Concernant les egg rolls, c’était une chouette idée de les garnir de dés de smoked meat, sans plus. Beau flash cependant que la mayo à la moutarde à l’ancienne, qui évoquait en bouche les saveurs d’un sandwich au smoked meat.

La suiteuse (très efficace, par ailleurs) n’a posé aucune question en me débarrassant de mon assiette à demi mangée de César, ce qui est surprenant. Normalement, les restaurateurs veulent savoir ce qui a déplu.

Très fan de pâtes aux champignons, j’avais pris les gemellis aux King Oyster — ce type de pleurotes est surtout utilisé pour sa texture, pas pour son goût, je l’avais oublié. Servies dans une assiette noire pour un effet ton sur ton très en vogue, les pâtes étaient enrobées de crème à l’ail noir. Grosses et un peu spongieuses, les rondelles de champignons n’étaient pas très agréables sous la dent — les effilocher serait peut-être préférable. Des graines de cameline grillées, un peu de persil plat et de la ricotta complétaient cette assiette au goût qui manquait d’intensité.

Annie a eu plus de chance avec sa splendide salade de betteraves, qui offrait une réjouissante palette de couleurs et des saveurs franches. Des textures contrastées aussi, enfin! Un granola sucréépicé, contenant entre autres des pois chiches grillés et des graines de citrouille, chapeautait les fines de tranches de betteraves jaunes et rouges, elles-mêmes déposées sur un onctueux lit de labneh (un fromage de yogourt). Très réussi.

Quant à Béné, son plat classique était correctement exécuté : une tartine à la truite fumée et au fromage à la crème fouettée, avec un peu d’aneth et de ciboulette, des pousses… et une salade mesclun comme on n’en voit plus tellement au resto. Mention au croûton divinement gorgé de beurre.

J’étais bien excitée par la crème brûlée forêt-noire, croyant qu’il s’agirait d’une crème à la cerise et au chocolat. Mais non. Il s’agissait d’une crème brûlée traditionnelle accompagnée de morceaux de génoise au chocolat, de crème fouettée et de sauce à la cerise. Pas mauvais, mais pas renversant. J’ai préféré le budino, un pouding italien. Celui-ci avait un bon goût chocolaté et était agréablement léger.

En somme, ce repas a manqué de wow, mais la bonne nouvelle, c’est que les faiblesses que nous avons notées dans les plats sont très faciles à corriger.

RÉGAL

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2023-02-04T08:00:00.0000000Z

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