DE NOMADES À SÉDENTAIRES... PAR AMOUR POUR LEUR CHIEN

La matinée est superbe. Dans leur parc, les chiens de Bosco Charlevoix semblent me souhaiter la bienvenue à mon arrivée; l’image me fait sourire. J’aurai la chance de passer un peu de temps en leur compagnie pour cette toute première promenade en traîneau à chiens.

Roxanne, copropriétaire, nous donne quelques consignes de base et quelques mots de vocabulaire nécessaires à la conduite du traîneau. Je ne suis pas fâchée d’être jumelée avec elle, ne m’imaginant pas tellement guider ces chiens enthousiastes et remplis d’énergie. Sans compter qu’ils évoluent dans des chemins sinueux après une bordée de neige fraîche, ajoutant parfois un certain défi dans les virages. Elle suggère d’alterner la conduite pour se réchauffer, le mercure indique environ -15. Je me retrouverai donc par moment à la tête du traîneau avec celle qui guide le groupe en entier, question de me dégourdir les orteils. Elle orchestre la balade en surveillant les autres traîneaux à l’arrière, en encourageant nos chiens à l’avant et en me faisant un brin la conversation.

En ce dimanche matin, les arbres sont chargés de neige, et le ciel est d’un bleu qu’on ne voit pas souvent ces jours-ci. Bosco Charlevoix a un grand terrain de jeu, près de 200 acres, adossé à des terres publiques. Au loin, on aperçoit des montagnes, dont les Palissades de Charlevoix.

À l’été 2021, j’avais fait la route entre le Saguenay et Charlevoix; des retrouvailles devancées avaient fait en sorte que j’avais (finalement) passé tout droit à Saint-Siméon. Je m’étais promis d’y revenir, mon rapide passage me donnant l’impression de manquer un autre visage de la région. Pourtant, ce décor entre fleuve et montagnes mérite bel et bien un arrêt.

LE CHOIX DE BOSCO

On peut facilement comprendre Roxanne Lazzaroni et Antoine Laforest-Côté d’avoir pris racine ici, après des années à bourlinguer au Québec et au Canada, de Vancouver (où ils ont commencé à partager leur vie) à la Gaspésie, où ils ont pu pratiquer le kayak de mer. Leur histoire se tisse au fil de plusieurs allers-retours, avant que l’envie ne les prenne de se rapprocher de la famille et d’avoir un mode de vie plus sédentaire, pour eux qui ont aussi vécu dans leur van.

Et puis Bosco, leur chien, a ensuite un peu décidé de leur choix de carrière…

«Quand on a décidé de démarrer le traîneau à chiens, c’est parce qu’on avait Bosco. On ne voulait pas qu’il reste à la maison, travailler et le laisser seul», résume Roxanne, en ajoutant qu’ils ont travaillé pour d’autres entreprises avant de démarrer la leur.

Avant même qu’on s’initie au traîneau, on avait Bosco comme chien domestique. Il nous suivait dans nos aventures et dans nos voyages», souligne Antoine. C’est pour ça qu’on a trouvé le traîneau à chien [...] Bosco, depuis ce tempslà, nous suit, et il a de plus en plus d’amis au fil des ans.»

La terre qu’ils ont achetée a l’avantage d’être proche de leur famille et tout près du fleuve, de sorte qu’ils offrent de la formation en kayak de mer et des sorties guidées pendant la période estivale, un volet qui s’est ajouté à l’offre hivernale.

Aujourd’hui, le couple possède 25 chiens. Les membres de la meute ont leur propre histoire; certains proviennent de chenils qui ont fermé ou de la Société protectrice des animaux (SPA). Le couple a acquis Spike, par exemple, pour lui éviter une mort certaine.

«On ne pensait pas le garder, mais il allait se faire euthanasier dans quelques jours… on s’est dit : on va le garder en attendant. Finalement, il est encore avec nous», raconte Roxanne.

«On voulait offrir une qualité de vie à nos chiens et vivre de nos passions», renchérit son complice.

Au retour de la promenade, on se gâte en flattant les chiens. Antoine et Roxanne nous proposent de les aider à enlever leur harnais. En vain, pour moi : mon toutou se roule dans la neige, heureux d’offrir un ventre à flatter. Au final, je n’aurai pas pris qu’un grand bol d’air, j’aurai aussi fait de la zoothérapie.

La chroniqueuse était l’invitée de Tourisme Charlevoix.