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L’OR BLANC, UNE DENRÉE PRÉCIEUSE

ANNIE LAFRANCE alafrance@lesoleil.com

L’hiver fait rêver. L’hiver fait aussi vendre. Chaque année, dès les premiers flocons, des visiteurs de partout dans le monde planifient un séjour les deux pieds dans la neige, participant ainsi à générer d’importantes retombées économiques pour la région.

Avec un enneigement moyen de 305 cm par année, la région de Québec peut se targuer d’être la capitale de l’hiver, ou du moins l’une d’entre elles. Pour Destination Québec cité et ses 805 membres, répartis de Portneuf jusqu’à la Côte-de-Beaupré, l’objectif est de mettre en valeur l’or blanc et de générer des revenus de chacun de ses précieux centimètres de neige.

MISER SUR L’HIVER

C’est pourquoi, dès le mois d’octobre, une campagne publicitaire a été diffusée afin d’attirer les touristes et, surtout, de nouveaux marchés.

«L’hiver fait partie de l’ADN de notre destination, et c’est pour cette raison que nous faisons du développement de l’expérience

hivernale l’une de ses priorités. La capitale est mise en lumière dans ces vidéos réalisées avec la collaboration de nos partenaires de l’industrie, tous d’excellents ambassadeurs de la région», mentionne le directeur général de Destination Québec cité, Robert Mercure.

L’effort de promotion fait partie d’une stratégie de commercialisation efficace qui a fait ses preuves ces dernières années. La ville de Québec a été mentionnée dans plusieurs revues de voyage, y compris le populaire magazine Lonely Planet.

PROLONGER LA SAISON

Si le directeur général de Destination Québec cité se réjouit que les efforts portent leurs fruits et que l’achalandage de cet hiver soit déjà «très bon», il veut en faire plus.

«On a le potentiel d’aller plus loin», lance-t-il. En d’autres mots, on veut aller chercher plus de retombées sur une plus longue période.

Destination Québec cité souhaite aussi équilibrer l’achalandage sur quatre saisons. Québec, dit M. Mercure, est réputée être plus fréquentée l’été et l’automne. La tendance se maintient, mais la saison froide prend peu à peu sa place dans les statistiques.

En 2022, l’organisme a développé un plan d’action sur cinq ans afin de positionner la région comme une valeur sûre en tourisme durable. Outre les valeurs écoresponsables de cette vision, l’objectif est d’échelonner l’affluence touristique et de limiter celle des périodes de pointe, comme la saison des fêtes.

«Il n’y a plus de basse saison. On veut que les visiteurs, comme les résidents, aient accès à des attraits et à des activités de grande qualité, qu’ils soient chez nous en février ou en avril», explique le directeur général.

Un autre élément du tourisme durable est de prolonger la durée du séjour dans une même ville. C’est pourquoi Destination Québec cité et ses partenaires proposent une foule de forfaits qui regroupent une variété d’attractions et d’activités.

«Les gens viennent ici pour vivre les plaisirs de l’hiver, et c’est ce qu’on leur propose, avec les glissages sur tubes, l’Hôtel de

Glace, le sentier de patinage, etc. On sait que le lendemain, ils iront peut-être faire du traîneau à chiens ou du ski alpin, ce qui est possible à proximité de notre hôtel. Ces partenariats nous permettent d’assurer des emplois à temps plein et d’éviter les fluctuations de revenus», dit pour sa part Sylvain Lauzon, président et chef des opérations du Groupe Calypso Valcartier.

D’INCONTOURNABLES CARTES DE VISITE

Village Vacances Valcartier compte sur une carte de visite : l’Hôtel de Glace. Véritable icône, son image fait le tour du globe. Chaque année, l’Hôtel de Glace attire près de 100 000 visiteurs. «C’est souvent le point de départ ou la bougie d’allumage de leur voyage», dit M. Lauzon.

Une autre locomotive, plus forte encore, est bien sûr le Carnaval de Québec et son célèbre Bonhomme. Près de 70 ans après sa création, le Carnaval est toujours l’un des événements les plus courus à Québec. L’événement est bien positionné sur les marchés internationaux et sait attirer les touristes. La moitié des carnavaleux sont originaires du Québec, mais l’autre moitié provient d’ailleurs au Canada et de l’étranger. Selon une étude SOM de 2020, les participants en provenance de l’extérieur de la ville de Québec (à plus de 40 km) ont généré un peu plus de 250 000 jours de visites au Carnaval.

«Destination Québec cité mise beaucoup sur le Carnaval pour vendre l’hiver», affirme M. Mercure. Selon lui, les retombées économiques engendrées par ce prestigieux événement sont colossales.

En plus de générer quelque 600 emplois, le Carnaval a un impact économique d’environ 38 millions de dollars chaque année. Les principaux profits reposent sur les partenariats et sur la vente d’effigies.

Nul doute que les carnavaleux seront au rendez-vous cette année, croient les organisateurs, qui espèrent retrouver le même achalandage qu’en 2020 et même le dépasser, alors que les deux défilés de nuit seront de retour pour cette 69e édition, qui se déroulera du 3 au 12 février.

UNE OMBRE AU TABLEAU

Or, l’hiver n’est plus ce qu’il était, diront certains. Dame Nature joue souvent les trouble-fête, et la neige n’est pas garantie. Il faut donc réinvestir dans l’enneigement. Pour répondre à la clientèle touristique hâtive du Club Med, le Massif de Charlevoix prévoit d’automatiser son système d’enneigement dans les prochaines années, afin d’ouvrir plus tôt en saison.

Des municipalités et organisations optent également pour des patinoires couvertes ou ayant une glace réfrigérée. Le manque d’enneigement et les aléas de la météo donnent aussi des sueurs froides aux centres de glisse, qui ont dû retarder leur ouverture cette année, tout comme l’Hôtel de Glace. La solution est parfois de trouver un plan B. Par exemple, à Valcartier, on a dirigé les visiteurs vers le Bora Parc durant le temps des fêtes.

Robert Mercure n’en démord pas : il faut continuer à investir dans l’hiver. Et même davantage si on veut conserver notre or blanc.

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2023-02-04T08:00:00.0000000Z

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