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LES TRANSPORTS À QUÉBEC, UN «PROBLÈME DE CULTURE»

ÉMILIE PELLETIER epelletier@lesoleil.com

COPENHAGUE — Construite et aménagée pour la voiture, Québec se retrouve aujourd’hui avec un «problème de culture» qui priorise les automobilistes. Mais peut-être plus pour longtemps.

«On a un problème de culture et on va y faire face», a déclaré Bruno Marchand vendredi matin. En anglais, devant des représentants de la Ville de Copenhague, le maire de Québec a présenté les enjeux auxquels fait face sa ville. Tant en aménagement qu’en mobilité, il constate depuis deux jours avoir beaucoup à apprendre de la capitale danoise.

De passage pour une mission dans des villes scandinaves jusqu’au 31 mars, le maire Marchand entend depuis quelques jours déjà la Ville de Copenhague parler de ses exploits.

Dans cette ville d’à peine plus de 650 000 habitants, l’industriel a fait place aux espaces de vie et à la mobilité active. Avec presque 43 000 cyclistes, on y compte désormais dans la rue cinq vélos pour chaque voiture qui passe.

SOIGNER LA SANTÉ

Différente sur plusieurs points, Québec reste, elle, aux prises avec un «problème de culture» qui persiste, observe le maire. Les automobilistes demeurent bien plus nombreux. «On a toujours au Québec, et à Québec c’est la même chose, priorisé la circulation de la voiture. Quand vous pesez sur un feu piéton, qu’est-ce que vous faites en général? Vous attendez», donnet-il en exemple.

La capitale québécoise, ditil, aurait tout à gagner d’opérer un changement de cette culture préexistante. À commencer par la santé de la population, qui bénéficierait d’une mobilité plus active. Tout comme le système de santé, malade de «problèmes majeurs».

«La meilleure façon de régler les enjeux de notre système de santé, c’est qu’il rentre moins de gens dans le système, des gens plus en santé, plus en forme. Et pour ça, une ville peut faire une différence», estime M. Marchand. Il en va aussi de l’attractivité de la ville, pour accueillir davantage de nouveaux citoyens, selon lui.

Mais pour ce faire, il lui faudra se mettre à pédaler. «Ça veut dire d’investir beaucoup et d’être meilleur, plus rapide, à faire croître notre système de transport et de

mobilité active». Créer des pistes cyclables, les entretenir à l’année, déneiger les trottoirs et rendre piétonnières des rues ne sont que des exemples de son plan, énumère-t-il. «La culture, elle répond aussi à ce qu’on lui offre», résume le maire Marchand.

L’HIVER, «PAS UN PROBLÈME»

Malgré le «défi» des hivers rigoureux, les citoyens de Québec, croitil, sont «beaucoup plus prêts qu’on le dit» à opérer un tel changement de leurs habitudes. «Je pense que l’hiver, c’est un faux débat. L’hiver, c’est un défi, mais ce n’est pas un problème. On est une des meilleures villes au monde pour vivre l’hiver, on ne peut pas voir ça comme si trois-quatre mois par année, on hiberne. On a à s’adapter et à adapter nos infrastructures», plaide-t-il.

Québec et Copenhague sont bien différentes, certes, et la première ne deviendra pas la seconde. Mais Bruno Marchand veut des changements.

«On part de loin, mais je pense qu’on n’est pas si loin que ça d’avoir des résultats», ambitionne-t-il.

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2023-03-25T07:00:00.0000000Z

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