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DIPLÔMES ACQUIS À L’ÉTRANGER : UNE AUBAINE POUR NOUS!

Louis-Philippe Pelletier Donnacona

Déjà qu’il y a les lenteurs indues et autres aberrations du ministère fédéral de l’Immigration, n’ajoutons pas aux problèmes des immigrants par une évaluation injuste des diplômes obtenus en leur pays d’origine!

Alors que des hommes et des femmes de divers pays, munis de diplômes, francophones par surcroit, choisissent, en toute confiance et avec beaucoup d’espoir, de venir vivre au Québec et de se donner ainsi, à eux-mêmes et à leurs enfants, un meilleur avenir, beaucoup se trouvent déçus du fait que leurs diplômes ne sont pas reconnus ici à leur juste valeur.

Dans la très grande majorité des cas, cela constitue une grave injustice envers ces personnes et nous nous tirons nous-mêmes dans le pied, car nous manquons de personnel à peu près dans tous les domaines et le bagage de connaissances avec lequel celles-ci nous arrivent ne nous a rien coûté jusque-là. Une perte pour leur pays, mais une aubaine pour nous!

Certains, grandement déçus, s’en retournent, s’ils le peuvent, d’où ils étaient venus et font mauvaise presse au Québec, il va sans dire. D’autres, également déçus, essayent tant bien que mal de se tailler une place parmi nous, quitte à travailler dans un emploi clairement inférieur à leurs qualifications et à leur potentiel.

Dans un domaine comme le droit, on peut comprendre qu’il soit nécessaire de refaire ses études au complet ou presque, si l’on veut pratiquer ici dans le même domaine, car l’ensemble de la législation et du système juridique est bien différent d’un pays à l’autre. Mais bien rares, n’est-ce pas, sont les domaines où la situation est si différente d’un pays à l’autre. En psychologie, en génie civil, en informatique, en mathématiques, pour nommer ces quelques exemples, n’apprendon pas essentiellement la même chose partout?

On comprend facilement que, dans une grande majorité des cas, une période de mise à niveau ou d’adaptation à un nouveau contexte soit nécessaire, car on ne peut nier que, sur certains plans, la réalité québécoise soit en effet différente de celle de beaucoup de pays. Tout le monde peut accepter comme normal que le stage requis dure de quelques mois à environ un an, selon les cas. Mais ce stage doit être offert dès les premiers mois de l’arrivée de ces personnes en sol québécois, pas après un an, deux ans ou même trois ans! Et pas à 200 kilomètres d’où elles ont trouvé à se loger (et peut-être à inscrire leurs enfants à l’école), mais dans leur quartier ou du moins dans la ville où ils habitent! C’est le simple bon sens, non?

Lorsqu’un individu veut poursuivre des études au Québec, c’est l’institution d’enseignement qui évalue sa scolarité antérieure, en collaboration avec le ministère de l’Éducation. En étant optimiste, on suppose que c’est fait de façon honnête et objective, même si le cégep est une entité, ou un niveau d’enseignement, à nul autre pareil…

Si un individu arrive avec des diplômes déjà acquis et veut travailler, les ordres professionnels peuvent avoir leur mot à dire. Peutêtre ces derniers prennent-ils les bonnes décisions dans beaucoup de cas, mais on entend beaucoup trop souvent parler de cas qui nous font honte comme Québécois. Par exemple, des cas d’individus qui non seulement ont fait des études en pédagogie, en médecine ou en ingénierie dans leur pays d’origine, mais qui y ont travaillé des années en accomplissant leur tâche de façon remarquable, et ici on voudrait qu’ils recommencent leurs études au complet ou pratiquement au complet! C’est carrément irrespectueux! Un gouvernement qui le veut peut mettre de l’ordre dans cette situation déplorable. Il doit obliger institutions d’enseignement et ordres professionnels à agir à l’intérieur de certaines normes raisonnables. C’est quoi des normes raisonnables? Il doit en discuter sérieusement avec ces partenaires et ensuite légiférer s’il le faut. Il est impérieux d’en arriver à une façon logique et respectueuse de traiter tous les individus venus vivre parmi nous et désireux de s’intégrer à notre société, en contribuant par leur travail au bien-être collectif.

Nous nous tirons nous-mêmes dans le pied, car nous manquons de personnel à peu près dans tous les domaines

PLACE PUBLIQUE

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2023-03-25T07:00:00.0000000Z

2023-03-25T07:00:00.0000000Z

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