LeSoleilSurMonOrdi.ca

UN TOIT POUR L’INSTITUT NORDIQUE

JEAN-FRANÇOIS CLICHE jfcliche@LeSoleil.com

Après plus d’une décennie d’existence et de multiples rebondissements, l’Institut nordique du Québec (INQ) aura finalement un toit sur la tête : les gouvernements provincial et fédéral ont annoncé vendredi matin qu’ils allongeraient ensemble un peu plus de 20 millions $ supplémentaires pour compléter le budget de 105 millions nécessaire à la construction d’un nouveau pavillon spécialisé, sur le campus de l’Université Laval.

Le complexe scientifique sera complété en 2026, soit 12 ans après la fondation officielle de l’INQ, en 2014. Depuis ses débuts, l’Institut avait dû fonctionner sans avoir de locaux à lui, que ce soit pour l’administration ou la préparation des missions.

«On a une grande force en recherche nordique, on s’en rend compte quand on voyage, dit le directeur de l’INQ, le biologiste de l’Université Laval Jean-Éric Tremblay. On a de l’équipement, comme l’Amundsen, mais on n’a pas de lieu phare qui nous permettrait de nous positionner, alors que beaucoup d’autres pays nordiques en ont. Il y a aussi un aspect

“rencontre des cerveaux” que ce nouveau pavillon-là va amener.»

«Ça va être un bâtiment phare de la recherche arctique en Amérique du Nord. Ils ont ce genre de bâtiments là en Europe, ça a fait rayonner leur recherche, et ça va faire la même chose pour nous», ajoute pour sa part la directrice administrative de l’INQ, Brigitte Bigué.

L’édifice, qui sera situé entre le pavillon Marchand et le boulevard Robert-Bourassa, accueillera non seulement l’administration de l’INQ, mais aura aussi des espaces pour entreposer des équipements qui étaient conservés en divers endroits, ce qui facilitera leur entretien et leur calibrage. On y gardera également des laboratoires pouvant, notamment, recréer des conditions climatiques très froides.

Déjà annoncée en 2018, la construction du pavillon devait commencer en 2021, mais a été retardée par la pandémie. L’inflation marquée dans les coûts de construction et des matériaux qui a suivi a alors rendu caduc le budget initial, qui était de 83 millions $.

Au total, le fédéral investira 33,6 millions $ dans la construction, dont un ajout de 8 millions $ annoncés vendredi matin. Le provincial vient de bonifier sa contribution de 14,6 millions $, pour un total de 42,1 millions. L’Université Laval s’est par ailleurs engagée à fournir les 29,3 millions $ restants, dont 12,5 millions ont déjà été trouvés : 5 millions $ de la Ville de Québec et 7,5 millions $ de sources philanthropiques.

CETTE FOIS-CI SERA-T-ELLE LA BONNE?

Malgré tout cela, «on n’est pas si loin que ça du calendrier qu’on avait au départ, même si on a pris un peu de retard à cause de la pandémie, dit M. Tremblay. L’Institut a d’abord existé de manière virtuelle, l’idée était de regrouper les forces vives de la recherche nordique et autochtone. C’était un premier jalon, en 2014, et il était entendu qu’il y aurait éventuellement un bâtiment, mais pas forcément à court terme».

N’empêche, il a fallu beaucoup de tractations et de pression avant que le fédéral ne finisse par embarquer. Dès décembre 2016, le maire de Québec de l’époque, Régis Labeaume, disait espérer que le financement du bâtiment soit complété «dans les prochains jours», puisque le provincial avait déjà accepté de s’engager.

Une annonce semi-officielle avait même été faite pour ajouter à la pression, mais ce n’est qu’en 2018 qu’Ottawa a fini par céder.

ACTUALITÉS

fr-ca

2023-05-27T07:00:00.0000000Z

2023-05-27T07:00:00.0000000Z

https://lesoleil.pressreader.com/article/281586654972247

Groupe Capitales Media