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ROSE DES CHAMPS FLEURIT DANS UNE ÉGLISE DE LA MALBAIE

FÉLIX LAJOIE flajoie@lesoleil.com Rose des Champs prévoit accueillir ses premiers visiteurs et donner le coup d’envoi à sa première saison charlevoisienne le samedi 17 juin. Info : rosedeschamps.com

Jadis basée en Estrie, l’entreprise Rose des Champs a été obligée de plier bagage, ses plants ravagés par des scarabées japonais. Karine Martineau relance maintenant la plantation familiale de roses dans Charlevoix, en achetant… une église!

Non, les roses ne pousseront pas à l’intérieur de l’église. Mille rosiers ont plutôt été plantés sur le terrain en forte pente situé entre la route 138 et le chemin SaintRaphaël, deux routes parallèles au fleuve.

«Les grands vents frais du fleuve sont parfaits pour nos plantations, parce que ça va éloigner beaucoup d’insectes», lance Karine Martineau, entre deux intenses bourrasques.

Sa mère, Claire Mercier, a démarré Rose des Champs en 2004. L’entreprise utilise ses roses pour fabriquer des produits cosmétiques et alimentaires.

Lorsque Mme Martineau décide de reprendre le flambeau, en 2020, les champs de sa mère sont tous attaqués par des scarabées japonais.

«Ce n’est pas impossible qu’ils montent jusqu’ici dans le futur, même si personne ne l’espère. Mais si ça arrive, cette fois on va être prêts», assure-t-elle. Des filets devront alors être appliqués sur les plants — un peu comme cela se fait sur les vignes — pour les protéger des insectes indésirables.

Outre les forts vents, le terrain escarpé est aussi idéal pour le nouveau départ de l’entreprise grâce à sa vue sur le fleuve, d’après l’entrepreneure.

«On va faire des petits sentiers entre les rosiers, on va aménager l’endroit avec des bancs pour que les gens puissent profiter des roses et de la magnifique vue. Le but, c’est vraiment d’en faire une destination agrotouristique», affirme Mme Martineau.

L’entreprise compte éventuellement organiser des activités afin de faire découvrir son travail et ses produits aux visiteurs. Ces derniers pourront goûter à certains produits — comme de la gelée, du sirop ou de l’eau de rose — et possiblement assister au processus de transformation.

ET L’ÉGLISE?

L’église, érigée en 1952, se trouve dans le secteur de Cap-à-l’Aigle, un ancien village qui a été fusionné à la ville de La Malbaie en 1999. La dernière messe y a eu lieu en 2006.

Depuis 2007, l’église était la propriété de la Cité d’Art, une école de danse, qui louait également le bâtiment pour des spectacles et des réceptions.

La nouvelle propriétaire compte utiliser l’intérieur du bâtiment pour les activités de son entreprise, mais elle s’intéresse également à de possibles collaborations.

«On veut faire un espace pour faire découvrir les roses aux gens. On voudrait également installer des bancs, des petits panneaux historiques pour que les gens puissent venir admirer l’endroit et en profiter lors des journées pluvieuses, par exemple», dit Mme Martineau. Selon son expérience, plusieurs curieux s’arrêtent uniquement pour visiter l’intérieur du bâtiment.

Les anciens propriétaires ont construit une cuisine au fond de l’ancien sanctuaire, afin l’exploiter un service de traiteur. Mme Martineau compte transformer l’endroit en atelier de production. L’alambic qui servira à distiller l’eau de rose y prendra notamment place.

Lors du passage du Soleil, quelques parties de l’église étaient déjà dédiées aux roses. Par exemple, les anciens confessionnaux accueillent maintenant… des séchoirs à roses!

Mme Martineau aimerait également s’associer avec un spécialiste événementiel ou un promoteur, afin de louer le grand espace pour des spectacles et autres activités qui auraient lieu en soirée.

«Ça pourrait aussi être intéressant de collaborer avec un restaurateur, pour faire une offre complémentaire à la nôtre», soulève la propriétaire de Rose des Champs, en pointant le petit bar aménagé par les anciens propriétaires.

UNE RÉVÉLATION

Plusieurs évènements ont poussé Karine Martineau à reprendre l’entreprise lancée par sa mère il y a près de 20 ans. En 2020, elle sortait d’une période de sa vie où elle avait beaucoup voyagé. Déjà maman du petit Théodore, elle attendait alors un deuxième enfant.

Toutefois, le 13 mars 2020, le malheur frappe. Tous les Québécois tombent subitement en confinement, et elle fait une fausse couche le même jour.

«Je voulais donner un nouveau sens à ma vie et me reconnecter, me ressourcer avec la nature, dit-elle. Pour moi, c’est comme un retour à la terre», explique l’entrepreneure.

Aujourd’hui mère d’un deuxième enfant, la petite Éva, Karine Martineau ne voit pas le temps passer entre ses rôles de mère, d’entrepreneure, et maintenant de «conservatrice» d’église.

«C’est vraiment tout un défi, mais je sens que je suis à la bonne place. Je suis tout de suite tombée en amour avec le village de Cap-à-l’Aigle, et l’accueil des Charlevoisiens est incroyable. Plusieurs voisins, dont un qui est agriculteur, sont déjà venus m’aider», conclut Mme Martineau, confiante.

LE MAG

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2023-05-27T07:00:00.0000000Z

2023-05-27T07:00:00.0000000Z

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