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À QUI LA PALME D’OR?

GENEVIÈVE BOUCHARD gbouchard@lesoleil.com

D’une année à l’autre, bien malin qui peut prédire le gagnant de la Palme d’or du Festival de Cannes. Le jury arrive avec sa sensibilité et nous réserve souvent des surprises. Après un marathon de 21 films en compétition, le lauréat du prestigieux prix sera dévoilé ce samedi.

Le Britannique Ken Loach écrira-t-il l’histoire en remportant une troisième Palme d’or? L’engagé cinéaste, primé en 2006 et en 2016, est revenu sur la Croisette avec The Old Oak, portant un message fort sur l’ouverture et le racisme.

Loin d’être la proposition la plus audacieuse de la compétition, elle s’avère bien d’actualité.

Le Japonais Hirokazu Kore-eda, le Turc Nuri Bilge Ceylan, l’Italien Nanni Moretti et l’Allemand Wim Wenders peuvent de leur côté aspirer à ajouter une deuxième Palme d’or à leur collection.

Si j’avais mon mot à dire, je la décernerais d’ailleurs à ce dernier. Le réalisateur allemand signe un magnifique film nippon avec Perfect Days. Une oeuvre intimiste qui fait du bien, mais qui n’arrive pas avec le plus grand potentiel commercial. Ça peut peser dans la balance.

Sinon, un prix d’interprétation à l’acteur Kôji Yakusho serait pleinement mérité.

Parmi les coups de coeur de la compétition, le puissant The Zone of Interest de Jonathan Glazer s’impose également par sa manière originale d’aborder le sujet de l’Holocauste.

UNE TROISIÈME FEMME LAURÉATE?

La performance de l’Allemande Sandra Hüller retient l’attention en maman nazie complètement indifférente au camp de concentration qu’elle peut voir de sa fenêtre.

L’actrice tient aussi la vedette dans L’anatomie d’une chute de Justine Triet, cité par plusieurs parmi les favoris.

Avec sept femmes cinéastes parmi les finalistes — un record à Cannes —, le jury présidé par Ruben Östlund privilégiera-t-il l’une d’elles? En 75 ans d’histoire, seules deux réalisatrices ont remporté la Palme : Jane Campion (1993) et Julia Ducournau (2021), qui siège sur l’actuel jury.

Habituée du Festival de Cannes, l’Italienne Alice Rohrwacher a déjà reçu le Grand prix en 2014 et le prix du meilleur scénario en 2018.

Ancré dans une ambiance singulière, La chimère, qui suit un groupe de pilleurs de tombes, pourrait faire belle figure au palmarès.

Du côté des critiques internationales, compilées chaque jour dans le magazine Screen, le très sympathique Les feuilles mortes du finlandais Aki Kaurismäki demeurait vendredi le chouchou, avant la présentation des films de Ken Loach et d’Alice Rohrwacher.

L’anatomie d’une chute de Justine Triet et May December de l’Américain Todd Haynes, avec Natalie Portman et Julianne Moore, suivaient de près, tout comme le documentaire Jeunesse (Le printemps) du Chinois Wang Bing, qui nous convie pendant plus de 3h30 dans les coulisses de manufactures de textile.

Les lauréats seront dévoilés samedi soir, juste avant la présentation du film de clôture, le film d’animation Élémentaire des studios Pixar.

Les frais de ce reportage sont payés en partie par le Festival de Cannes.

ARTS

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