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SOUS LA VOÛTE ÉTOILÉE

SONIA BOLDUC sonia.bolduc@latribune.qc.ca

La poésie n’est jamais à des lunes de ce que nous sommes, et on s’en éloigne bien plus rarement qu’on peut le penser, fait comprendre Tristan Malavoy, lui qui vient scruter l’humain et le cosmos dans son quatrième recueil en carrière, Ce que la nuit déposera dans tes mains. «C’est rare que la poésie se retrouve sous les feux de la rampe. C’est plutôt une matière qui circule dans les arcanes de la société. Mais parfois, il y a adéquation avec l’époque. Comme dans les années 1970 où elle était aussi politique et sociale. Comme c’est le cas en ce moment, où on réalise qu’on ne peut pas juste courir après les choses matérielles, qu’on ne peut pas se contenter de travailler et consommer. Ça ne nous suffit pas, on doit donner un sens aux choses. C’est là que l’art en général et la poésie en particulier viennent faire briller la vie. Les astres sont alignés pour qu’on l’entende davantage», estime-t-il.

«Je reviens à la poésie sans m’en être jamais éloigné non plus», note l’auteur qui, depuis L’oeil initial en 2001, Les chambres noires en 2003 et Casse-bleu en 2006, a valsé entre le roman, le récit, la chanson et la chronique, tout en publiant de nombreux vers dans des revues.

D’ailleurs, certains textes de Ce que la nuit déposera dans tes mains ont déjà été publiés au fil des dernières années, tandis que d’autres sont apparus dernièrement pour donner naissance à ce recueil.

«En fait, c’est rare, mais ce recueil est la réponse à une invitation de mes éditeurs», fait savoir l’auteur de Saint-Denis-deBrompton aujourd’hui domicilié à Montréal.

«C’est une invitation qui me rend heureux. La poésie fait partie de moi, c’est un besoin assumé.»

LES DÉDALES DU COSMOS

Avec les nombreux textes qui patientaient déjà dans un tiroir, Malavoy a posé, dans le court recueil, les bases des trois ensembles qui dialoguent les uns avec les autres, avant de venir bonifier la conversation d’écrits tout nouveaux.

La première partie explore ainsi la transformation. «La mue, en fait, dans le sens premier d’un être qui chemine à travers les épreuves, les étapes de la vie. On revient sur ce qui active les métamorphoses», précise le poète, qui entraîne ensuite le lecteur dans les dédales du cosmos ayant inspiré la couverture du livre publié chez Mains libres.

«Je suis tombé, au gré de mes lectures, sur l’histoire du disque céleste de Nebra, une découverte majeure de 1999 de ce qui semble être la plus ancienne représentation de la voûte céleste. J’ai eu envie de la glisser dans certains textes du recueil qui parlait déjà beaucoup de la voûte, du cosmos, des galaxies. On s’en est finalement inspiré aussi pour la couverture », explique celui qui a nommé la seconde partie de son livre Galaxie M87 en l’honneur de la fameuse elliptique.

«C’est une série de textes en ouverture sur le cosmos, à l’écoute des galaxies, des étoiles, de l’immensité de la voûte céleste et de ce que ça veut dire pour nous. C’est ce que le ciel dévoile et ce que la terre révèle», ajoute Tristan Malavoy.

Des révélations qui nous plongent dans la nuit volatile et une réflexion sur ce que laisse la nuit entre nos mains, comme un retour sur le passé plus ou moins lointain. Des révélations qui font aussi écho aux deux premières parties du recueil.

Ici comme dans chacun de ses écrits, Tristan Malavoy disperse ce qu’on pourrait qualifier de véritables joyaux littéraires.

«Je suis fasciné par le sens de la formule, et je pense que je l’ai jusqu’à un certain point, admetil. De temps en temps, tu as une pépite, tu la surlignes mentalement et tu sais que le reste va graviter autour de ces phrases, que ce sera de l’ordre de l’écrin. Ces pépites deviennent des évidences.»

Ce que la nuit déposera dans tes mains sera en librairie le 31 mai.

ARTS

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2023-05-27T07:00:00.0000000Z

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