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POTAGER SANS METTRE LES PIEDS DANS LES POTS

MATHIEU HODGSON Collaboration spéciale

Je me souviens très bien du premier potager de mon enfance : un ramassis de contenants recyclés pleins de légumes que mon père avait installés sur le balcon de notre modeste appartement au troisième étage d’un immeuble à logements de Sillery. On pouvait à peine y circuler, encore moins s’y asseoir, mais on y mangeait bien. Aujourd’hui, mon jardin est une terrasse au deuxième étage d’une copropriété de centre-ville. Et comme dans ma prime jeunesse, ça ne m’empêchera absolument pas de planter un potager!

CHOIX DES POTS

Faites un tour en jardinerie et vous verrez une énorme sélection de contenants pour votre potager urbain. Il existe différents matériaux pour fabriquer ces réceptacles, chacun avec ses avantages et ses inconvénients.

Les pots de plastique sont disponibles dans une grande variété de formes et de couleurs, en plus d’être peu dispendieux et résistants aux conditions hivernales, quoique ce ne soient pas les plus beaux. D’ailleurs, on peut récupérer toute une variété de contenants en plastique, comme des chaudières, pour faire pousser des légumes, pourvu qu’on perce des trous de drainage dans le fond.

Les pots de jardinage en géotextile conviennent aussi à nos hivers à cause de leur flexibilité. Ils se drainent bien, peut-être un peu trop, et doivent donc être arrosés plus souvent. En général, c’est aussi les plus disgracieux!

Les bacs en bois, si vous les faites vous-même, peuvent être adaptés à votre espace et sont moyennement résistants au gel. Il faut prévoir des réparations au fil des années, mais ils ont du cachet et donnent la satisfaction d’être faits main.

Les pots de terre cuite sont magnifiques, mais fragiles, et ne passeront pas à travers nos hivers. Il y a aussi les contenants en métal, probablement les plus robustes, mais aussi les plus dispendieux.

PLUS C’EST GROS, MIEUX C’EST

Encore plus important pour la réussite de votre potager en contenants : la taille des pots. Dans le doute, allez toujours vers les plus gros! Selon le type de légume, il faut aussi choisir une grandeur appropriée.

Mis à part les fines herbes et les petits légumes, comme les radis, j’utilise rarement des contenants de moins de 20 litres (5 gallons) pour la majorité des végétaux. En général, on suit la dimension de la plante. Alors, pour des spécimens plus costauds, comme les tomates, je suggère au moins 40 litres (10 gallons).

On doit penser que les plantes ont besoin de place pour leurs racines, mais aussi pour l’eau d’arrosage. Un plant de tomates, la fin de l’été venu, aura atteint sa taille adulte et aura besoin d’être arrosé plus souvent. Un contenant plus volumineux contient plus de terreau qui, lui, contiendra plus d’eau pour abreuver les plantes qu’il héberge.

Bref, dans les gros pots, les meilleurs résultats!

LES PIEDS DANS LE TERREAU

Tous ces beaux légumes doivent pousser dans quelque chose. Il est donc impératif de choisir le bon substrat pour les recevoir. Pourquoi un terreau plutôt que de la terre comme dans un potager typique en sol?

La terre est vivante, en quelque sorte. Elle abrite des bactéries, des champignons, des invertébrés, et compagnie. Ces organismes décomposent les débris organiques pour en faire des aliments pour les plantes. Ils structurent le sol de leurs déjections et de leurs mouvements. Ils forment aussi des associations symbiotiques avec les racines de nos plantes. Les contenants ne sont pas de bons hôtes pour la faune et la flore de la terre, car ils en accueillent beaucoup moins. Pour cette raison, la terre à jardin dans un contenant devient trop lourde et perd sa structure, réduisant ainsi le drainage et la capacité à absorber l’eau.

Il vaut beaucoup mieux utiliser de la terre à empotage, comme celle dont on se sert pour les plantes d’intérieur. En effet, un bon terreau est composé majoritairement de mousse de tourbe de sphaigne. De plus, les fabricants y ajoutent de la chaux pour équilibrer le ph ainsi que de la vermiculite et de la perlite pour améliorer le drainage et l’aération.

Souvent, les terreaux contiennent aussi du compost et parfois même de l’engrais en petite quantité. Il est important de noter que puisqu’on parle de substrat et non de terre, la vie microbienne n’est pas là pour aider nos plantes à pousser : on doit donc ajouter des engrais pour obtenir de bons résultats. On pourrait parler longtemps de fertilisants, mais je vous suggère un engrais biologique à dissolution lente, appliqué selon les recommandations sur l’emballage, environ une fois par mois jusqu’à la fin de l’été.

CHOIX DES VÉGÉTAUX

On peut faire pousser à peu près n’importe quel légume en contenant si on bénéficie des bonnes conditions, dont un ensoleillement suffisant. Il y a toutefois une exception : les légumes à racines longues tels les carottes, les panais et certains radis et betteraves cylindriques, à moins que vous n’utilisiez de très grands pots.

Si c’est votre premier potager, vous voudrez peut-être commencer par des légumes faciles à cultiver : laitues et légumes feuilles, tomates, concombres, fines herbes et haricots (les haricots grimpants sont particulièrement indiqués lorsqu’on dispose de peu d’espace au sol).

Cependant, je vous suggère d’y aller selon vos intérêts et vos goûts. Vous aurez plus de chance de réussite si vous avez l’eau à la bouche en jardinant. Vous mangerez peutêtre même vos légumes avant qu’ils ne soient prêts. Attention de ne pas ruiner ainsi votre récolte!

MAISON

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2023-05-27T07:00:00.0000000Z

2023-05-27T07:00:00.0000000Z

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