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L’APPORT LUMINEUX D’OMER PARENT

JOSIANNE DESLOGES (COLLABORATION SPÉCIALE)

Au-delà des porte-étendards de la modernité artistique québécoise que sont Riopelle, Pellan, Lemieux et Leduc, d’autres figures de proue méritent de sortir de l’ombre. C’est le cas d’Omer Parent, photographe, cinéaste et graphiste publicitaire dont le travail est mis en lumière à la Maison Hamel-Bruneau.

L’exposition Laisse la fenêtre ouverte, incursion dans l’imaginaire créatif d’Omer Parent révèle les pans de la pratique plurielle du fondateur de l’École des arts visuels (devenue l’École d’art) de l’Université Laval, qui célèbre ses 50 ans avec une programmation spéciale.

Dépoussiérer le passé en nous plongeant dans l’univers poétique, éclaté et inventif de l’artiste (19072000) en constitue un intéressant point d’orgue.

Les diverses images qui montrent des classes de dessins, des étudiants, ou encore des professeurs de l’école (dans un film de trois minutes nommé Vacances estivales) témoignent d’une époque d’effervescence et de bonheur brut.

Sous le commissariat avisé de Sébastien Hudon, l’hommage à Omer Parent s’inscrit comme la suite logique de Photographes rebelles à l’époque de la Grande Noirceur, présentée au même endroit en 2011.

L’exposition permet de découvrir un explorateur sensible, plein d’humour, qui chérissait la beauté du quotidien et n’hésitait pas, dans ses films, à le transformer en fête surréaliste. Le film de fiction expérimental La vie d’Émile Lazo (1937) qu’on peut voir dans la 2e salle en est un exemple particulièrement réjouissant.

Trois motifs qui traversent l’oeuvre du pionnier sont repris dans l’exposition, souligne le commissaire. La fenêtre, qui représente le viseur d’une caméra ou d’un appareil-photo et le cadrage si important dans les créations de l’artiste. Une tête de plâtre dite d’Hygie, qu’il utilisera dans divers médiums au cours de sa carrière. Et Évangéline Bélanger, qui sera sa partenaire de vie et de création.

Dans la première salle, une affiche de 1927 pour la Compagnie Paquet (située sur Saint-Joseph, où se trouve maintenant le Benjo) et ses esquisses pour le grand magasin montréalais Henry Morgan & Compagny témoignent du caractère moderne de l’art graphique de Parent.

Ses photos montrent son oeil pour les jeux de lignes et les ombres, mais aussi son talent pour capter des moments précieux, d’une beauté grave, dans son intimité et celle de ses proches.

La plus grande salle est dédiée aux explorations de l’artiste en peinture, avec des baguettes de bois, et en photographie, avec les couleurs vibrantes du Kodachrome. Les oeuvres créent des effets optiques, mais surtout des jeux de lumière.

À la fin du parcours, une citation tirée de Notes-testament pour une exposition rétrospective d’Omer Parent montre que le commissaire a bien suivi les consignes de l’illustre pédagogue.

«[Des] Polaroïds enfoncés dans un panneau jusqu’à l’effleurement, entourés d’un fond sombre […] Un rideau qui se ferme […] Des braises qui s’éteignent. […] Le tout se termine par un tableau coloré et lumineux.» À visiter jusqu’au 18 décembre, du mercredi au dimanche, de 13h à 17h, au 2608, chemin Saint-Louis, Québec. Info : maisonsdupatrimoine.com

ARTS

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2022-12-03T08:00:00.0000000Z

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